Quidam (spectacle)
Quidam est un spectacle du Cirque du Soleil dont la première eut lieu à Montréal le . Provenant du latin « quidam » signifiant une personne que l’on ne nomme pas clairement, le spectacle a une atmosphère sombre. C’est le premier spectacle de la compagnie à suivre un scénario. Quidam parle des humains, et se veut proche du public. La dernière représentation de Quidam eut lieu le à Christchurch en Nouvelle-Zélande.
La conception
Un passant inconnu, un flâneur solitaire, l'individu pressé, le simple mortel, le personnage quelconque… quiconque. Celui qui va, vient et vit dans nos sociétés trop anonymes. Celui qui dans la masse forme la majorité silencieuse. Celui qui crie, rêve et chante en chacun de nous.
Après la fantasmagorie des précédentes créations, Franco Dragone (metteur en scène[1]) a voulu créer un spectacle plus ancré dans la réalité. Il a réuni autour de lui Gilles Ste-Croix (directeur de la création), Michel Crête (scénographe), Dominique Lemieux (costumes), Luc Lafortune (éclairages), Benoît Jutras (compositeur), Debra Brown (chorégraphe), François Bergeron (concepteur sonore) et enfin Guy Laliberté (Guide et fondateur du cirque).
Le ton est donné dès le début, où n'apparaissent plus d'anges, de démons et autres personnages de ce calibre. Les concepteurs ont voulu explorer notre monde réel et tous les anonymes qui l’habitent. Aujourd’hui les enfants sont confrontés aux réalités du monde des adultes (la guerre, les problèmes sociaux). Peut-on encore parler de l'innocence et de l'insouciance d'une jeunesse qui grandit dans un univers qui n'est pas le sien mais celui des adultes? C’est la base même de Quidam. Le scénario, parle de Zoé, une petite fille qui veut fuir un monde qui ne lui apporte plus rien : ses parents ne s'occupent que d'eux et restent de marbre face à son ennui. L’univers qu’elle va découvrir est le début d’un voyage qui va lui faire changer sa vision de la vie.
Ce spectacle rend hommage aux anonymes et est inspiré par le surréalisme. Il suggère que même les âmes perdues peuvent être sauvées par l'imagination et souhaite faire passer un message d’espoir dans un monde qui n’en promet plus.
Les numéros
Quidam contient ce que l’on appelle un squelette acrobatique qui est la base même du show. C’est autour de celui-ci que se construit l’univers du spectacle.
Depuis sa création, le spectacle a connu certaines modifications. Néanmoins, certains numéros ont toujours fait partie du spectacle. C’est le cas de la roue allemande, des enfants d’aciers avec leur numéro de diabolo, du numéro de contorsion aérienne, des cerceaux aériens, du numéro de cordes à sauter, des cordes lisses, de l’équilibre sur cannes, des statues (mains à mains), des cordes volantes (mélange de trapèze et cordes lisses) et du numéro de banquine.
D'autres numéros ont été rajoutés au fil du temps comme ceux des jongleurs. Quant aux numéros disparus, il s'agit des numéros de courroie aérienne, de manipulation et de hula-hoop.
L'univers
Quidam raconte une histoire. C’est celle de Zoé, une petite fille qui s’ennuie. Elle veut connaître la joie, les frissons et tous ces sentiments qui peuvent remplir sa vie. Ses parents sont absents : sa mère est indifférente et son père est égocentrique. Ils ne se rendent pas compte que leur fille s’éloigne d’eux au début du spectacle. Zoé va explorer un monde qui n’est pas le sien et qui va lui redonner espoir en la vie. C’est le "Quidam", un homme sans tête avec un parapluie qui va déclencher tout le spectacle en laissant tomber un chapeau que Zoé va s’empresser de porter à sa place. Ce personnage qui semble tout droit sorti de son imagination représente tout le monde et personne à la fois. John va ensuite arriver et guider Zoé et le spectateur dans le monde de Quidam en lui proposant le merveilleux et le troublant. Accompagné de la Cible, allégorie de la joie et de la bonté sur laquelle tout le monde peut s’accrocher, Zoé va découvrir un monde surréaliste habité par des personnages étranges. L’aviateur avec ses ailes squelettiques ne vole pas. Sait il qu’il a des ailes ? A-t-il déjà essayé de voler ? Peut être a-t-il voulu fuir notre monde et ses problèmes. Les chiennes blanches elles n’ont pas d’apparence. Elles sont toutes identiques, déshumanisées et effectuent les mêmes mouvements, machinalement. Les égarés sont les âmes perdues, abandonnées qui font de leur souffrance une source d’inspiration. Enfin Boum–Boum est un personnage agressif, plein de force alors qu’il semble sans vie. Son âme habite son corps.
La scène est surplombée par une structure en arche permettant de faire arriver et partir des gens par le haut. Cette structure évoque un hall de gare, lieu ou se croisent de nombreux anonymes qui chacun font leur vie. Quant à la scène, c’est une plaque qui tourne au moment voulu. Cela permet aux personnages de bouger vis-à-vis du spectateur en restant immobiles.
