Psautier pourpré de saint Germain

Le psautier pourpré dit de saint Germain est un manuscrit enluminé daté des années 500-550. Il provient provient de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il s'agit d'un psautier dans la version de la Vetus Latina qui pourrait remonter à la période du saint fondateur de l'abbaye, Germain de Paris. Il est actuellement conservé à la Bibliothèque nationale de France.

Psautier pourpré de saint Germain
Début du psaume 53, folio 101 verso
Artiste
Inconnu
Date
Entre et
Matériau
purple parchment (en)
Dimensions (H × L)
27,5 × 22 cm
No d’inventaire
Latin 11947
Localisation

Historique

Selon la légende, le manuscrit aurait été rapporté par Childebert Ier à l'occasion d'une expédition en Espagne, avec la croix d'or et la tunique de saint Vincent et qu'il aurait donné à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Il aurait été utilisé par son fondateur, Germain de Paris. Rien ne permet de le prouver cependant, son texte se rapproche des versions des psaumes qui circulent en Gaule lyonnaise à la fin de l'Antiquité, e qui acréditerait une présence aux origines de cette abbaye[1].

Le manuscrit est attesté dans les inventaires des reliques de l'abbaye Saint-Germain à partir 1269. Jacques du Breul, bibliothécaire de l'abbaye, ajoute une note descriptive au début du manuscrit en 1560. Il en réalise également une copie intégrale du texte qui est encore conservée à la Bibliothèque nationale de France (Lat.13163)[2]. Cette copie sert de base pour l'édition du texte intégré à l'ouvrage Bibliorum Sacrorum latinae versiones antiquae (t.II)[3] par le bénédictin Petrus Sabatier (de) en 1743[1].

Après la fermeture de l'abbaye en 1791, la collection de manuscrits est mise sous séquestre, sauvée d'un incendie en 1794 puis remise à la Bibliothèque nationale en 1795-1796[4].

Description

Le texte du manuscrit contient les psaumes dans leur version antérieure à la Vulgate de saint Jérome, appelée Vetus Latina. Il est écrit sur 291 folios en parchemin entièrement teinté de pourpre. L'écriture est faite de grosses onciales bien espacées et régulières. Cette écriture se rapproche de manuscrits italiens de la même époque. Elle est de couleur argent, sauf pour les titres de psaumes, les Nomina sacra ou noms de Dieu, ainsi que le mot diapsalma[5].

C'est également le cas de la lettre "R" barrée présente dans certaines marges : il signale les refrains que devaient chanter les fidèles. Ces mentions attestent de l'usage liturgique du manuscrit et des répons au cours de l'office. Il s'agissait d'un exemplaire d'apparat, qui rappelle d'autres rares manuscrits de cette période entre l'aniquité tardive et le début du Moyen Âge tels que le Codex Argenteus[1].

Voir aussi

Bibliographie

  • Chanoine Victor Leroquais, Les psautiers manuscrits latins des bibliothèques publiques de France, t. II, 1940-1941 (lire en ligne), p. 110 (notice 335)
  • (de) Roger Gryson, Altlateinische Handschriften (Manuscrits vieux latins) : répertoire descriptif. Deuxième partie : Mss. 300-485 (Manuscrits du psautier) , Freiburg, Verlag Herder, 2004, notice no 303 p. 34
  • Isabelle Bardiès-Fronty, Charlotte Denoël et Inès Villela-Petit, Les Temps mérovingiens : Trois siècles d'art et de culture (451-751), Paris, Réunion des musées nationaux, , 288 p. (ISBN 978-2-7118-6328-0), notice 51
    Catalogue de l'exposition du musée de Cluny 26 octobre 2016-13 février 2017

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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