Portrait de Walburga Neuzil (Wally)
Le Portait de Walburga Neuzil, surnommée Wally, est une peinture expressionniste d'Egon Schiele (1890–1918).
Artiste | |
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Date | |
Type | |
Technique |
huile sur bois |
Dimensions (H × L) |
32,7 × 39,8 cm |
Mouvement | |
Propriétaire |
Lea Bondi Jaray (en) |
No d’inventaire |
LM 453 |
Localisation |
Ce tableau a longtemps été nommé par erreur Portrait de Valérie Neuziel. Il a attiré l'attention en 1998, alors que, prêté par le Musée Leopold au Museum of Modern Art (MoMA), il a été établi qu'il s'agissait d'une œuvre spoliée par les Nazis. Après douze ans de procédures judiciaires, le tableau est finalement revenu à Vienne en après le paiement de 19 millions de dollars prévus par un accord extra-judiciaire.
Description
Le tableau construit comme un portrait buste représente une jeune femme qui, penchée vers l'avant, regarde directement le spectateur. La "simplicité d'espaces bien ordonnés", la robe sombre, le col blanc ainsi que le fond clair et le dossier de chaise esquissé expriment une harmonie sécessionniste[1]. Le tableau réalisé en 1912 est en correspondance avec l'autoportait avec les lanternes chinoises (32,7 × 39,8 ) réalisé la même année. Les deux tableaux ont été peints dans une période particulièrement fructueuse durant laquelle l'artiste s'est confronté à l'œuvre de Vincent van Gogh. Durant ces mois, après le déménagement de Schiele de Český Krumlov à Neulengbach et avant son incarcération d'avril à pour atteinte à la morale publique, Schiele a peint, outre ces portraits, plusieurs paysages et plusieurs compositions figuratives, comme Ermites et Cardinal et religieuse.
Walburga Neuzil (1894–1917) a été de 1911 à 1915 la compagne, le modèle et la muse de Schiele. Elle est née le à Tattendorf en Basse Autriche comme fille d'une journalière et d'un instituteur. Sa relation avec Schiele a pris fin en juin 1915 lorsque Schiele a épousé Edith Harms, qui avait catégoriquement refusé un ménage à trois. Après sa séparation, Wally a suivi une formation d'infirmière puis est allée en 1917 en Dalmatie, où elle est morte de la scarlatine le de la même année[2].
Dans ce portrait, Wally semble submergée par la mélancolie ou la tristesse, comme si elle sentait la fin proche de sa relation avec Schiele.
Provenance
Après deux changements de propriétaire entre 1920 et 1925, l'œuvre d'art a été acquise par Lea Bondi-Jaray (1880-1969), propriétaire de la galerie d'art Würthle à Vienne. Dans le cadre de l'aryanisation mise en place par les nazis en 1938, le marchand d'art de Salzbourg Friedrich Welz (1903-1980), proche du régime, s'est approprié le tableau. Puis en 1945 il a été confisqué par les autorités américaines d'occupation qui en 1947 l'ont restitué au Bureau fédéral pour la protection des monuments ((de)Bundesdenkmalamt), avec d'autres œuvres de Schiele que Welz s'était approprié auprès du dentiste nazi Heinrich Rieger (lui-même assassiné par les nazis)[3].
En 1950, le Bundesdenkmalamt a restitué par erreur le portrait, avec les autres œuvres de Rieger aux héritiers de Rieger qui vivaient à l'étranger. Les enfants de Rieger ne connaissaient pas exactement la composition de la collection de leur père; ils ont supposé que le portrait en faisait partie et l'ont vendu la même année au Palais du Belvédère. En 1954, le collectionneur Rudolf Leopold (1925–2010), spécialisé dans l'œuvre de Schiele, a acquis le tableau par un échange[4]. Après une procédure judiciaire contre Friedrich Welz, Lea Bondi-Jaray a obtenu en 1949 la restitution d'une partie de sa collection. Lorsqu'elle a appris que le Portait de Wally se trouvait à la galerie Belvédère, elle a entamé une procédure de restitution qui s'est éteinte avec sa mort en 1969[5].En 1994, le tableau était l'une des plus de 5 000 œuvres d'art que Leopold apporta à la Fondation privée du musée Leopold qu'il a constitué en commun avec l'état autrichien.
