Quai au Sable
La quai au Sable (en alsacien : Sandplätzel) est un quai du centre de Strasbourg (Bas-Rhin), qui va de la rue du Bain-aux-Roses à la rue des Écrivains[1]. Franchissant l'Ill, le pont Sainte-Madeleine le relie au quai des Bateliers qui lui fait face.
Quai au Sable | |
Situation | |
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Coordonnées | 48° 34′ 49″ nord, 7° 45′ 14″ est |
Pays | France |
Ville | Strasbourg |
Début | rue du Bain-aux-Roses |
Fin | rue des Écrivains |
Histoire
Le quai a connu plusieurs dénominations successives, en allemand ou en français : Platz vor dem Mülstein, quai au Sable (1769, 1823, 1918, 1945), place de la Maison Commune (1794), place du Pont-Neuf (1807), Sandplätzchen (1872), Sandplatz (1940[1]).
Des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, ont été mises en place par la municipalité à partir de 1995[2]. C'est le cas du Sandplätzel, littéralement « petite place au Sable ».
Selon Roland Recht, son nom fait référence au sable qui encombre souvent les berges avant l'aménagement d'un quai. L'appellation « quai du Sable », quelquefois utilisée, le serait indûment[3].
L'une des représentations les plus anciennes du quai figure dans l'ouvrage de Jean-Martin Weis[4] publié à l'occasion de la venue de Louis XV à Strasbourg en 1744. On y aperçoit l'actuel no 3 qui vient d'être édifié en avril de la même année, ainsi que les maisons voisines, reconstruites dans l'intervalle[3].
- J. M. Weis, 1744.
- Nicolas Chapuy, 1840.
- Anonyme, 1850.
- Louis Christmann, fin du XIXe siècle.
Bâtiments remarquables
- no 1 : Situé à l'angle de la rue du Bain-aux-Roses, face au pont Sainte-Madeleine, l'immeuble actuel est situé sur l'emplacement d'un bâtiment du XVIe siècle, que l'on aperçoit sur plusieurs gravures et où se trouvait probablement l'ancien bain Zum Rosenbaum qui a valu son nom à la rue voisine. Au milieu du XIXe siècle une nouvelle maison aurait été construite pour le charpentier (ou architecte) Schlagdenhauffen[5]. Le rez-de-chaussée, revêtu d'un parement en grès rose, est animé au XXe siècle par les grandes vitrines d'un magasin d'antiquités. Le dernier étage en attique est surmonté d'une grande corniche décorée[6].
- no 2 : Cette maison, caractéristique du style « rococo strasbourgeois[1] » a été reconstruite pour le tailleur Jean Daniel Senckeissen en 1756. Elle a fait l'objet d'un ravalement en 2015 et d'une restauration en 2018[7].
- no 3 : Antérieure de quelques années à la précédente, cette maison est considérée comme le premier exemple du rococo strasbourgeois. Édifiée en 1744 pour Jean Daniel Ehrmann, courtier en orfèvrerie, elle se distingue par une préciosité, une richesse du décor, plutôt archaïsante. On remarque notamment la grille d'imposte de la porte d'entrée, le cartouche rocaille portant le numéro de l'immeuble, l'arc en anse de panier aplati, la mouluration importante qui couronne les fenêtres du premier étage[8],[3].
- no 4 : À la fin du XIXe siècle, Adolphe Seyboth mentionne cet emplacement, désigné sous l'appellation Zu dem Dorfmanne en 1325[9]. L'immeuble néoclassique actuel date de 1840 environ. Les frontons cintrés des fenêtres du rez-de-chaussée et les corniches des linteaux des fenêtres du premier et du deuxième étage semblent être d'origine. En revanche, les étages supérieurs, avec un balcon filant sur la longueur de l'immeuble et une toiture à la Mansart percée de lucarnes à fronton auraient été ajoutés ultérieurement, probablement dans les années 1870[10]
- no 5 : L'édifice qui forme l'angle avec la rue des Écrivains a été construit vers 1878 par Jacques Klein (1826-1907), après la démolition d'un précédent édifice de 1771[11].
- no 1.
- no 3.
- Le no 5 à l'angle de la rue des Écrivains.
Notes et références
- Maurice Moszberger (dir.), « Quai au Sable », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 63 (ISBN 9782845741393)
- « L'alsacien a droit de rue à Strasbourg », Libération, 31 mars 1995, [lire en ligne]
- Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Quai au Sable », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 92 (ISBN 2-7032-0207-5)
- Représentation des fêtes données par la ville de Strasbourg pour la convalescence du Roi, à l'arrivée et pendant le séjour de Sa Majesté en cette ville, inventé dessiné et dirigé par J.M. Weis, Laurent Aubert, 1744
- Frédéric Piton, Strasbourg illustré ou Panorama pittoresque, historique et statistique de Strasbourg et de ses environs, Strasbourg, chez l'auteur, 1855, p. 110, [lire en ligne]
- « 1, quai au Sable (Strasbourg) », ArchiWiki
- « Maison Senckeissen. 2, quai au Sable (Strasbourg) », ArchiWiki
- Jean-Marie Pérouse de Montclos et Brigitte Parent, Alsace : Le Dictionnaire du patrimoine, Éditions Place des Victoires, Paris, 2011, p. 271 (ISBN 978-2809901870)
- (de) Adolphe Seyboth, « Sandplätzchen. Quai au Sable », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 239, [lire en ligne]
- « 4, quai au Sable (Strasbourg) », ArchiWiki
- « 5, quai au Sable (Strasbourg) », ArchiWiki
Voir aussi
Bibliographie
- Élisabeth Loeb-Darcagne, Sept siècles de façades à Strasbourg, I.D. L'Édition, Bernardswiller, 2012, 176 p. (ISBN 9782915626940)
- Maurice Moszberger (dir.), « Quai au Sable », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 63 (ISBN 9782845741393)
- Jean-Marie Pérouse de Montclos et Brigitte Parent, Alsace : Le Dictionnaire du patrimoine, Éditions Place des Victoires, Paris, 2011, p. 271 (ISBN 978-2809901870)
- Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Quai au Sable », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 92 (ISBN 2-7032-0207-5)
- (de) Adolphe Seyboth, « Sandplätzchen. Quai au Sable », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 239, [lire en ligne]