Quakers de Philadelphie
Les Quakers de Philadelphie sont une franchise de hockey sur glace d'Amérique du Nord. L'équipe était localisée à Philadelphie dans le Commonwealth de la Pennsylvanie aux États-Unis.
Fondation | 1930 |
---|---|
Disparition | 1931 |
Siège | Philadelphie (Pennsylvanie, États-Unis) |
Patinoire (aréna) |
Philadelphia Arena 5 526 places |
Couleurs | Noir, orange et blanc |
Ligue | Ligue nationale de hockey |
Division | Américaine |
Capitaine | Hib Milks |
Entraîneur-chef | Cooper Smeaton |
Directeur général | Cooper Smeaton |
Ils jouent leur première saison dans la Ligue nationale de hockey en tant que continuité des Pirates de Pittsburgh lors de la saison 1930-1931, mais finissent bons derniers du classement général. Ne parvenant pas à survivre financièrement en pleine période de crise financière, ils arrêtent leur activité seulement après une saison disputée.
Historique
Débuts de l'équipe, la fin des Pirates
Les débuts des Pirates de Pittsburgh au sein de la Ligue nationale de hockey datent du et l'équipe devient la troisième équipe de la LNH basée aux États-Unis après les Bruins de Boston et les Americans de New York. Les Pirates évoluent pendant six saisons dans la LNH entre 1925 et 1930 connaissant deux qualifications pour les séries éliminatoires avec deux défaites dès le premier tour[1].
Entretemps, en 1928, les problèmes financiers forcent James F. Callahan le propriétaire de la franchie à la vendre à un groupement financier mais les résultats ne sont pas pour autant au rendez-vous et la saison qui suit, la saison 1929-1930 est la pire de l'histoire des Pirates avec trente-six défaites et trois matchs nuls sur quarante-quatre rencontres. Dans le même temps, la crise financière de 1929 n'arrange pas les affaires et les nouveaux propriétaires se retrouvent à leur tour dans le rouge. Avec une dette de près de 400 000 dollars, la franchise a un nouvel obstacle à son succès : sa patinoire. En effet, le Duquesne Gardens vieillit et l'équipe de la LNH doit le rénover avant de continuer à y évoluer, l'équipe est déplacée à Philadelphie[2].
1930-1931, une saison pour rien
Depuis quelques années déjà, des rumeurs de déménagement de la franchise circulent dans la LNH et finalement, en , les Pirates arrivent à Philadelphie pour prendre le nom de « Quakers », en référence aux fondateurs de la Pennsylvanie et en particulier à William Penn, quaker notable. Le nouveau gérant de l'équipe est Benny Leonard, champions du monde poids légers de boxe anglaise en 1917 et retraité depuis 1932. Son équipe joue ses matchs dans la patinoire Philadelphia Arena tout juste âgée d'une dizaine d'années mais ne pouvant accueillir que 6 000 spectateurs. L'ancien arbitre Cooper Smeaton est mis en place par Leonard en tant que nouvel entraîneur de l'équipe[3].
L'équipe joue son premier match de la saison sur sa glace le contre les Rangers de New York devant près de 5 000 personnes. Le premier match est une défaite pour l'équipe locale et quand l'équipe rejoue à domicile une semaine plus tard, deux autres défaites se sont ajoutées à la fiche de la franchise et seulement 2 000 personnes se déplacent pour voir le premier point inscrit par l'équipe sur un match nul contre les Sénateurs d'Ottawa[3]. Le premier but de l'histoire de l'équipe est inscrit le soir du troisième match contre les Falcons de Détroit, une défaite 5-1, par l'intermédiaire de Wally Kilrea[4]. La première victoire de l'équipe est célébrée lors de la sixième rencontre avec une victoire 2-1 contre les Maple Leafs de Toronto[5]. La victoire vient mettre fin à une série de cinq blanchissages[Note 1] consécutifs réalisés par Toronto depuis le début de la saison. La prochaine victoire ne vient que deux mois plus tard contre les Maroons de Montréal 4-3 en prolongation et met fin à un record dans la LNH avec quinze défaites consécutives[Note 2]. Dans le même temps, l'équipe attire de moins en moins de monde et finalement, plus de spectateurs assistent aux rencontres des Arrows de Philadelphie dans la Canadian-American Hockey League qu'à celles des Quakers[3].
