René Graffin (1899-1967)

René Graffin, né le au château des Touches, à Pontvallain dans la Sarthe, et mort le à Chevilly, est un missionnaire et prélat français.

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René Graffin

Mgr Graffin (au centre), lors de son sacre à la cathédrale Notre-Dame de Paris (1932).
Biographie
Naissance
Château des Touches, à Pontvallain
Ordination sacerdotale
Décès
Chevilly
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale , par le cardinal Verdier
Archevêque titulaire de Misthia
Depuis le
Archevêque de Yaoundé
Vicaire apostolique de Doumé
Vicaire apostolique de Yaoundé
Évêque titulaire de Mosynopolis
Depuis le

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

René Graffin est le fils de Marc Graffin et d'Alice Whettnall (petite-fille de Michel-Eugène Lefébure de Fourcy), ainsi que le neveu de Mgr René Graffin (1858-1941) et le cousin germain du R.P. François Graffin.

Il suit ses études au collège Saint-Jean de Béthune à Versailles entre 1908 et 1917 et est ordonné prêtre pour la Congrégation du Saint-Esprit le à Chevilly. Il est affecté au Cameroun et devient vicaire à Mvolyé.

"Mgr Graffin part en tournée épiscopale".

Le , il devient évêque titulaire de Mosynopolis et coadjuteur de Mgr François-Xavier Vogt, à seulement trente-ans, étant sacré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris le , par le cardinal Verdier. À la suite du décès de Mgr Vogt, il lui succède comme vicaire apostolique de Yaoundé (Cameroun) le .

En 1949, alors que le délégué apostolique, Mgr Marcel Lefebvre, se rend à Yaoundé présider une assemblée des vicaires apostoliques du Cameroun, il lui est suggérée la démission de Mgr Graffin dont le clergé local ne se sentait pas aimé. L'abbé Paul Etoga y est donc nommé comme auxiliaire camerounais, imposé à Mgr Graffin par le Saint-Siège. Mgr Graffin est alors nommé vicaire apostolique de Doumé le , avant de revenir à Yaoundé en tant que premier archevêque du nouvel archidiocèse, le . Il est alors intronisé dans sa cathédrale par le cardinal Tisserant. Il a recours au travail forcé de main d’œuvre indigène, ce qui était pourtant théoriquement interdit depuis 1946[1].

Il interdit la pratique du balafon, instrument de musique africain qu'il juge « païen ». Il propose de priver de communion les élèves de l'école publique, accusée de dispenser l'« enseignement du mal ». Les fonctions à responsabilité de son clergé sont presque exclusivement réservées aux Blancs et dans certaines églises une forme de ségrégation raciale est instituée, les fidèles ayant une place imposée selon leur couleur de peau[1].

Il apporte en 1947 son soutien à la candidature au poste de sénateur de Henri-Paul Salin, partisan déclaré des tortures policières et du travail forcé. Il le soutient contre un membre de l’Église, le père Émile Dehon, auquel il reproche de « manifester des tendances sociales »[1].

Rentré en France avec le titre d'archevêque titulaire de Misthia en 1961, Mgr Graffin enseigne les cours de morale au séminaire colonial installé à la Croix-Valmer, dont il devient le supérieur. Lorsque le séminaire ferme et devient un centre d'accueil sacerdotal et maison de repos, il en reste le supérieur. Il reçoit le titre de chanoine d'honneur de Fréjus en 1964. Il a participé comme père conciliaire aux travaux du concile Vatican II, de la 1re à la 4e session.

Notes et références

  1. Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsita, KAMERUN !, La Découverte,

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • J. B. Anya, L'épiscopat de Mgr. René Graffin au Cameroun 1931-1961, Mémoire de DIPES II en Histoire, ENS, Yaoundé, 1997.
  • Philippe Laburthe-Tolra, Vers la lumière ? ou, Le désir d'Ariel : à propos des Beti du Cameroun : sociologie de la conversion, volume 3, 1999
  • Jean-Paul Messina et Jaap van Slageren, Histoire du christianisme au Cameroun, des origines à nos jours, Karthala Éditions, , 452 p. (ISBN 978-2-8111-3995-7, lire en ligne)
  • Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsita, La Découverte, 2019

Articles connexes

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