Réseau Wassila
Le réseau Wassila ou l'Association contre les violences faites aux femmes et aux enfants (Avife) est un réseau d'associations et institutions qui luttent en Algérie pour les droits des femmes, établi en [1].
Fondation |
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Création et structure
Le réseau Wassila est fondé en , vers la fin de la guerre civile algérienne, un contexte dans lequel les droits des femmes étaient mis en question[1]. Il est nommé d'après une fille adoptée, abandonnée dans la rue et devenant mère célibatire, appelée Wassila[2].
En 2011, le réseau compte 28 associations et institutions[2]. Parmi ses membres en 2013 sont SOS Villages d'enfants, Atustep, Tharwa Fadhma n’Soumer, l'Association pour l’émancipation des femmes, Sarp, Amusnaw, Djazaïrouna, des professionnels médicaux et de la santé mentale, des juristes et des militants des droits humains[3].
Buts
Le réseau Wassila revendique les droits d'égalité et dans la loi, et dans la lutte contre les viols et d'autres violences faites aux femmes, dont la « violence conjugale massive ». Le réseau est concerné aussi par les abus sexuels sur enfants. Selon le réseau Wassila, 80 % de ces cas documentés concernent la violence au sein de la famille ou du foyer[1].
Actions
Le réseau Wassila publie un « Livre blanc de témoignages » des femmes victimes des violences. Selon le réseau, en 2014 les cas d'immolations, de tortures et de meurtres deviennent courants[1].
Le réseau s'organise selon trois actions : le développement de soutien pratique des victimes (dont un centre d'écoute téléphonique, une aide juridique)[2], la formation des personnels médicaux, du droit et des médias, et les moyens juridiques (dont les lois du code criminel contre les violences)[1].
Le réseau reçoit entre 800 et 2000 appels d'aide par téléphone par an (2011–2013)[3].
Le réseau Wassila publie un communiqué à la suite des violences en « expéditions punitives » envers des femmes travailleuses à Hassi Messaoud, une ville connue dans ce contexte pour l'affaire des femmes violentées de Hassi Messaoud en . Le réseau déclare que les ni les autorités locales ni l'État protègent les femmes des violences systématiques[4].
Hirak
Le , pendant le Hirak en Algérie, Saadia Gacem et Faïka Medjahed, membres du réseau Wassila, signent avec d'autres femmes une déclaration des Femmes algériennes pour un changement vers l’égalité en faveur de « l'égalité pleine et entière entre les citoyennes et les citoyens, sans distinction de genre, de classe, de région ou de croyances », annonçant « la création d’un carré féministe qui se positionnera chaque vendredi au niveau du portail de la faculté centrale d’Alger à partir de 13h » et appelant « à prendre en compte la représentativité paritaire des femmes dans toute initiative citoyenne pour la sortie » du Hirak[5]. Ledit carré féministe a lieu régulièrement à partir du [6],[7] et les attaques physiques contre le carré lors de la manifestation du attirent de l'attention internationale[8],[9].
Plus tard pendant les manifestations du Hirak, un rassemblement de syndicats, d'associations et d'individus, les Dynamiques de la société civile, est créé dans une rencontre le , prévoyant de coordonner avec d'autres coalitions de la société civile algérienne afin de réorganiser la structure de l'état algérien.[10],[11] Le Réseau Wassila se retire de la réunion du [12], jugeant que la rencontre « « ne pose pas clairement et sans ambiguïté ce principe politique fondamental et non négociable » de l’égalité entre hommes et femmes[13]. »
Références
- Dalila Iamarene Djerbal et Fatma Oussedik, « Le réseau Wassila, un collectif algérien pour les droits des femmes et l'égalité », Nouvelles Questions Féministes, vol. 33, , p. 136 (DOI 10.3917/nqf.332.0136, lire en ligne, consulté le )
- Mehdia Belkadi, « Le réseau Wassila, un peu de douceur dans un monde de brutes », sur El Watan,
- « Le Réseau Wassila atteint un record de 792 appels » [archive du ], sur Liberté (Algérie), (consulté le )
- « Algérie: le Réseau Wassila se bat contre les violences faites aux femmes », sur Radio France internationale,
- « Femmes algériennes pour un changement vers l’égalité », sur El Watan, (consulté le )
- Ghaliya N. Djelloul et Aniss M. Mezoued, « Les ressorts spatiaux de la mobilisation révolutionnaire à Alger » [archive du ], sur Forum Vie Mobiles, (consulté le )
- Jehanne Bergé, « 2019, l'année des révolutions au féminin, de l'Irak, à l'Algérie en passant par le Soudan » [archive du ], sur RTBF, (consulté le )
- (en) Melyssa Haffaf, « Algerian women have waited 57 years for equality. Now it’s time for action » [« Les algériennes ont attendu 57 années pour l'égalité. C'est le moment d'agir »] [archive du ], sur The Washington Post, (consulté le )
- Sofiane Zaizoune, « En Algérie, "la démocratie se fera avec les femmes ou elle ne se fera pas" », sur Le Figaro, (consulté le )
- Nadir Iddir, « Dynamiques de la société civile : Cap sur la conférence nationale », El Watan, (consulté le )
- « Dynamiques de la Société civile: la rencontre du 24 août, une "solution salutaire" » [archive du ], Le Matin d'Algérie, (consulté le )
- (en) Leïla Ouitis, « Feminists on the front lines of the Algerian uprising » [« Les féministes sur le front du soulèvement algérien »], sur ROAR (en), (consulté le )
- Zahra Chenaoui, « En Algérie, des organisations de la société civile se mettent d’accord pour une « transition de six mois à un an » » [archive du ], sur Le Monde, (consulté le )
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