À l'issue de la saison de quarante-quatre matchs, seulement quatre rencontres ont tourné à l'avantage de l'équipe de la Pennsylvanie contre trente-six défaites et quatre parties nulles. Les quatre victoires sont autant que le nombre de victoires en 1919-1920 par les Bulldogs de Québec pour un record de la LNH du plus faible nombre de victoires pour une équipe jouant une saison complète. Avec soixante-seize buts inscrits et cent-quatre-vingt-quatre accordés, il s'agit de la pire équipe de la saison[6]. L'équipe a ainsi un total de 13,6 % de victoires, également un record dans la LNH[Note 3]. L'équipe manque logiquement les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
La fin des Quakers
Le , les dirigeants des Quakers obtiennent de la LNH l'autorisation de stopper les activités de la franchise pour une saison en espérant pouvoir revenir au jeu pour la saison 1932-1933 mais pendant cinq saisons, l'échéance de reprise est repoussée avant qu'au final, la franchise n'abandonne toute idée de retour en 1936[1].
L'arrêt de la franchise des Quakers coïncide avec des difficultés financières pour les Sénateurs d'Ottawa qui décident également de mettre une pause à leurs activités. Les joueurs des deux franchises sont alors prêtés aux autres équipes grâce à un repêchage de dispersion[7]. Ce double abandon laisse alors la LNH avec seulement quatre équipes par division pour la saison suivante[8].
La ville de Philadelphie ne se voit affecter une nouvelle franchise de la LNH que lors de l'expansion de 1967, avec l'ajout de six franchises aux « six équipes originales ». La LNH intègre alors les North Stars du Minnesota, les Kings de Los Angeles, les Seals d'Oakland, les Blues de Saint-Louis, les Penguins de Pittsburgh et enfin les Flyers de Philadelphie[9].
Résultats
Classement final
Pour les significations des abréviations, voir statistiques du hockey sur glace.
Le tableau ci-dessous présente les statistiques détaillées de l'équipe pour l'unique saison jouée avec les résultats en fin de saison régulière, alors que l'équipe ne se qualifie pas pour les séries éliminatoires.
Clt | Équipe | PJ | V | D | N | BP | BC | Pts |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Bruins de Boston | 44 | 28 | 10 | 6 | 143 | 90 | 62 |
2 | Rangers de New York | 44 | 24 | 17 | 3 | 108 | 78 | 51 |
3 | Falcons de Détroit | 44 | 19 | 16 | 9 | 106 | 87 | 47 |
4 | Quakers de Philadelphie | 44 | 4 | 36 | 4 | 76 | 184 | 12 |
Match après match
Ce tableau reprend les résultats de l'équipe au cours de la saison, les résultats étant inscrits avec l'équipe jouant à domicile en deuxième. La colonne « fiche » indique dans l'ordre les nombres de victoires, défaites et matchs nuls[3].
Date | Visiteurs | Score | Locaux | Fiche | Pts | |
---|---|---|---|---|---|---|
11-nov. | Rangers de New York | 3–0 | Quakers | 0-1-0 | 0 | |
15-nov. | Quakers | 0–4 | Maple Leafs de Toronto | 0-2-0 | 0 | |
16-nov. | Quakers | 1–5 | Falcons de Détroit | 0-3-0 | 0 | |
18-nov. | Sénateurs d'Ottawa | 2–2 (P) | Quakers | 0-3-1 | 1 | |
23-nov. | Quakers | 2–5 | Rangers de New York | 0-4-1 | 1 | |
