Printemps de Pékin (1978-1979)

Le Printemps de Pékin, par analogie avec le Printemps des peuples survenu en 1848 en Europe, est le nom donné à l'épisode révolutionnaire qui s'est déroulé dans la capitale chinoise en mai et juin 1979. Elle est la 2ème manifestation de grande ampleur contre la politique de Pékin après le Mouvement du 5 Avril de 1976 et avant les Manifestations de la place Tian'anmen de avril-juin 1989.

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Historique

Cet épisode n'est pas la première vague de contestation qu'a connue la république populaire de Chine. Ainsi, en 1977 et 1978, alors qu'une certaine libéralisation du régime est amorcée après la mort de Mao, les Chinois furent autorisés à critiquer ouvertement le régime, en particulier au moyen de dazibao.

Mao Zedong et son Premier ministre, Zhou Enlai, décèdent en 1976. La période précédente se solde en Chine par des millions de victimes (entre 25 millions et 30 millions selon les sources) à cause de la politique nommée le grand bond en avant favorisant les métiers lourds telle que métallurgie se soldant par un déficit en agriculture et par une famine dévastatrice. Deng Xiaoping arrive au pouvoir sans être désigné par ses prédécesseurs, étant de secrétaire du parti communiste de 1954 à 1967. Il décide de changer la logique économique et d'ouvrir la Chine à l'économie capitaliste, avec notamment une nouvelle politique visant à redynamiser le pays : les quatre modernisations visant à améliorer le domaine de l'agriculture, de l'industrie, des sciences et technologies et de la défense. Il s'ensuit une ouverture économique de la Chine avec le reste du monde tout en gardant un régime à tendance autoritaire.

En Ren Wanding affiche sur le Mur de la démocratie un manifeste, la Déclaration des droits de l’homme en Chine, appelant à des élections libres et à l'abolition de la corruption et de la police secrète, ce qui lui vaut une reconnaissance immédiate. L' Alliance pour les droits de l’homme en Chine, est créée à partir de ce manifeste. Le mouvement compte plus d’une centaine d’adhérents à Pékin, mais le régime chinois réprime rapidement ces opposants favorables à la démocratie. Ren Wanding est arrêté le devant le Mur de la démocratie. Emprisonné il est libéré en 1983[1],[2].

Lorsque des milliers de paysans désorganisés sont arrivés de la campagne pour demander réparation pour leurs griefs, Fu Yuehua a joué un rôle de premier plan dans la coordination de leurs protestations. L'énorme rassemblement de a probablement été l'action la plus spectaculaire des pétitionnaires. Ils ont bloqué le trafic du centre-ville pendant plus d'une heure. Elle a été arrêtée dès janvier et inculpée en avril. Le , Fu Yuehua, a été condamnée à deux ans de prison par la Cour populaire intermédiaire[3].

Les manifestants de 1979 réclamaient la cinquième modernisation : l’avènement de la démocratie. L'épicentre de la contestation est la place Tian'anmen, en plein cœur de la capitale chinoise, qui est occupée par des étudiants et des contestataires durant près d'un mois avant d'être encerclée par l'armée et ses occupants exterminés. Le bilan de cet épisode tragique n'est pas connu avec précision mais pourrait monter à plusieurs milliers de victimes[réf. nécessaire].

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Huang San, Angel Pino & Lionel Epstein, Un bol de nids d’hirondelles ne fait pas le printemps de Pékin, documents réunis, traduits du chinois, présentés et annotés, Christian Bourgois éditeur, coll. « Bibliothèque asiatique », Paris, 1980, 448 pp.
  • Procès politiques à Pékin, Wei Jingsheng, Fu Yuehua de Victor Sidane et Wojtek Zafanolli avec la collaboration de Bao Longtu et François Rauzier, François Maspero, Petite collection Maspero, Paris, 1981, 238 pp.
  • Sidane, Victor, Le Printemps de Pékin : oppositions démocratiques en Chine ( - ), Gallimard, coll. « Archives », Paris, 1980, 256 + 16 pp.
  • Wei Jingsheng, La Cinquième Modernisation et autres écrits du « Printemps de Pékin », textes réunis, traduits du chinois annotés et présentés par Angel Pino et Huang San, préface de Francis Deron, Christian Bourgois éditeur, coll. « Bibliothèque asiatique », Paris, 1997, 380 pp.

Liens externes

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