Raymond Guilliod

Raymond Guilliod, né à Saint-Claude le et mort à Vieux-Habitants le [1], est un homme politique français.

Raymond Guilliod
Fonctions
Député de la 3e circonscription de la Guadeloupe

(8 ans, 1 mois et 20 jours)
Élection 11 mars 1973
Réélection 19 mars 1978
Législature Ve et VIe
Groupe politique UDR puis RPR
Prédécesseur Gaston Feuillard
Successeur Marcel Esdras
Maire de Bouillante
Prédécesseur Abel Racon
Successeur Isidore Canope
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Claude (Guadeloupe)
Date de décès
Lieu de décès Vieux-Habitants (Guadeloupe)
Nationalité Française
Parti politique UDR, RPR
Profession Instituteur
Directeur de CEG

Biographie

Raymond Guilliod fréquente l’école communale de Saint-Claude jusqu’au certificat d’études primaires. Il entre au lycée Gerville-Réache en , puis suit ses classes de seconde première au lycée Carnot. Il revient au lycée Gerville-Réache où il obtient son baccalauréat en 1940.

Il fait son service militaire au fort Richepance (devenu par la suite Fort Delgrès) de février à .

D’octobre à , il enseigne à l’école de garçons de Capesterre-Belle-Eau et de à , il est instituteur à l’école de garçons de Saint-Claude.

Nommé directeur de l’école primaire de Bouillante, il s’installe dans le bourg avec son épouse et un bébé de six mois. La situation sanitaire à Bouillante est catastrophique, ce qui explique le faible taux de réussite scolaire. Les enseignants tombaient malades et n’étaient pas remplacés. Raymond Guillod est hospitalisé trois mois après sa nomination. Deux maladies sévissaient à Bouillante : le paludisme et le pian. Une grande partie du bourg était un vaste marécage où se reproduisaient les anophèles, moustiques qui véhiculent le paludisme. Le pian se propageait par les mouches « yen yen ». Pour soigner ce microbe, il fallait désinfecter les plaies et faire des piqûres de bismuth et d’acetylarsan. Il n’y avait ni médecin ni infirmière à Bouillante. Le docteur Elin Julan venait une fois par semaine et auscultait l’après-midi dans une petite salle de l’ancienne mairie. Il fut remplacé par la suite par le Docteur Cathala, médecin militaire. Mais cela était insuffisant. C’est ainsi que Raymond Guillod devint infirmier par nécessité et apprit à donner des piqûres et désinfecter les plaies, bénévolement, en plus de sa fonction de directeur d’école.

Par ailleurs, l’école fonctionnait très mal. Il n’y avait pratiquement pas de réussite au Certificat d’études primaires (CEP) qui, à l’époque, était l’examen de fin d’études du primaire. Cela se comprend aisément : les enseignants tombaient souvent malade à cause du paludisme et devaient être hospitalisés. Ils n’étaient pratiquement pas remplacés, de sorte que les élèves se trouvaient souvent sans instituteur. Raymond Guillod, travaillant avec acharnement réussit à obtenir très rapidement de nombreux lauréats au Certificat d’études primaires, et chaque année le nombre de lauréats augmentait, au point que cet examen, qui se déroulait à Pointe-Noire, avait la moitié des lauréats issue de l’École de Bouillante.

Autre fait important : la Sécurité sociale s’installa en Guadeloupe en 1947. Les vieux travailleurs salariés eurent droit à une allocation vieillesse. Il fallait établir des dossiers pour bénéficier de ces allocations. Raymond Guillod devint écrivain public. Il remplit ces dossiers pour ces vieux travailleurs qui lui étaient bien reconnaissants.

Parcours politique

Maire de Bouillante

En 1951 : élections cantonales. Une délégation vint le trouver pour être candidat. Il hésita craignant qu’on lui reproche de ne pas être bouillantais. Il accepta de se présenter et obtint au second tour le même nombre de voix (821 voix) que son adversaire Abel Racon qui fut élu au bénéfice de l’âge. En 1953 : élections municipales. Il fut élu au premier tour avec une majorité écrasante. En 1954, à la suite de la dissolution du Conseil Général, de nouvelles élections cantonales furent organisées. Il fut élu au premier tour à une large majorité. Maire de Bouillante, il s’attaqua aux nombreux problèmes de la commune.

