Présidence de Ulysses S. Grant

La présidence de Ulysses S. Grant débuta le , date de l'investiture de Ulysses S. Grant en tant que 18e président des États-Unis, et prit fin le . Membre du Parti républicain, Grant entra en fonction après avoir battu le candidat démocrate Horatio Seymour à l'élection présidentielle de 1868 ; il fut réélu en 1872 à une écrasante majorité face à Horace Greeley, un républicain dissident qui s'était présenté sous la bannière du Parti républicain libéral. L'arrivée au pouvoir de Grant intervint quelques années après la fin de la guerre de Sécession et il présida en grande partie à l'ère de la Reconstruction. Après l'élection présidentielle de 1876, le républicain Rutherford B. Hayes lui succéda à la Maison-Blanche.

Présidence de Ulysses S. Grant

18e président des États-Unis

Portrait officiel de Ulysses S. Grant par Henry Ulke, 1875, Maison-Blanche.
Type
Type Président des États-Unis
Résidence officielle Maison-Blanche, Washington
Élection
Système électoral Grands-électeurs
Mode de scrutin Suffrage universel indirect
Élection 1868
1872
Début du mandat
Fin du mandat
Durée 8 ans
Présidence
Nom Ulysses S. Grant
Date de naissance
Date de décès
Appartenance politique Parti républicain

La Reconstruction fut l'enjeu majeur des deux mandats de Grant à la tête du pays. Dès 1870, tous les anciens États confédérés furent réadmis au sein de l'Union et représentés au Congrès, mais les démocrates, ainsi que les anciens propriétaires d'esclaves, refusèrent de considérer les affranchis comme des citoyens à part entière malgré le droit de vote accordé à ces derniers par le quinzième amendement de la Constitution. De plus, le Ku Klux Klan menait une politique de terreur dans le Sud à l'égard des Afro-Américains. En 1871, les activités du Klan étant devenues incontrôlables, Grant, avec l'appui du Congrès, créa le département de la Justice et promulgua les Enforcement Acts pour protéger les droits des Afro-Américains. Le président et son ministre de la Justice Amos T. Akerman conduisirent en outre une répression féroce contre le Klan, notamment en Caroline du Sud, ce qui déboucha sur de nombreuses condamnations et le démantèlement du Klan. Plutôt que de s'entourer d'une équipe de conseillers compétents et dignes de confiance, Grant se fia à son propre jugement dans les nominations de son cabinet et fit souvent appel à d'anciens camarades de l'armée qui n'avaient qu'une compréhension réduite des affaires publiques et un faible sens de l'éthique. En 1872, une loi ratifiée par le président Grant donnait naissance au parc national de Yellowstone, le premier du genre aux États-Unis.

Au début de son second mandat, la nation traversait une période de prospérité : la dette nationale, les dépenses publiques, les droits de douane et le nombre de fonctionnaires fédéraux avaient diminué tandis que les recettes fiscales étaient en augmentation. Le Congrès instaura également l'étalon-or qui réduisit le volume de monnaie papier en circulation. Cependant, le déclenchement de la panique de 1873 porta un coup dévastateur à l'économie nationale. Une grave dépression économique s'ensuivit et l'opinion publique se retourna contre Grant. Aux élections de mi-mandat de 1874, les démocrates reprirent le contrôle de la Chambre des représentants. La situation fut aggravée par la multiplication des accusations de corruption au sein du gouvernement, même si Grant prit des mesures en nommant des réformateurs pour endiguer le fléau. L'un des scandales les plus graves fut celui du Whiskey Ring qui impliqua le secrétaire personnel du président, Orville E. Babcock, et en 1876, le secrétaire à la Guerre William W. Belknap dut démissionner alors qu'il était visé par le Congrès pour une affaire de pots-de-vin. Dans le même temps, Grant continua d'appuyer le processus de reconstruction et il signa le Civil Rights Act of 1875 qui interdisait la discrimination raciale dans les logements publics. Il ne put cependant empêcher les démocrates de reprendre le contrôle des législatures sudistes.

Les États-Unis furent en paix avec le reste du monde durant les huit années que dura la présidence de Grant, mais son bilan en politique étrangère demeure contrasté. Les tensions avec les tribus amérindiennes de l'Ouest restèrent fortes sous son administration. Sous l'impulsion du secrétaire d'État Hamilton Fish, les relations avec le Royaume-Uni furent apaisées par le traité de Washington, qui permit de régler un certain nombre de contentieux remontant à la guerre de Sécession, tandis qu'une issue pacifique fut trouvée à l'affaire Virginius qui avait failli provoquer une rupture avec l'Espagne. Grant voulut également annexer l'île de Saint-Domingue dans les Caraïbes mais il en fut empêché par le Sénat.

Avec l'achèvement du chemin de fer transcontinental en 1869, l'Ouest fut ouvert à la colonisation en dépit de la résistance parfois féroce des Amérindiens. Grant s'efforça de traiter pacifiquement avec les tribus, mais l'arrivée en masse des colons rendait le conflit difficile à éviter et ce fut sous son mandat qu'eut lieu la guerre des Black Hills. La présidence de Grant est généralement jugée de manière très défavorable par les historiens en raison de la corruption de son administration, mais sa réputation a été fortement réévaluée depuis quelques décennies pour sa réforme de la politique indienne, son engagement en faveur des droits des Afro-Américains, ses réalisations dans le domaine de la fonction publique et la meilleure protection accordée aux femmes au niveau fédéral.

Premier mandat (1869-1873)

Second mandat (1873-1877)

Notes et références

    Bibliographie

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