25-nov. | Maple Leafs de Toronto | 1–2 | Quakers | 1-4-1 | 3 | |
29-nov. | Rangers de New York | 6–3 | Quakers | 1-5-1 | 3 | |
2-déc. | Canadiens de Montréal | 2–0 | Quakers | 1-6-1 | 3 | |
4-déc. | Quakers | 2–5 | Sénateurs d'Ottawa | 1-7-1 | 3 | |
6-déc. | Bruins de Boston | 4–3 | Quakers | 1-8-1 | 3 | |
9-déc. | Americans de New York | 2–1 (P) | Quakers | 1-9-1 | 3 | |
13-déc. | Falcons de Détroit | 3–2 | Quakers | 1-10-1 | 3 | |
16-déc. | Quakers | 0–3 | Americans de New York | 1-11-1 | 3 | |
20-déc. | Quakers | 1–5 | Maroons de Montréal | 1-12-1 | 3 | |
23-déc. | Black Hawks de Chicago | 3–2 | Quakers | 1-13-1 | 3 | |
25-déc. | Quakers | 0–8 | Bruins de Boston | 1-14-1 | 3 | |
28-déc. | Quakers | 2–4 | Rangers de New York | 1-15-1 | 3 | |
1-janv. | Quakers | 3–10 | Black Hawks de Chicago | 1-16-1 | 3 | |
3-janv. | Sénateurs d'Ottawa | 5–4 (P) | Quakers | 1-17-1 | 3 | |
4-janv. | Quakers | 0–5 | Americans de New York | 1-18-1 | 3 | |
8-janv. | Black Hawks de Chicago | 4–0 | Quakers | 1-19-1 | 3 | |
10-janv. | Maroons de Montréal | 3–4 (P) | Quakers | 2-19-1 | 5 |
Date | Visiteurs | Score | Locaux | Fiche | Pts | |
---|---|---|---|---|---|---|
13-janv. | Canadiens de Montréal | 2–1 | Quakers | 2-20-1 | 5 | |
17-janv. | Falcons de Détroit | 5–2 | Quakers | 2-21-1 | 5 | |
20-janv. | Quakers | 2–5 | Falcons de Détroit | 2-22-1 | 5 | |
22-janv. | Quakers | 2–5 | Black Hawks de Chicago | 2-23-1 | 5 | |
24-janv. | Bruins de Boston | 4–2 | Quakers | 2-24-1 | 5 | |
27-janv. | Quakers | 3–3 (P) | Bruins de Boston | 2-24-2 | 6 | |
29-janv. | Quakers | 1–7 | Canadiens de Montréal | 2-24-2 | 6 | |
31-janv. | Quakers | 2–3 | Maple Leafs de Toronto | 2-25-2 | 6 | |
5-févr. | Quakers | 1–6 | Black Hawks de Chicago | 2-26-2 | 6 | |
10-févr. | Rangers de New York | 3–1 | Quakers | 2-27-2 | 6 | |
14-févr. | Americans de New York | 1–1 (P) | Quakers | 2-27-3 | 7 | |
17-févr. | Quakers | 2–0 | Falcons de Détroit | 3-27-3 | 9 | |
22-févr. | Quakers | 1–6 | Rangers de New York | 3-28-3 | 9 | |
24-févr. | Bruins de Boston | 5–1 | Quakers | 3-29-3 | 9 | |
28-févr. | Quakers | 1–4 | Maroons de Montréal | 3-30-3 | 9 | |
3-mars | Maple Leafs de Toronto | 5–1 | Quakers | 3-31-3 | 9 | |
7-mars | Quakers | 2–7 | Bruins de Boston | 3-32-3 | 9 | |
10-mars | Quakers | 3–5 (P) | Sénateurs d'Ottawa | 3-33-3 | 9 | |
12-mars | Falcons de Détroit | 5–7 | Quakers | 4-33-3 | 11 | |
14-mars | Maroons de Montréal | 3–2 | Quakers | 4-34-3 | 11 | |
17-mars | Black Hawks de Chicago | 4–0 | Quakers | 4-35-3 | 11 | |
21-mars | Quakers | 4–4 (P) | Canadiens de Montréal | 4-35-4 | 12 |
Personnalités de l'équipe
Joueurs
Vingt-trois joueurs ont porté l'uniforme des Quakers au cours de leur éphémère existence[10]. Le dernier joueur actif à avoir porté les couleurs des Quakers est Syd Howe, qui prend sa retraite en 1946 après une ultime saison avec les Red Wings de Détroit. Il est également le seul joueur de l'histoire de l'équipe à être par la suite intégré au Temple de la renommée du hockey[11].
La liste des joueurs de l'histoire de l'équipe est présentée ci-dessous.
