Remparts de Saint-Lô

Les remparts de Saint-Lô correspondent à l'enceinte urbaine de la ville haute, dont les vestiges se dressent sur la commune française de Saint-Lô dans le département de la Manche, en région Normandie.

Remparts de Saint-Lô
Les remparts vus de l'ouest.
Présentation
Type
Fondation
XIIIe siècle-XVe siècle
Patrimonialité
État de conservation
Partiellement détruit (d)
Localisation
Adresse
Coordonnées
49° 06′ 55″ N, 1° 05′ 52″ O

Les vestiges des remparts sont inscrits aux monuments historiques.

Localisation

Les remparts enserrent le cœur historique de Saint-Lô, le quartier de l'« Enclos[note 1] », perché sur un promontoire rocheux, dominant la vallée de la Vire à l'ouest et les vallons de deux de ses affluents au nord et au sud (la Dollée et le Torteron), dans le département français de la Manche.

Historique

Lithographie présentant le front oriental des remparts de Saint-Lô avant leur démolition en 1812. La tour de droite est conservée (tour de la Poudrière).

On attribue à Charlemagne la construction des premières fortifications[note 2], auxquelles se seraient heurtés les Vikings avant de finalement massacrer les habitants[1]. De nouveaux remparts en bois sont édifiés au XIe siècle, progressivement remplacés par de solides murailles en pierre. Les fortifications laisseront au XIIe siècle s'infiltrer l'armée de Geoffroy Plantagenêt. C'est à cette époque que l'enceinte est remplacée par celle que nous connaissons et renforcée d'une quinzaine de tours[2].

Les remparts qui cernent la ville haute sont l’œuvre des évêques de Coutances, barons de Saint-Lô[3]. Commencés au XIIIe, ils sont achevés au XIVe siècle après le pillage en 1346 de la ville par les troupes d'Édouard III d'Angleterre[4].

Une citadelle est édifiée en 1574, après l'occupation de la ville par les protestants en 1597 et 1574, par Jacques II de Matignon, dont il reste la tour des Beaux-Regards et la tour de la Poudrière[1].

Sous les anciens remparts, les Allemands creusèrent un souterrain afin d'abriter un hôpital, et où, le et trouvèrent refuge les habitants[note 3].

Description

Les murailles de Saint-Lô se présente sous la forme d'une longue enceinte quadrangulaire assez bien conservée mais arasée au niveau du plateau, sauf sur son flanc est, où elle a disparu. Les destructions de 1944, ont permis de dégager l'enceinte urbaine des bâtiments parasites qui prenaient appuis sur ses murs, permettant d'en rétablir le tracé sur trois de ses côtés. Les murs sont en petit appareil de schiste et l'enceinte était flanquée d'une quinzaine de tours, dont il en subsiste douze, notamment : tour de la Rose, de Torteron, de la Teste-Dieu, du Belle, tour Nicques qui sont arasées à hauteur du rempart, à l'exception au sud-ouest, de la tour des Beaux-Regards (ou de la Moulerie) qui a conservé ses mâchicoulis et au nord-est, sur la promenade des remparts, la tour de la Poudrière, conservée dans toute sa hauteur donnant ainsi la hauteur originelle de l'enceinte.

La muraille était percé de trois portes donnant accès à la ville. À l'est, la porte du Neuf-Bourg, détruite en 1821 avec le front oriental, au nord la porte Dollée avec sa double porte fortifiée qui a perdu son dernier étage, et au sud, sur la rue Torteron, la porte au Lait[4],[note 4].

Parcours de visite

En suivant la rue des Noyers, où il subsiste trois tours, dont la première, à l'angle nord-est, la tour circulaire de la Poudrière, conservée sur toute sa hauteur et deux autres en forme de fer à cheval arasées à hauteur de courtines. Ensuite la muraille est percée par la porte Dolée, précédée par deux avants-tours. Cette puissante double porte a perdu son dernier niveau. En poursuivant par la rue de la Poterne, au pied du rocher, on peut voir trois tours, l'une, circulaire, à l'éperon nord du rocher comme celle située à l'éperon sud, tour des Beaux-Regards, qui a conservé ses mâchicoulis et bretèches, celle du milieu étant en fer à cheval. Côté sud, on trouve d'est en ouest en suivant la rue Torteron, une petite tour en demi-lune, une tour à éperon à deux faces et deux flancs, de seize pas de façade, faisant office de bastion, puis dans un décrochement de la muraille, la porte au Lait, flanquée par deux grosses tours circulaires et protégées par une tête de pont. Poursuivant rue Havin, on rencontre deux tours circulaires arasées. Le font est qui traversait la place de l'hôtel de ville a été détruit en 1821. De ce côté, la muraille était percée d'une porte dite du Neuf-Bourg. À noter, sur le font ouest, une poterne, aujourd'hui murée, inscrite aux monuments historiques[6] (rue de la Poterne, place des Beaux-Regards)[7].

Protection aux monuments historiques

Les vestiges des remparts font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [8].

Notes et références

Notes

  1. Nom donné à l'enceinte construite par Charlemagne.
  2. Le plateau schisteux dominant la Vire et contrôlant le passage, était un site stratégique de premier intérêt.
  3. Plaque commémorative à l'entrée.
  4. Sur le front ouest on peut voir dans la muraille une porte murée ; du côté de la cité, elle est enterrée sous la promenade des remparts[5].

Références

  1. Philippe Bertin et Jean-Paul Viart, Dicocité illustré de Saint-Lô, R&Co, (ISBN 978-2-36389-007-8), p. 156-157.
  2. Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 107.
  3. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 137.
  4. Beck 1986, p. 138.
  5. Georges Bernage, « Saint-Lois, Coutançais, Avranchin - Saint-Lô », dans La Normandie médiévale : 10 itinéraires, Éditions Heimdal, coll. « La France Médiévale », , 174 p. (ISBN 2-902171-18-8), p. 37.
  6. « Poterne », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Le Hallé 2015, p. 108.
  8. « Vestiges des remparts », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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