Prélude et fugue en si bémol majeur (BWV 866)

Le prélude, noté , comporte 21 mesures dans le style improvisé de toccata rapide. Tonalité rarement employée chez Bach, l'atmosphère « n'est que charme et gaieté inaltérable »[1] dans le Clavier bien tempéré. Il s'agit sans doute de la pièce la plus brève du recueil et brillante techniquement, car elle contient malgré tout, l'ensemble des caractéristiques du genre, qu'on imagine aisément à l'orgue : accords arpégés, traits de virtuosité partagés entre les deux mains, accords massifs et étalés[2]. À la mesure 11, interviennent une série de cadences, comme extraites d'un concerto, ou typique d'un prélude de Haendel[3]. Le sixième prélude des Pièces de clavecin de 1696, de Fischer, s'ouvre avec le même motif[4]. Le prélude se termine sur une grande montée d'accords brisés sur trois octaves sur le ton d'origine, avec un si pourvu d'un point d'orgue (ce point d'orgue excluant l'ajout d'un si grave ensuite, comme il figure sur certaines éditions)[5].

Caractéristiques 3 voix — , 48 mes. ⋅ fugue en style de danse ⋅ 8 entrées du sujet ⋅ réponse tonale ⋅ contre-sujet, 7 entrées ⋅ second contre-sujet ⋅ 2 divertissements Procédé renversement

La fugue à trois voix, notée
est longue de 48 mesures. Le sujet est bâti sous la forme de blocs, sa tête d'une mesure, une autre mesure introduisant les doubles-croches et deux sauts de sixtes et enfin pour sa queue, deux mesures d'une volute de doubles avec répétition.

La fugue est en deux sections : jusqu'à la mesure 22, une seconde jusqu'à la fin, mesure 48. Le sujet est omniprésent, même dans les divertissements (en groupe de cinq mesures)[6]. Il y a deux contre-sujets, très contrastés.

Théodore Dubois en a réalisé une version pour piano à quatre mains (seulement de la fugue)[7], publiée en 1914.

Heitor Villa-Lobos a arrangé la fugue pour un orchestre de violoncelles à la demande du violoniste Antonio Lysy et publié chez Max Eschig[8]^,[9]. Il place le prélude n^o 22 en premier et alterne quatre fugues avec deux autres préludes : Fugue n^o 5 (livre I), Prélude n^o 14 (livre II), Fugue n^o 1 (livre I), Prélude et fugue n^o 8 (livre I) et la présente Fugue n^o 21 qui achève la série.

• (en) Hugo Riemann (trad. de l'allemand par John South Shedlock), Analysis of J.S. Bach's Wohltemperirtes clavier [« Katechismus der fugen-komposition »], vol. 1, Londres / New York, Augener & Co. / G. Schirmer, 1893 (1^re éd. 1890 (de)), 208 p. (lire en ligne)
• (en) Cecil Gray, Forty-Eight Preludes and Fugues of J.S .Bach, Oxford University Press, 1938, 148 p. (OCLC 603425933, lire en ligne [PDF]), p. 68–69.
• Hermann Keller, Le clavier bien tempéré de Johann Sebastian Bach : l'œuvre, l'interprétation, Paris, Bordas, coll. « Études », 1973 (1^re éd. 1965(de)), 233 p. (OCLC 373521522, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 121–124
• François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », 1987, 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083, lire en ligne), p. 32.
• Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1998, 2998 p. (ISBN 2-221-05017-7), p. 208–209.
•  Robert Levin (clavecin, clavicorde, orgue et piano-forte) (trad. Anne Paris-Glaser), « Bach, Clavier bien tempéré, livre I : BWV 846-849 », Hänssler Edition Bachakademie, vol. (102 à) 117, 2000 (OCLC 705291495).
• (en) David Schulenberg, The keyboard music of J.S. Bach, New York, Routledge, 2006, viii–535 (ISBN 0-415-97399-6, OCLC 63472907, lire en ligne), p. 199–238.

• Fugue

• Notices d'autorité :

  • Gemeinsame Normdatei
• Jean-Sébastien Bach, « Le clavier bien tempéré », vol. I, partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
• Prélude et fugue en la-bémol majeur [PDF]
• (en) La fugue en si-bémol majeur sur bach.nau.edu

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