René Demeurisse

René Demeurisse, né le et mort en à Paris, est un peintre français[1].

René Demeurisse
Naissance
Décès
(à 66 ans)
Paris
Nationalité
Activité
Lieu de travail
Distinction

Fils d’un médecin flamand et d'Eva Peplowska, comtesse polonaise élevée à l’Hôtel Lambert, à Paris. Elle meurt alors que le jeune enfant n’a que neuf ans.

Biographie

René Demeurisse est un artiste français méconnu et représentatif de la tradition artistique indépendante de la première moitié du XXe siècle.

Formé à l'Académie de la Grande Chaumière, René Demeurisse est un élève de Lucien Simon et d'Edmond Aman-Jean. Il assiste le peintre Albert Besnard pour la réalisation du plafond de la Comédie-Française à Paris.

René Demeurisse fait partie de cette génération du feu cruellement décimée par la Première Guerre mondiale. Robuste et bon vivant, il avait survécu, durant la bataille de la Marne, à une blessure d’obus à la main droite qui lui laissa un doigt raide. Démobilisé après quatre années de front, il retrouva sa place dans le cénacle parisien dont il était un fidèle.

Revenu à Paris dans son quartier du Montparnasse, il fait une rencontre déterminante : celle du sculpteur animalier François Pompon, bien plus âgé que lui et qui le nommera son exécuteur testamentaire. René Demeurisse l'encourage à exposer son Ours blanc[2], son œuvre la plus connue, au Salon d'automne de 1922.

En 1923, il rencontre dans l’atelier de Pompon, Jeanne Blois, jeune femme d’origine laotienne qui étudie la peinture dans l’atelier voisin d’Adrienne Jouclard. Il l’épouse et ensemble, ils auront deux enfants, Alain (né en 1924) et Sylvie (née en 1930).

Demeurisse a pu compter sur le soutien de son professeur de l’Académie de la Grande-Chaumière, Lucien Simon, et de ses deux figures tutélaires : le célèbre peintre Albert Besnard, qu’il avait assisté dans la réalisation du plafond de la Comédie-Française livré en 1913, et Edmond Aman-Jean. Ce dernier introduisit Demeurisse au jeune membre de la famille impériale du Japon venu apprendre la peinture en France, Higashi Kuni. Il devint un temps son précepteur. Soulagé des soucis d’argent, Demeurisse retrouva naturellement sa place dans les Salons où il avait commencé timidement sa carrière avant la guerre. Il y exposait ses scènes de la vie parisienne et des paysages forestiers de l’Aisne où son père, médecin, avait acquis une propriété. Félicité par la critique pour ses envois aux Salons, Demeurisse allait connaître l’un de ses meilleurs succès avec une toile intitulée La Forêt au Salon d’Automne de 1925 (Collection particulière).

En 1930, il exposa au Salon d’Automne une toile immense intitulée L’Oubli. Cette œuvre magistrale, qui met en scène le squelette d’un soldat mort dans l’humidité de la forêt du Retz, est une poétique sublime de la mort. Mais elle touchait le point sensible du devoir de mémoire : l’acceptation stoïque de la disparition, et le passage destructeur du temps sur le souvenir. Miroir de l’âme de peintre, cette composition singulière que n’aurait pas renié le philosophe Alain stigmatisait la hantise de toute une population versée dans le deuil impossible de la Grande Guerre. Vécue comme une provocation par certains, L’oubli était bien plus le témoignage spirituel d’un homme qui avait souffert et admis le cycle inéluctable de la vie. Elle est certainement l’une des toiles les plus sincères de l’imagerie post-combattante que les années trente nous aient donnée de recevoir en héritage.

Sa peinture figurative illustre principalement des thèmes paysagers et des scènes de la vie urbaine, avec une prédilection pour la forêt dont il fut reconnu comme un maître de son temps[réf. nécessaire]. Il est également un illustrateur et un aquarelliste de talent.

En 1944, le peintre et son épouse ont la douleur de perdre leur fils, Alain, soldat FFI, fusillé par les Nazis dans la forêt de Compiègne, le . Il adopte la fille de celui-ci, Anne, née en 1943 et qu’il élève comme sa propre fille.

En 1955, il est fait Officier de la Légion d’Honneur des mains du Chanoine Kir, maire de Dijon. Il devient citoyen d’honneur de la ville de Dijon.

René Demeurisse meurt d'un cancer en 1961 à son domicile, 3 rue Campagne-Première (Paris 14). Il est enterré au cimetière de Soucy

Anne Demeurisse, sa petite-fille, a fait une donation d'œuvres au musée Paul Dubois-Alfred Boucher de Nogent-sur-Seine.

Le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris possède une peinture (portrait du sculpteur François Pompon) et quatre dessins de René Demeurisse.

Notes et références

  1. (en) Benezit
  2. Paris, musée d'Orsay.

Bibliographie

  • René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 383

Liens externes

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