Prix de l’aéro-cible Michelin
Les prix de l’aéro-cible Michelin ont été créés le par André et Édouard Michelin[1]. Ces prix sont au nombre de deux :
- le premier récompense le pilote qui, sur 15 projectiles réglementaires (75 mm de long et 7 kg), placera le plus de projectiles dans la cible circulaire de 20 mètres de diamètre et lors d'un unique largage. L'altitude de largage est fixée à 200 mètres. Le pilote est doté d'un altimètre. En cas d'égalité, la distance cumulée de chaque projectile au centre départage les participants. La prime est de 50 000 francs.
- le deuxième récompense le concurrent qui placera une ogive réglementaire dans un rectangle de 120 mètres sur 40. L'altitude requise est de 800 mètres. La cible est censée mesurer la surface d'un hangar à dirigeable. Ce prix est doté de 25 000 francs.
Le temps imparti pour la réalisation d'une mission est de 45 min. L'appareil devant atterrir 10 min au plus après son largage.
Le premier vainqueur sera l'équipage formé de Louis Gaubert et du lieutenant de l'armée américaine Riley Scott en 1912 sur biplan Astra Wrigth. L'année suivante ce seront Gaubert, Fourny et Varcin qui se partageront les prix.
Les prix de l'aéro-cible Michelin veulent attirer l'attention du public et de l'armée sur les capacités militaires de l'aviation[2],[3], et notamment l'aviation de bombardement. Alors que l'état-major n'y voit qu'un intérêt pour le renseignement. L'opinion publique se passionne pour l'aviation. Par la suite un emprunt sera lancé afin de doter l'aviation militaire de nouveaux appareils.
Notes et références
- « On discute beaucoup la question de savoir si l’aéroplane militaire est un simple organe de reconnaissance, ou s’il peut devenir, à brève échéance, un engin de guerre terrible. Peut-il rendre impraticables les ponts, les nœuds de chemin de fer, couper en deux la mobilisation d’une nation, annihiler une forteresse, faire sauter un cuirassé ? (...) Peut-être faire plus encore : détruire les arsenaux, les centres d’approvisionnement, les poudrières de l’ennemi et rendre ainsi inutiles ses canons et ses fusils ? (...) Essayons donc de démontrer par des faits la puissance de l’aéroplane (...). Nous mettons à votre disposition une somme de cent cinquante mille Francs à distribuer en quatre prix dits : Prix de l’aéro-cible Michelin ». Lettre des frères Michelin au Président de l’Aéro-club de France publiée le 29 août 1911
- « Quelques milliers de Francs, deux cents et quelques appareils, quelques hommes, voilà tout ce qu’on nous donne pour une arme aussi indispensable, pour notre défense nationale que les fusils et les canons (...). Puisque le Gouvernement oublie ainsi son devoir, puisque aucun de nos députés n’a trouvé un mot à dire pour le lui rappeler, ne croyez-vous pas que l’opinion publique seule, consciente de la gravité de l’heure actuelle est capable d’exiger qu’on agisse ? (...). C’est pourquoi je me permets (...) de pousser le cri d’alarme, non comme fournisseur intéressé, puisque ni ma maison, ni moi, n’avons aucun intérêt dans l’aviation, mais comme un simple Français qui croit faire son devoir » lettre ouverte du 6 décembre 1911 d'André Michelin publiée dans le journal Le Matin.
- « Il faut à la France 5 000 aéroplanes et quand nous demandons 5 000 aéroplanes, nous demandons en même temps les hangars, les ateliers volants, les rechanges, les camions, tous les éléments qui feront de ces appareils, non point des impedimenta gênants et inutiles mais les oiseaux toujours prêts à prendre leur vol. Il lui faut 5 000 aviateurs militaires et quand nous demandons ces 5 000 aviateurs, nous demandons qu’ils ne soient pas une cohue inorganisée, sans statut, ne sachant où aller ni que faire mais une arme véritable avec ses chefs, ses pilotes, ses mécaniciens, ses aides travaillant tous, d’un même élan et sous une même discipline, pour le pays. Il lui faut 50 millions par an, 60, si c’est nécessaire ! Et nous sommes certains que la France ne reculera pas devant les sacrifices qu’on exigera d’elle. On lui demande assez d’argent pour des choses inutiles pour qu’on ait le courage de lui en demander lorsque la sécurité et l’avenir du pays sont en jeu. Au peuple de France d’exiger cela de ses représentants en se souvenant que désormais l’avenir de la France est dans l’air » Brochure « Notre Avenir est dans l’Air » éditée par Michelin le 1er février 1912
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