Raymonde Tillon
Raymonde Tillon (née Barbé, ex-Nédélec), née le à Puteaux et morte le à Paris, est une résistante et femme politique française.
Pour les articles homonymes, voir Tillon et Nédélec (homonymie).
Ne doit pas être confondu avec Germaine Tillion.
Raymonde Tillon | |
Fonctions | |
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Députée des Bouches-du-Rhône | |
– (5 ans, 7 mois et 27 jours) |
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Élection | 21 octobre 1945 |
Réélection | 2 juin 1946 10 novembre 1946 |
Législature | Ire et IIe Assemblées nationales constituantes Ire (Quatrième République) |
Conseillère générale des Bouches-du-Rhône Élue dans le canton de Marseille VI | |
– (4 ans) |
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Biographie | |
Nom de naissance | Raymonde Marie Barbé |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Puteaux (Seine, France) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | PCF |
Conjoint | Charles Tillon |
Profession | Employée |
Engagée dans la Résistance jusqu'à son arrestation le , elle est élue, en tant que membre du Parti communiste français, députée constituante des Bouches-du-Rhône entre 1945 et 1946 puis députée du même département jusqu'en 1951, sous la première législature de la IVe République.
Biographie
Politique et Résistance
Raymonde Barbé est la fille d’un employé de la société des transports en commun de la région parisienne (STCRP). Elle perd ses parents à l’âge de 5 ans. Placée dans un orphelinat religieux, elle s’enfuit avant sa majorité, et rejoint son frère près d’Arles[1]. Employée de commerce, elle adhère au Parti communiste français (PCF) - au moment du Front populaire - et met en place une section locale de l’Union des jeunes filles de France (UJFF)[2].
Elle se marie en 1935 à Arles avec Charles Nédélec, un militant de la CGTU et du PCF[3] ; ils militent ensemble pour le Front populaire dont il devient l'un des dirigeants historiques[4]. Ils habitent ensemble à Marseille[2].
Raymonde Nédélec et son mari s’engagent dans la Résistance. Elle est arrêtée sur dénonciation[5] le , et condamnée par le tribunal maritime de Toulon à vingt ans de travaux forcés[3], elle est d’abord incarcérée en France (Marseille à la prison des Présentines, Toulon puis Lyon) et déportée en Allemagne en 1944 (Sarrebruck puis Ravensbrück)[3]. Elle travaille ensuite dans une usine de guerre à Leipzig, s'évade le et revient à Marseille[3], où elle apprend la mort d'épuisement dans la résistance de son mari[6] .
Après guerre, Raymonde Nédélec devient employée à l’Union départementale de la CGT des Bouches-du-Rhône, avant d’être nommée responsable de la Commission féminine. En , elle est élue conseillère générale du 6e canton de Marseille[2].
Elle se remarie en 1951 avec l'ex-mutin de la mer Noire et résistant Charles Tillon[7], également du PCF, qui deviendra ministre, député, sénateur et maire d'Aubervilliers[3], dans la ceinture rouge de Paris, avant d'être la victime d'une purge stalinienne[4]. Ils habitent alors à Aubervilliers[8].
Elle soutient son mari lorsqu'il fait l'objet d'une sanction qui le démet de ses fonctions dirigeantes du PCF en 1953, et ils sont exclus du Parti communiste en 1970[9].
Assemblées constituantes
Elle fut la dernière survivante des 33 femmes élues députées à la première Assemblée constituante de la IVe République[10], dès que les femmes eurent le droit de vote en France[11].
Après le rejet du projet de constitution élaboré par cette assemblée par le référendum le , elle est réélue à la seconde assemblée constituante le [2].
Distinctions
- Médaille militaire
- Croix de guerre 1939-1945
- Chevalière de la Légion d'honneur [1]
Œuvres
- Raymonde Tillon (postface Charles-Louis Foulon), J'écris ton nom liberté : des camps nazis à l'Assemblée nationale, Paris, Éditions du Félin, coll. « Résistance, liberté et mémoire », , 220 p. (ISBN 978-2-86645-421-0, présentation en ligne)
Notes et références
- Charles-Louis Foulon, « Raymonde Tillon a cent ans aujourd’hui », L'Humanité, (lire en ligne).
- « Raymonde Nédelec Née Barbé, Épouse Tillon (1915 - 2016) », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale
- Philippe-Jean Catinchi, « La résistante Raymonde Tillon est morte », Le Monde, (lire en ligne).
- Pierre Laurent, « Décès de Raymonde Tillon : « symbole de tout un pan de l'histoire populaire de notre pays » », Parti communiste français, (consulté le ).
- L'Humanité, 19 juillet 2016.
- « Quand je suis revenue à Paris, pesant à peine 35 kg, j’ai appris le décès de mon mari, mort d’épuisement dans la Résistance », écrit Raymonde Tillon, dans J'écris ton nom, Liberté, publié en 2002 par les éditions du Félin.
- AFP, « Décès de la résistante Raymonde Tillon-Nédelec », Le Figaro, (lire en ligne).
- « Aubervilliers : la résistante Raymonde Tillon était une figure de la ville », Le Parisien, édition de la Seine-Saint-Denis, (lire en ligne).
- « Mme Tillon : ce n'est pas frapper le parti à la tête que de dire la vérité », Le Monde, (lire en ligne).
- AFP, « Décès de la résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelec : La résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelec est décédée à l'âge de 100 ans, a annoncé dimanche l'Elysée, François Hollande saluant cette "femme engagée" qui était "la dernière survivante" des 33 premières femmes élues députées en 1945 », France 3 Bretagne, (lire en ligne).
- Laure Équy, « Il y a soixante-dix ans... les 33 premières femmes élues députées », sur Libération, (consulté le ).
- « La résistante Raymonde Tillon est morte », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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