Bataille juridique
En 1998, le tableau a été exposé au sein de l'exposition Egon Schiele : The Leopold Collection, Vienna au Museum of Modern Art (MoMA) et aussitôt signalé comme une œuvre spoliée par les héritiers Lea Bondi-Jaray. Dans le même cas, le tableau Ville morte III qui était alors la propriété de Fritz Grünbaum a été lui restitué au musée Léopold puisque aucune action n'a été entreprise par les héritiers légitimes. Pour le Portrait de Wally une enquête préliminaire pénale a été ouverte selon la loi américaine.
Texte commun
L'accord prévoit également que le tableau serait exposé avec un texte d'accompagnement, rédigé conjointement par les héritiers de Lea Bondi-Jaray et la Fondation Léopold. Ce texte décrit la provenance de la peinture, la procédure et la décision de la cour. Entre autres choses, ce texte indique :
Sur la base des éléments de preuve qui ont été présentés, le département local de la Cour fédérale de New York (United States District Court) est arrivé en 2009 à la conclusion que la peinture était la propriété personnelle de Lea Bondi Jaray et que Friedrich Welz, qui a été un membre et un collaborateur du parti nazi, a usurpé le tableau dans la Vienne de la fin des années 1930. [...] En 1954 une transaction a été conclue en le Belvédère et le Dr Rudolf Leopold, aux termes de laquelle le Dr Rudolf Leopold a acheté la peinture. En 1994 le Dr Leopold a confié le tableau au Musée Léopold. À la suite de la décision du tribunal, l'affaire a finalement été réglée en 2010 par le gouvernement américain, la succession et le Musée Léopold. Le Musée Léopold a accepté de payer une somme importante à la succession ; en retour, la succession a renoncé à la propriété de la peinture au profit du Musée Léopold. [6].
Répercussions juridiques
À l'automne 1998, la ministre autrichienne de l'éducation Elisabeth Gehrer a créé une commission chargée de vérifier systématiquement la provenance des œuvres détenues par les musées fédéraux autrichiens. La Fondation privée du musée Léopold n'était pas directement concernée.
Un autre effet du litige autour du Portrait de Wally a été l'adoption par l'Assemblée nationale autrichienne en d'une loi sur la restitution de biens artistiques (BGBl 181/1998). Cette loi pose les bases juridiques de la restitution d'objets d'art appartenant à l'État, qui ont atterri au cours ou après l'ère nazie dans les musées fédéraux autrichiens[7]. En tant que fondation privée la fondation Léopold n'est pas soumise à cette loi. Mais cependant, les mêmes obligations morales s'imposent à elle, en raison de la part importante de l'intérêt public dans la Fondation, indépendamment de la position initiale légale prévue pour les musées fédéraux.
Notes et références
- (de)Erwin Mitsch: Egon Schiele 1890–1918, Deutscher Taschenbuch Verlag, Munich 1975, (ISBN 3-423-01064-9), page 36
- (de)Sammlung Leopold Hauptwerke: Egon Schiele, portrait de Wally Neuzil
- (de)http://www.bmukk.gv.at/medienpool/18950/20100203a_08.pdf Dossier des Unterrichtsministeriums zu Dr Heinrich Rieger] (PDF; 220 kB)
- Gunnar Schnabel, Monika Tatzkow: Nazi Looted Art. Handbuch Kunstrestitution weltweit. Proprietas-Verlag, Berlin 2007, (ISBN 978-3-00-019368-2), page 395
- (de)Gunnar Schnabel, Monika Tatzkow: Nazi Looted Art. Handbuch Kunstrestitution weltweit, page 393
- (de)Zitat Begleittext im Original: site internet de l'Österreichischer Rundfunk 21 juillet 2010
- (de)Onlineauftritt Der Standard Restitution de biens artistiques en Autriche, 17 janvier 2006
Bibliographie
- (de)Gabriele Anderl, Alexandra Caruso: NS-Kunstraub in Österreich und die Folgen, Studien Verlag 2005, (ISBN 3-7065-1956-9).
- (de)Hilde Berger: Tod und Mädchen. Egon Schiele und die Frauen, Boehlau Verlag 2009, (ISBN 978-3-205-78378-7)
- (de)Robert Holzbauer, Klaus Pokorny: Verwehte Spuren. Das Schicksal der Wally Neuzil (1894–1917), au musée Léopold, Vienne 2010, exemplaire 2/2010, pages 8–11
Liens externes
Source de la traduction
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Wally (Schiele) » (voir la liste des auteurs).
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