Quai Schoepflin

La quai Schoepflin (en alsacien : Schoepflin Stade) est un quai de Strasbourg qui borde la Grande Île. Dans le prolongement du quai Kellermann, il longe le canal du Faux-Rempart avant de se poursuivre par le quai Lezay-Marnésia à l'est. Il va de la rue de la Nuée-Bleue à la place Broglie. La rue du Fort, la rue de l'Écrevisse, la rue de la Fonderie et la rue des Clarisses y débouchent depuis le sud. Plusieurs ponts franchissent le canal au nord : le pont du Faubourg-de-Pierre, le pont de la Fonderie, le pont du Théâtre[1].

Quai Schoepflin

Ancienne tour de dépôt d'artillerie à l'angle de la rue des Clarisses.
Situation
Coordonnées 48° 35′ 13″ nord, 7° 44′ 58″ est
Pays France
Ville Strasbourg
Début rue de la Nuée-Bleue
Fin place Broglie

Toponymie

Plaque bilingue, en français et en alsacien.

Le nom du quai varie peu, sauf au moment des deux guerres : Nouveau Quai, rue du Fort (1832), quai Schoepflin (1833, 1918), Schoepflinstaden (1872, 1942) et, à nouveau, quai Schoepflin depuis 1945[1].

Il doit son nom à Jean-Daniel Schoepflin[2], professeur à l'université de Strasbourg et historiographe de Louis XV[3].

Des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, sont mises en place par la municipalité à partir de 1995[4]. C'est le cas du Schoepflin Stade.

Histoire

Le quai est établi en 1832, après la démolition des Faux-Remparts[2].

Bâtiments remarquables

no 3
Cet grand immeuble néo-classique a probablement été construit peu après 1870. Son portail d'entrée est surmonté d'un balcon doté d'un garde-corps en ferronnerie, avec un médaillon ouvragé au centre[6].
no 6
Entre la rue de l'Écrevisse et la rue de la Fonderie, là où le quai forme un coude vers l'est, se dresse depuis 1876 l'école Schoepflin. Lorsqu'en 1875-1876, les architectes Jean Geoffroy Conrath et Édouard Roederer sont chargés de la construction de l'école sur un terrain triangulaire, ils conçoivent un plan en forme de L, largement ouvert sur la cour de l'école vers le canal. Son toit mansardé est couvert d'ardoise, les façades de style néo-Louis XIII alternent les chaînages de pierre de taille et la brique rouge apparente[7]. L'angle de jonction central est surmonté d'un fronton à horloge et armoiries, daté de 1875[8].
En 2001, l'Espace Schoepflin, par une extension et une réhabilitation dans un concept d'« équipement intégré », réunit en un établissement unique une école maternelle, une école élémentaire, un gymnase, un centre médico-social et un espace jeunes[9],[10].
no 9 (ancien no 14)
À cet endroit se trouvait une tour contemporaine de l'enceinte du XIIIe siècle et qui ne disparut qu'en 1853[2].
no 18
À l'est, la dernière section du quai est comprise entre la rue des Clarisses et le pont du Théâtre. Le couvent des Clarisses, qui a donné son nom à la rue, a été fondé en 1251, puis sécularisé au moment de la Réforme. Les bâtiments subsistants ferment la cour le long du quai. Construits sur l'enceinte médiévale, ils avaient été transformés en arsenal municipal, puis agrandis en 1545 et 1582, devant la réputation dans toute l'Europe des pièces issues de la fonderie de canons de Strasbourg[11]. La façade et les toitures des bâtiments de l'ancienne fonderie, situés sur le quai Schoepflin, font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1929[12]. À la hauteur du pont du Théâtre, le quai débouche sur le square Markos-Botzaris, ainsi nommé en 1990[13], une petite place où est érigée la Fontaine de Janus (ou Naissance de la civilisation), une sculpture réalisée par Tomi Ungerer en 1988, à l'occasion du bimillénaire de Strasbourg[14].

Notes et références

  1. Maurice Moszberger (dir.), « Schoepflin (quai) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 105 (ISBN 9782845741393)
  2. Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 47-50
  3. Jürgen Voss, « Schoepflin Jean Daniel », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, fasc. 34, 1999, p. 3527-3528
  4. « L'alsacien a droit de rue à Strasbourg », Libération, 31 mars 1995, [lire en ligne]
  5. Nicolas Mengus, « Sandmann, Xavier », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 32, p. 3367
  6. « 3, quai Schoepflin (Strasbourg) », ArchiWiki
  7. Élisabeth Loeb-Darcagne, Sept siècles de façades à Strasbourg, I.D. L'Édition, Bernardswiller, 2012, p. 109 (ISBN 9782915626940)
  8. Strasbourg impérial
  9. Clément Keller, L'architecture scolaire à Strasbourg, de l'entre-deux-guerre à nos jours, BNPA, 2010
  10. Clément Keller, « Les écoles strasbourgeoises », Metacult, février 2016, cahier no 5, p. 30, [lire en ligne]
  11. Jean-Marie Pérouse de Montclos et Brigitte Parent, Alsace : Le Dictionnaire du patrimoine, Éditions Place des Victoires, Paris, 2011, p. 247 (ISBN 978-2809901870)
  12. « Fonderie de canons de Strasbourg », notice no PA00085035, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. Maurice Moszberger (dir.), « Markos-Botzaris (square) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 100 (ISBN 9782845741393)
  14. « Tomi Ungerer, la naissance de la civilisation », strasbourg.eu, consulté le 14 décembre 2020

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Martin, L'artillerie et la fonderie de canons de Strasbourg du XIVe au XVIIIe siècle, Accademia di S. Marciano, 1967, 32 p.
  • Maurice Moszberger (dir.), « Schoepflin (quai) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 105 (ISBN 9782845741393)
  • (de) Adolphe Seyboth, « Schoepflinstade. Quai Schoepflin », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 11-12

Articles connexes

Liens externes

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