Réadaptation cardiaque
La réadaptation cardiaque (ou réhabilitation cardiaque) est un ensemble de soins destiné à ré-entraîner un cœur malade ou convalescent à l'effort.
Elle se fait dans des centres spécialisées, dits de réadaptation ou de réhabilitation cardiaque, soit en hospitalisation, soit en ambulatoire. Elle va de pair avec une éducation thérapeutique du patient.
Réalisation
La réadaptation consiste essentiellement à faire faire des efforts progressifs et gradués à un patient sous surveillance médicale (en particulier par électrocardiogramme), dans des conditions proches d'une épreuve d'effort. Elle est associée à une éducation sur le mode de vie, afin de diminuer les facteurs de risque cardio-vasculaire (régime, arrêt des addictions, dont le tabac, incitation à l'effort physique).
Elle peut être fait au cours d'un séjour dans un centre spécialisé, mais aussi en ambulatoire.
La durée est variable, de l'ordre de quelques semaines[1].
Indications
- Infarctus du myocarde à distance de la phase aiguë : la réadaptation résulte en une meilleure forme physique avec une diminution de la fréquence cardiaque au repos[2]. Le réentraînement n'est pas forcément intense pour être efficace[3].
- Après une angioplastie coronaire : l'entraînement physique améliore la qualité de vie et la capacité à l'effort, avec une baisse du nombre de réhospitalisation[4].
- Insuffisance cardiaque, à distance d'un épisode de décompensation ;
- Suivi et surveillance post chirurgie cardiaque.
Dans tous les cas, le ré-entraînement à l'effort a pour conséquence une amélioration de la forme physique quantifiée par un gain en équivalent métabolique (MET)[5], ce dernier étant inversement corrélé avec la mortalité cardiaque[6]. Il permet une amélioration des conséquences psychologiques de la maladie[7]. Chez le coronarien, il semble exister un gain en termes de mortalité et de diminution du nombre de réhospitalisation[8]. Les bénéfices ne sont cependant pas constamment retrouvés[9], en raison possiblement de protocoles différents de réadaptation[10].
Statistiques
Aux États-Unis, environ 60 % des patients ayant eu une angioplastie coronaire ont été adressés en réadaptation cardiologique[11].
Notes et références
- Dalal HM, Doherty P, Taylor RS, Cardiac rehabilitation, BMJ, 2015;351:h5000
- Sivarajan ES, Bruce RA, Lindskog BD et al. Treadmill test responses to an early exercise program after myocardial infarction: a randomized study, Circulation, 1982;65:1420– 8
- Blumenthal JA, Rejeski J, Walsh-Priddle M et al. Comparison of high and low intensity exercise training early after acute myocardial infarction, Am J Cardiol, 1988;61:26–30
- Belardinelli R, Paolini I, Cianci G et al. Exercise training intervention after coronary angioplasty: the ETICA Trial, J Am Coll Cardiol, 2001;37:1891–900
- Sandercock G, Hurtado V, Cardoso F, Changes in cardiorespiratory fitness in cardiac rehabilitation patients: a meta-analysis, Int J Cardiol, 2011. doi:https://dx.doi.org/10.1016/j.bbr.2011.03.031
- Myers J, Prakash M, Froelicher V et al. Exercise capacity and mortality among men referred for exercise testing, N Engl J Med, 2002;346:793–801
- Lavie CJ, Milani RV, Adverse psychological and coronary risk profiles in young patients with coronary artery disease and benefits of formal cardiac rehabilitation, Arch Intern Med, 2006;166:1878-83
- Heran BS, Chen JMH, Ebrahim S et al. Exercise-based cardiac rehabilitation for coronary heart disease, Cochrane Database Syst Rev, 2011.
- West RR, Jones DA, Henderson AH, Rehabilitation after myocardial infarction trial (RAMIT): multicentre randomised controlled trial of comprehensive cardiac rehabilitation in patients following acute myocardial infarction, Heart, 2012;98:637–44
- Sandercock GRH, Cardoso F, Almodhy M et al. Cardiorespiratory fitness changes in patients receiving comprehensive outpatient cardiac rehabilitation in the UK, Heart, 2013;99:785-790
- Aragam KG, Dai D, Neely ML et al. Gaps in referral to cardiac rehabilitation of patients undergoing percutaneous coronary intervention in the United States, J Am Coll Cardiol, 2015;65:2079–2088
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