Il acheva la construction de l’école de Pigeon, en panne depuis plusieurs années. Il entreprit la construction de l’école de Village, puis la construction du Collège de Bouillante qui fut le 1er Collège de la Côte-Sous-le-Vent en 1958. Avant la construction de ce collège, il fallait que les enfants poursuivent leur scolarité à Basse-Terre ou à Pointe-à-Pître. Plus tard, il fit construire l’école des Filles sur les terrains assainis du Bourg, puis l’école de Malendure et celle de Thomas. Des écoles maternelles furent aussi construites au Bourg, à Pigeon, à Village puis à Malendure. Le Collège d’enseignement technique fut construit à Bouillante et en 1976, lors des événements de la Soufrière, il entreprit la construction de l’actuel Collège d’enseignement secondaire. Il a été le 1er maire à installer la cantine scolaire financée par le FASO en où les repas étaient servis gratuitement.

Quand il arriva à Bouillante en 1945, la route qui longeait la Côte était en très mauvais état et s’arrêtait à Pigeon. Il s’attaqua aux voies de pénétrations. Les chemins vicinaux furent modernisés et des chemins nouveaux créés. Le , il présenta le vœu de la construction de la Route de la Traversée, vœu qui fut adopté à l’unanimité par ses collègues du Conseil général. Cette route fut ouverte au public en 1965. Le réseau d’adduction d’eau fut réalisé d’abord dans le Bourg, puis à Pigeon pour arriver jusqu’à Monchy. Il fit arriver l’eau à Village le en captant l’eau de la Ravine aux femmes. Il faut savoir qu’auparavant, la population de Village allait chercher l’eau dans la Vallée de Beaugendre. Les maisons du bourg étaient illuminées grâce à un groupe électrogène fonctionnant de 18h à 22h sur un réseau en très mauvais état. Le réseau fut rapidement modernisé dès sa première mandature.

Les marécages du Bourg furent comblés, mettant fin au foyer de reproduction des anophèles, vecteur du paludisme. Puis, il fit assainir les marais de Galet Malendure.

En 1969, il inaugura la nouvelle mairie ainsi que le Sanatorium qui devint par la suite l’hôpital Maurice-Selbonne.

Député de Guadeloupe

En 1973, il est élu député de la Guadeloupe et réélu en 1978. Il est Premier secrétaire de l’Assemblée nationale sous la Présidence de Jacques Chaban-Delmas et celle d’Edgar Faure. De nombreuses prestations sociales étaient servies dans l’hexagone et pas dans les DOM-TOM, il obtint l’extension de l’allocation pour le logement, de l’allocation pour les adultes handicapés et de l’allocation pour les femmes seules. Il obtint aussi des crédits pour l’irrigation de Vieux-Habitants. À la suite de son action le FACER (Fonds d’amortissement des charges pour l'électrification rurale) fut étendu aux DOM-TOM, moyennant un faible prélèvement sur nos factures EDF.

En 1982, il ne se représenta pas aux élections cantonales. En 1983, il se retira de la vie politique en dépit de l’insistance de ses amis bouillantais. Il prend sa retraite et s’installe dans sa maison, l'Habitation Loiseau, une ancienne caféière, située sur les rives de la Grande Rivière des Vieux-Habitants[2].

Activité associative

En 1994, il participa à la création de l’Association Verte Vallée et en devint le premier Président. La vallée fut rapidement transformée, fleurie et nettoyée. En 1998, la région confie à l'association « Verte Vallée » la gestion et l’animation de l'Habitation La Grivelière qui devint un haut lieu touristique visité par plus de 20 000 personnes chaque année. Verte Vallée a formé de nombreux jeunes qui n’avaient pas d’emploi. Il n’y a plus de chômeurs à Grande-Rivière et le recrutement s’étend aussi sur les communes voisines. Cette association a reçu plusieurs récompenses :

  • Prix Quality, New York,
  • 8e prix du trophée du tourisme vert, Paris, 2001
  • 1er prix du Ean P.Mac Farlane, Barbade, 2001
  • Finaliste du Islands Ecotourism Award,

Distinctions

Notes et références

Annexes

Article connexe

Bibliographie

  • Maryse Preira, Toujours servir par amour, éditions Mémoires vives.

Liens externes


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