Résistance de Nder

La résistance de Nder plus connue sous le terme de résistance des femmes de Nder ou mardi de Nder (talaata i Nder) est un épisode marquant et symbolique de la lutte contre l’esclavage dans l'histoire du Sénégal. En effet un mardi de , les populations de la cité de Nder dans le royaume prospère du Waalo opposent une résistance opiniâtre à des esclavagistes marocains maures, dont la tribu vassale des Trarzas venus du nord du fleuve Sénégal et conduits par le chef Amar Ould Mokhtar. Cet épisode est connu dans l'historiographie se par son issue dramatique et la conduite héroïque des habitants qui se sont sacrifiés plutôt que d'être emmenés et réduits en esclavage.

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Contexte

Le Waloo subit des raids « maures » venus du nord du fleuve au début du XIXe siècle, la capitale du Waalo est même déplacée de Jurbel à Nder plus au sud[1]. Ces tribus vassales du Maroc (Empire chérifien), tirent des revenus du commerce d'esclaves qui, capturés dans la région, sont revendus à des familles aisées en Afrique du Nord ; et ce, notamment à Marrakech[1],[2]. Cette traite qui est un phénomène ancien est réactivée au début du XIXe siècle car les maures craignent que le Walo ne bascule dans la sphère d'influence des Européens, basés à Saint Louis du Sénégal. Dans ce contexte, les raids maures se multiplient. L'épisode de Nder survient alors que le brak (le chef) Amar Fatim Borso Mbodj est à Saint Louis du Sénégal avec une bonne partie de ses troupes pour être soigné à la suite d'un précédent raid maure[2],[3].

Déroulement

Le troupes maures et leurs alliés toucouleurs attaquent la ville « un mardi  » de . La plupart des hommes sont alors dans les champs aux alentours et il ne reste dans le village fortifié qu'une majorité de femmes et d'enfants. Les assaillants maures sont aperçus avec leur chef Amar Ould Mokhtar[4] et l'alerte est rapidement donnée. Les femmes de Nder décident alors d'organiser la défense de leur village avec la poignée de soldats restés sur place. Les enfants sont envoyés se cacher dans les champs de mil aux alentours. Elle s'emparent notamment des armes et des vêtements de leur mari pour faire croire à un plus grand nombre de défenseurs[4].

Les femmes parviennent à repousser un premier assaut des maures, mais au prix de lourdes pertes car le combat est inégal. Le chef maure ayant prévu un autre assaut, les femmes de Nder préfèrent s'immoler dans leur village plutôt qu'être faite esclave ou captive par l'ennemi[4],[5].

Références

  1. Boubacar Barry, La Sénégambie du XVe au XIXe siècle : traite négrière, Islam et conquête coloniale, L'Harmattan, , 431 p. (ISBN 978-2-85802-670-8, lire en ligne), p. 167
  2. Yves Charbit, Salif N'Diaye, Senegal Direction de la prévision et de la statistique et Université René Descartes Centre d'études et de recherches sur les populations africaines et asiatiques, La population du Sénégal, Direction de la prévision et de la statistique, (lire en ligne), p. 51-54
  3. El Hadji Amadou Seye, Walo Brack, Les éditions Maguilen, (lire en ligne), p. 159
  4. M. Guilhem et H. Ndiaye, Sénégal : récits historiques : cours élémentaire, Ligel, (lire en ligne), p. 101-105
  5. Fara Sambe, Lettre du retour au pays natal, Editions L'Harmattan, , 270 p. (ISBN 978-2-296-48603-4, lire en ligne), p. 17

Annexes

Bibliographie

  • Bitty Bocar Ba, Talaatay Ndeer : Histoire du suicide collectif des femmes de Ndeer le (Royaume du Waalo), Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1992, 81 p. + ann. (Mémoire de Maîtrise)
  • Alioune Badara Beye, Nder en flammes : théâtre, Dakar, Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal, 1990, 90 p. (ISBN 2723610640) (fiction)

Articles connexes

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