Religion proto-indo-européenne

La religion proto-indo-européenne désigne la religion supposément partagée jadis par l'ensemble des peuples proto-indo-européens. Les anthropologues pensent pouvoir la reconstituer en comparant les religions modernes. C'est à cela que s'est attaché Georges Dumézil, qui a émis une théorie-phare à ce propos.

Migrations indo-européennes de -4000 à +1000 selon l'hypothèse kourgane

La plupart des anthropologues considèrent que cette religion primordiale  qui aurait évolué en donnant naissance aux religions dharma, zoroastrisme, et à la plupart des religions établies en Europe avant l'arrivée du christianisme  était polythéiste, et elle avait un dieu du ciel, une grande déesse, un dieu du monde, et un héros de la société.

L'ordre du monde

Le dieu hittite Tarhu, suivi par son fils Sarruma, tue le dragon Illuyanka (Musée des civilisations anatoliennes, Ankara (Turquie)
Yazılıkaya : bas-relief représentant les douze dieux du monde souterrain, Chambre B
Deux druides sur le bas-relief d'Autun.
Une stèle anthropomorphe d'Ukraine, de la culture Yamna, datant du IIIe millénaire av. J.-C.
Sculpture représentant une valkyrie, divinité mineure de caractère guerrier chez les peuples du Nord
(par Stephan Sinding (1846-1922), dans un parc de Copenhague).
Yggdrasil, Peinture attribuée à Oluf Bagge.
La société des Proto-Indo-européens était principalement pastorale, selon l'hypothèse kourgane.

Les Proto-Indo-Européens divisaient leur univers en trois parties, correspondant aux trois ordres de leur organisation sociale :

  1. À la fonction sacerdotale et politique, celle des prêtres dans une société relativement théocratique, correspond le monde supérieur, le Ciel. Cette fonction garantit des relations pacifiques, entre les hommes et les dieux d'une part, entre les hommes eux-mêmes d'autre part. Cette fonction garantit aussi la souveraineté et le pouvoir des classes dirigeantes dans son caractère politique. Le savoir et les activités intellectuelles sont associés à cette fonction, tout cela étant intégré dans la parole, le « verbe ». Le savoir, à cette époque, était transmis sous forme de poésie, tradition qui s'est perpétuée par exemple dans les védas hindoues, ou dans la tradition des bardes, scaldes et autres aèdes. Ce savoir, qui avait une grande importance dans la société, était détenu par la classe des prêtres, qui s'est perpétuée par exemple avec les druides. De plus, comme chez ces derniers, la religion se pratiquait généralement dans des sanctuaires naturels plutôt que dans des temples. Ces religieux étaient aussi dépositaires du pouvoir judiciaire.
  2. À la Terre correspondait la fonction guerrière. Étant féminine, la Terre prenait la forme d'une déesse guerrière équivalente à la Grande Déesse, dont Athéna et les valkyries sont peut-être les descendantes. Les rois et les héros, guerriers mâles du monde des mortels, devaient leur existence à cette déesse.
  3. Enfin, le monde souterrain des Enfers correspondait à la fertilité et aux richesses. Celles-ci étaient matérialisées non seulement par les métaux précieux tel que l'or, mais aussi par le bétail, qui détenait une grande importance dans une société majoritairement pastorale. Cette fonction correspondait donc aux artisans et aux producteurs, c'est-à-dire à la majorité de la population, l'équivalent du Tiers état dans la société d'Ancien Régime.

On retrouverait notamment cette division de la société dans les trois ordres féodaux en Europe ou dans les castes indiennes.

Il semblerait que, selon les Proto-Indo-Européens, ces trois mondes étaient reliées par un arbre dont le branchage se déployait dans le Ciel et dont les racines s'enfonçaient au sein des Enfers. On retrouve notamment cette conception dans la croyance en Yggdrasil, l'arbre-monde, chez les Scandinaves. Néanmoins, il semblerait que l'arbre-monde des Proto-Indo-Européens était un chêne, alors qu'Yggdrasil est un immense if ou frêne.

Les dieux

Le dieu du ciel lumineux

Le dieu du ciel diurne a été reconstitué en indo-européen commun sous le nom de Deywos. Il serait ainsi le dieu patron des Proto-Indo-Européens et la forme primordiale avant la dispersion d'une partie des dieux principaux que l'on retrouve dans les mythologies indo-européennes.

Le Deywos proto-indo-européen se retrouve en Jupiter, Zeus, Dyaus Pitar et Týr, tous d'étymologie et de fonctions communes. Avec la différenciation, leurs rôles auraient évolué, certains perdant une part de leur fonction souveraine initiale, comme Týr.

Dans plusieurs langues indo-européennes, on retrouve le proto-indo-européen commun deywos comme étymologie pour dieux ; dei en latin, deva en sanskrit, dia en vieil irlandais, tívar en vieux norrois.

Neptonos

  • Neptonos ou *H2epom Nepōts[1]
  • Apam Napat (en)

La grande déesse

Thèmes récurrents

Le cycle de la vie

  • h₂éwsōs (en) (Hausos), déesse de l'aube
  • Perkwunos (en), dieu-tonnerre, dieu du temps (météorologique)
  • Divinités du Chaos (en), ou Combat avec le Serpent-Dragon

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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