Nom | Nat | Pos | PJ | B | A | Pts | Pun | Commentaire |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Barton, Cliff | A | 43 | 6 | 7 | 13 | 18 | ||
Coulson, D'Arcy | D | 28 | 0 | 0 | 0 | 103 | ||
Crossett, Stanley | D | 21 | 0 | 0 | 0 | 10 | ||
Darragh, Harold | AD | 10 | 1 | 1 | 2 | 2 | A fini la saison avec les Bruins de Boston | |
Drury, Herbert | D/AG | 24 | 0 | 2 | 2 | 10 | ||
Fraser, Gord | D | 5 | 0 | 0 | 0 | 22 | ||
Howe, Syd | A | 44 | 9 | 11 | 20 | 20 | ||
Hutton, Bill | D / AD | 21 | 1 | 1 | 2 | 4 | A commencé la saison avec les Bruins de Boston | |
Jarvis, James | A | 43 | 5 | 7 | 12 | 30 | ||
Kilrea, Wally | A | 44 | 8 | 12 | 20 | 22 | ||
Lowrey, Gerry | AG / C | 42 | 13 | 14 | 27 | 27 | ||
Lyons, Ron | A | 22 | 2 | 4 | 6 | 8 | A fini la saison avec les Bruins de Boston | |
Manners, Rennison | C / AD | 4 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
McCalmon, Eddie | AD | 16 | 3 | 0 | 3 | 6 | ||
McKinnon, Johnny | D | 39 | 1 | 1 | 2 | 46 | ||
Milks, Hib | AG / D /C | 44 | 17 | 6 | 23 | 42 | Capitaine de l'équipe | |
Shields, Allan | D | 43 | 7 | 3 | 10 | 98 | ||
Smith, Rodger | D | 9 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
Webster, Aubrey | AD | 1 | 0 | 0 | 0 | 0 | ||
White, Wilfred | AD | 9 | 3 | 0 | 3 | 2 |
Nom | Nat | PJ | Min | V | D | N | Bl | BC | Moy |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Cude, Wilf | 30 | 1 850 | 2 | 25 | 3 | 1 | 130 | 4,22 | |
Forbes, Jake | 2 | 120 | 0 | 2 | 0 | 0 | 7 | 3,50 | |
Miller, Joe | 12 | 740 | 2 | 9 | 1 | 0 | 47 | 3,81 |
Entraîneur-chef et directeur général
Le Canadien Cooper Smeaton est l'entraîneur de l'équipe pour l'unique saison jouée. Il occupe également le poste de directeur général de la franchise. Avant d'être entraîneur, il occupe le poste d'arbitre en Amérique du Nord et ce depuis 1913. En 1930-1931, il relève le défi d'entraîner les Quakers mais après une saison catastrophique, il reprend le rôle d'arbitre dans la LNH. Il est admis au temple de la renommée du hockey en 1961[12].
Notes et références
Notes
- Un gardien de but effectue un blanchissage quand il réussit à ne concéder aucun but durant tout le match. Il faut également qu'il soit le seul gardien de l'équipe à avoir joué.
- Le record de quinze défaites consécutives durera jusqu'en 1974-1975 avec dix-sept défaites par les Capitals de Washington.
- Le record de plus faibles pourcentage de victoires durera jusqu'en 1974-1975 avec un pourcentage de 13,1 % de victoires par les Capitals de Washington.
Références
- (en) « 1925-30 Pittsburgh Pirates Hockey (NHL) », sur pittsburghhockey.net (consulté le ).
- (en) « Histoire du Duquesne Gardens », sur pittsburghhockey.net (consulté le ).
- (en) P. Anson, « Philly's 1st NHL Team - Philadelphia Quakers », sur quakers.flyershistory.net (consulté le ).
- (en) P. Anson, « Individual Player Stats - Wally Kilrea », sur flyershistory.com (consulté le ).
- (en) P. Anson, « 25-Nov-30, Toronto Maple Leafs 1 @ Philadelphia Quakers 2 », sur www.flyershistory.com (consulté le ).
- (en) « Classement 1930-1931 de la LNH », sur www.nhl.com (consulté le ).
- Dans Holzman et Nieforth, « Deceptions and Doublecross: How the NHL Conquered Hockey », page 312.
- Dans Brown, « The Montreal Maroons: The Forgotten Stanley Cup Champions », page 125.
- (en) P. Anson, « February 9th, 1967 - Philadelphia Gets NHL Expansion Team », sur www.flyershistory.com (consulté le ).
- (en) « Liste des joueurs des Quakers », sur www.hockeydb.com (consulté le ).
- (en) « Biographie de Howe », sur www.legendsofhockey.net (consulté le ).
- (en) « Biographie de Smeaton », sur www.legendsofhockey.net (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) William Brown, The Montreal Maroons : The Forgotten Stanley Cup Champions, Vehicule Press, , 222 p. (ISBN 978-1-55065-128-7)
- (en) James Duplacey, Total Hockey : The Official Encyclopedia of the National Hockey League, Total Sports, (ISBN 978-0-8362-7114-0)
- (en) Morey Holzman et Joseph Nieforth, Deceptions and Doublecross : How the NHL Conquered Hockey, Dundurn Press, , 392 p. (ISBN 978-1-55002-413-5, lire en ligne)
Liens externes
- (en) « Historique de l'équipe », sur sportsecyclopedia.com (consulté le ).
- (en) « Liste des joueurs de l'équipe », sur www.nhl.com (consulté le ).
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