Quidam c’est aussi un univers musical. Composé par Benoît Jutras, les inspirations vont de la musique classique aux sonorités modernes comme le rock avec le morceau « Rivage ». Tantôt douce, tantôt énergique, la musique donne une intensité dramatique au spectacle. Elle est le vecteur des émotions. Parmi les instruments utilisés, on retrouve des violons, des violoncelles, des percussions, des saxophones, des synthétiseurs, des guitares électriques et classiques ainsi qu'une variété d'autres instruments à cordes. La musique allie également la voix d’un adulte et celle d’un enfant.
Liste des titres:
- Atmadja (3:21) (Ouverture)
- Incantation (5:22)
- (Roue Allemande) (1996-2012, 2014-2016)
- (Roue Cyr) (2012-2014)
- Marelle (1:27) (Interlude)
- Rivage (5:24)
- Manipulation (Deuxième partie du numéro, 1996–1998)
- Jonglerie (Deuxième partie du numéro (1996–2003), Chanson complète depuis 2006)
- Zydeko (1:17) (Corde à sauter) (Deuxième partie de la chanson)
- Let Me Fall (4:46) (Aerial contortion in silk) (First part of the act)
- Innocence (1:55) (Corde à sauter) (Première et troisième partie de la chanson)
- Carrousel (3:05)
- Clowns (Première partie de la chanson, 1996-2004)
- Transition pour le numéro de Diabolos (Deuxième partie de la chanson; aussi connu sous le nom séparé de Badauds)
- Transition pour le numéro de Cerceau aérien (aussi connu sous le nom séparé de Parc Papillon)
- Steel Dream (5:13)
- Équilibre sur Cannes (1996–1998)
- Courroie aérienne (2004–2005)
- Dance Trapeze (2014-2016)
- Séisouso (5:23) (Statues)
- Cerceau aérien, deuxième partie du numéro
- Cloud Swing (Première partie du numéro, 1996-2012, 2013)
- Trapeze Duplex (Première partie du numéro, 2012)
- Dance Trapeze (Première partie du numéro, 2014-2016)
- Réveil (3:21) (Statues)
- Quidam (5:37) (Finale)
Le , l'album est réédité sous le label BMG/Cirque du Soleil Records sous forme d'une édition étendue à 14 titres. Les deux extraits ajoutés ont été enregistrés en direct lors des représentations à Amsterdam (Pays-Bas) en 2002. Les chants sont une nouvelle fois assurés par Audrey Brisson-Jutras mais aussi par le chanteur présent à l'époque, Richard D Price. Cet album n'est aujourd'hui plus proposé à la vente.
- 13. Misère (5:34) (Banquine)
- 14. Enfants d'Acier (6:36) (Diabolos)
Comme bon nombre d'album du Cirque du Soleil, plusieurs pistes présentes dans le spectacle ne figure pas sur l'album officiel:
- Présentation (Pré-spectacle)
- Petit Salon (Ouverture)
- Procession (Introduction à la Roue Allemande / Straps)
- Handbalancing
- Équilibre sur Cannes (1999-2001, 2003-present)
- Hula Hoops (2002, 2008)
- Isabelle (Contorsion aérienne, deuxième partie du numéro)
- Corde Lisse (Corde Lisse)
- Cerceau (Cerceau aérien, première et troisième partie du numéro)
- Juggler (Manipulation, Première partie du numéro, 1996-1(Pre-show)998)
- Mana (Courroie aérienne, numéro en rotation, 1997)
- Équilibre (Équilibre sur Cannes) (1996)
- Rain/Égaré (Fin de la première du spectacle avant l'entracte)
- Walking in the air (Dans l'Air)
- Cloud Swing
- Cloud Swing (1996-2012, 2015)
- Trapeze Duplex (2012)
- Circus Animals (Transition pour la Finale du spectacle)
Tournées
- Tournée Nord – Américaine 1 (Canada et États-Unis): 1996 -1998.
- Tournée Européenne 1: 1999 – 2001.
- Tournée Nord – Américaine 2 (États-Unis): 2002.
- Tournée Japonaise: 2003.
- Tournée Canada – Australie : 2004 – 2005.
- Tournée Nord – Américaine 3 (Canada et États-Unis): 2006.
- Tournée Asiatique : 2007[2].
- Tournée Mexique : 2007 - 2008.
- Tournée Européenne 2 : 2008 - 2009.
- Tournée Sud - Américaine : 2009 - 2010.
- Tournée Nord - Américaine 4 : 2010 - 2013.
- Tournée Européenne arena : 2013 -2016
Notes et références
- Stéphane Baillargeon, « Rude concurrence pour le Cirque du Soleil », sur https://www.ledevoir.com, Le Devoir, (consulté le )
- Stéphane Baillargeon, « Le Cirque du Soleil se produit à Dubaï », sur https://www.ledevoir.com, Le Devoir, (consulté le )
Liens externes
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