PUREX
Le procédé chimique PUREX (acronyme de l'anglais Plutonium, Uranium, Reduction, EXtraction[1]) est une méthode de traitement du combustible nucléaire usé, utilisée depuis 1947 (et développée dans le cadre du projet Manhattan) pour séparer le plutonium et l'uranium indépendamment l'un de l'autre des actinides mineurs et des produits de fission par une méthode d'extraction liquide-liquide. Des étapes préalables sont nécessaires à la mise en œuvre du procédé [2]:
- élimination des gaines (par cisaillage - dissolution par exemple) ;
- dissolution du combustible irradié dans l'acide nitrique ;
- récupération des solides insolubles par centrifugation;
- envoi des morceaux de gaines (coques et embouts) non attaqués aux déchets pour compactage,
Ne doit pas être confondu avec Pyrex.
PUREX est alors mis en œuvre:
- extraction de l'uranium et du plutonium par un solvant organique de 30 % de tributylphosphate (TBP) dans du dodécane ;
- récupération des produits de fission dans la phase acide nitrique ;
- extraction du plutonium de la solution uranium/plutonium par réduction du plutonium ;
- épuration, concentration et transformation chimique de l'uranium et du plutonium.
Les dernières étapes d'obtention de l'uranium et du plutonium sont post-PUREX et requièrent des procédés spécifiques. Les actinides mineurs et les produits de fission sont calcinés puis vitrifiés au sein d'une matrice inerte qui assure la stabilité physico-chimique du colis de déchets. Les autres matières disponibles sont le plutonium (sous forme métal ou oxyde), qui peut être utilisé conjointement avec de l'uranium appauvri afin de fabriquer du combustible MOX et l'uranium, dont l'enrichissement est égal à celui du combustible irradié.
Pollution sur le site de Hanford
L'usine PUREX située aux États-Unis sur le Complexe nucléaire de Hanford a été responsable de la production d'un grand volume de déchets nucléaires liquides, provoquant la contamination radioactive du sous-sol[3]. Un rapport gouvernemental américain estimait en 1992 que 685000 curies (25,3 PBq) d'iode-131 ont été relâchés dans la rivière et dans l'air entre 1944 et 1947[4].
Accident à Tomsk-7
Le , un grave accident nucléaire s'est produit dans l'usine de traitement PUREX de Tomsk-7, une ville de l'oblast de Tomsk, en Russie. Un réservoir d'acide nitrique explosa, ce qui provoqua un dégagement de gaz radioactif. En 2009, l'hebdomadaire américain TIME magazine a classé l'explosion à Tomsk-7 parmi les 10 catastrophes nucléaires les plus importantes[5].
Voir aussi
Notes et références
- (en) W.B. Lanham, « PUREX PROCESS FOR PLUTONIUM AND URANIUM RECOVERY », sur https://www.osti.gov, Technical report,
- Miniglossaire anglais-français sur les procédés de séparation isotopique et la mise au point de l'arme nucléaire, 1992, Revision 2003.
- (en) [PDF] History of Hanford Site Defense Production (Brief) - Gerber, M.S. - 2001 February
- (en) Martin, Hugo - Nuclear site now a tourist hot spot - The Los Angeles Times - August 13, 2008
- (en) The Worst Nuclear Disasters - Time (magazine)- March 25, 2009
Articles connexes
- Industrie nucléaire
- Uranium
- Plutonium
- RECUPLEX (Recovery of uranium and plutonium by extraction)
Bibliographie
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