Pycnoporus cinnabarinus
Pycnopore cinabre
Règne | Fungi |
---|---|
Division | Basidiomycota |
Classe | Agaricomycetes |
Ordre | Polyporales |
Famille | Polyporaceae |
Genre | Pycnoporus |
Pycnoporus cinnabarinus, le Pycnopore cinabre, est une espèce de champignons agaricomycètes de la famille des Polyporaceae.
Description
Sporophore flabelliforme (en forme d'éventail), jusqu'à 10 cm de diamètre, de 0.5 à 1.5 cm d'épaisseur, de couleur orange vif (c'est la cinnabarine qui est à l'origine de sa coloration), aux pores circulaires ou anguleux, 2 à 3 par mm[1]. En Europe, il est le seul polypore de cette couleur[2]. Il est non comestible. Il ne pourrait éventuellement être confondu qu'avec la fistuline hépatique, qui pousse presque toujours de manière isolée, qui peut être plus large, et dont le dessus est le plus souvent humide.
Sur le continent nord-américain, il peut par contre être confondu avec d'autres espèces de polypores rouges, comme Pycnoporus sanguineus (ou Trametes sanguinea), une espèce présente sous les tropiques en Afrique, Amérique, Asie, Australie, etc[3], dont la bordure est plus fine, et parfois plus irrégulière.
Habitat
Sur bois mort de feuillus, en particulier sur les genres Fagus, Prunus, Alnus, Corylus, Betula, etc.[4], très rarement sur conifères. Saprophyte.
Répartition
Europe, Afrique du Nord, mais également Amérique du Nord, Asie du S-E. Il est donc pratiquement cosmopolite[5].
Taxonomie
La classification de cette espèce évolue. On le classerait aujourd'hui plutôt dans le genre Trametes dont l'étendue est variable selon les auteurs, donc sous le nom de Trametes cinnabarina. Le nom Pycnoporus cinnabarinus deviendrait un synonyme, qui reste toutefois connu et courant[6],[7].
L'espèce a d'abord été décrite sous le nom de Boletus cinnabarinus, son basionyme, par Jacquin, en 1774, dans sa Floræ Austriacæ.
Parmi les autres synonymes connus, on peut mentionner[8],[9]:
- Boletus coccineus Bull., 1791
- Polyporus cinnabarinus (Jacq.) Fr., 1821
- Trametes cinnabarina (Jacq.) Fr., 1849, qui est en train de redevenir son nom reconnu.
- Leptoporus cinnabarinus (Jacq.) Quél., 1886
- Polystictus cinnabarinus (Jacq.) Cooke, 1886
- Phellinus cinnabarinus (Jacq.) Quél., 1888
- Hapalopilus cinnabarinus (Jacq.) P. Karst., 1899
- Coriolus cinnabarinus (Jacq.) G. Cunn., 1948
- Fabisporus cinnabarinus (Jacq.) Zmitr., 2001
- Pycnoporus coccineus (Bull. : Fr.) Bondarzew & Singer
Étymologie
Son nom est tiré de pycno-, du grec ancien πυκνός, puknos (« épais »), et -porus, du latin porus, pore, donc « aux pores épais », et de cinabre, du latin cinnabaris, nom du sulphure de mercure dont on a tiré un pigment, le cinabre ou vermillon. Le nom « trametes » a été créé à partir du latin trama, trame, tissu, et -ete, comme, donc « avec comme un tissu autour des pores »[10].
Galerie
- groupe de sporophores
- petits sporophores
- Détail des pores
- Vue de dessus et de dessous
Utilisation
Des études montrent que des composants et extraits de Pycnoporus cinnabarinus ont des propriétés anti-oxydantes, antivirales et anti-tumorales. Les Aborigènes australiens ont utilisé ce polypore pour soigner des maux de bouches et des lèvres[11],[12].
Bibliographie
- Régis Courtecuisse et Bernard Duhem, Guide des champignons de France et d'Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, , 480 p. (ISBN 2-603-00953-2), p. 142-143.
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Pycnoporus cinnabarinus (Jacq.) P. Karst. (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Pycnoporus cinnabarinus (Jacq.) P. Karst. (consulté le )
- (en) Référence Index Fungorum : Pycnoporus cinnabarinus (Jacq.) P. Karst. 1881 (+ MycoBank) (consulté le )
- (en) Référence MycoBank : Pycnoporus cinnabarinus (Jacq.) P. Karst. (consulté le )
- (en) Référence uBio : Pycnoporus cinnabarinus (Jacq.) Fr. 1881 (consulté le )
Notes et références
- Roger Philipps, Les champignons, Solar, , 288 p. (ISBN 978-2-263-00640-1), p. 222
- Régis Courtecuisse et Bernard Duhem, Champignons de France et d'Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, , 544 p. (ISBN 978-2-603-02038-8), p. 182-183
- (en) « Pycnoporus sanguineus (L.) Murrill », sur www.gbif.org (consulté le )
- « Distribution maps of Swiss fungi », sur www.wsl.ch (consulté le )
- (en) « Trametes cinnabarina (Jacq.) Fr. », sur www.gbif.org (consulté le )
- Alfredo Justo (trad. Michèle Ledecq), « La taxonomie des tramètes (Trametes) et de polypores apparentés : un seul genre ou beaucoup trop de genres? », sur Le blogue Mycoquébec, (consulté le )
- Roland Labbé et Jacques Landry, « Le genre « Trametes » au Québec », sur Le blogue Mycoquébec, (consulté le )
- « Pycnoporus cinnabarinus (Jacq.) P.Karst., 1881 - Tramète cinabre », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le )
- « Pycnoporus cinnabarinus », sur www.mycobank.org (consulté le )
- « Trametes : Étymologie des noms de champignons. », sur champyves.pagesperso-orange.fr (consulté le )
- (en) Daniel A. Dias et Sylvia Urban, « HPLC and NMR Studies of Phenoxazone Alkaloids from Pycnoporus Cinnabarinus », Natural Product Communications, vol. 4, no 4, , p. 1934578X0900400 (ISSN 1934-578X et 1555-9475, DOI 10.1177/1934578x0900400409, lire en ligne, consulté le )
- (en) Li-Chao GUO, Jian-Hua LÜ, Lan YAO, Qing-Guo YAO, Jin-Xiu ZHANG et Li-An WANG, « Antioxidant and anti-tumor activities and main chemical constituent analysis of Trametes cinnabarina fruiting body extract (朱红栓菌提取物抗氧化、抗肿瘤活性评价及相关化学成分分析) », Mycosystema - 菌物学报, vol. 37, no 6, , p. 772–781 (ISSN 1672-6472, DOI 10.13346/j.mycosystema.180020, résumé, lire en ligne, consulté le )
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