René Méric

René Méric, né le à Marseille et mort le , officier de l'ordre national de la Légion d’honneur[1], aviateur blessé en 1916, puis chef d’entreprise, fut maire d’Arras en 1944-1945.

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René Méric
Fonctions
Maire d'Arras

(1 an, 2 mois et 17 jours)
Prédécesseur Lucien Gaillard
Successeur Guy Mollet
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Marseille (France)
Date de décès
Nature du décès Accidentel
Nationalité Française
Père Antoine-Léon Méric
Mère Séraphine Grau (1872-)
Fratrie Édouard Méric (1901–1973)
Conjoint Marie Louise Renée Capadaud (1902-1994)
Diplômé de École polytechnique
Profession Chef d’entreprise

Biographie

Né le à Marseille d’une famille qui avait compté des charpentiers de marine et des capitaines de marine, René Méric est le fils ainé d’Antoine-Léon Méric, général de division né le , décédé le , ancien élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion « des Kroumirs » (1880-1882) et breveté d’état-major (1888), qui fut promu colonel en et participa aux batailles de la Marne et de Verdun, et de Séraphine Grau née à Marseille le .

René Méric suit les classes préparatoires au Prytanée national militaire de La Flèche et est reçu à l’École polytechnique, promotion 1914, où il poursuivra ses études après la guerre 14-18.

Il épouse le à Bordeaux Marie Louise Renée Cadapaud née le et décédée le à Orléans. Ils eurent cinq garçons (Michel, Jacques-Henri, Claude, Jean-Alain et Gérard) et une fille (Marie-Brigitte, épouse de Philippe Martin-Demarze). Il décède le (d'un accident de voiture).

Militaire

Engagé[2] volontaire pour huit ans le à la mairie d’Angoulême, il arrive le même jour au dépôt de son unité d'affectation, comme canonnier de seconde classe, au 52e régiment d’artillerie de campagne sous le matricule 3827.

Première Guerre mondiale

Il est brigadier le , et promu sous-lieutenant de réserve par décision ministérielle du , avec affectation au 2e régiment d’artillerie de campagne (RAC) à cette date, puis au 54e régiment d’artillerie de campagne le .

Il est détaché à l’escadrille d’aviation MF20 le et promu sous-lieutenant d’active à titre définitif par décret du [3]. Il est cité à l’ordre du régiment le . Blessé le dans un accident lors d’un atterrissage, il est cité cette fois-ci à l’ordre de l’armée[4]. Il est abattu le en combat aérien[5] : « blessé par chute d’avion. Commotion violente et contusions multiples. » Il est promu lieutenant par décret présidentiel du pour prendre rang à la date du décret.

Entre-deux-guerres

En 1919-1920, il reprend sa scolarité comme élève à l’École polytechnique : Scolarité[6]. En effet une disposition permet aux élèves qui ont entamé leurs études à l'école d'y retourner après le conflit :

« École polytechnique – Mutations[7] Armée active. En exécution de la décision ministérielle du , prononçant la reprise des cours à l'école polytechnique pour les élèves mobilisés ; les officiers à titre définitif, élèves de cette école dont les noms suivent et qui appartiennent à l'armée active, ont été désignés pour poursuivre leurs études dans ledit établissement à Paris (service, première résidence d'après-guerre) : (Promotion 1913.) M. MÉRIC (René), lieutenant d'artillerie. »

Il est affecté à l’école[8] comme officier démissionnaire de l’armée d'active, puis au 35e régiment d’aviation par décision ministérielle du [9]. Rayé des cadres et passé au 34e régiment d’aviation par décision ministérielle du [10], affecté au bataillon d’aviation du 34e régiment du (il réside 34 rue de l’aviation au Bourget).

Dans le contexte des tensions diplomatiques liées à l'Anschluss, il est affecté à la base aérienne du bataillon d’Amiens (décision ministérielle du ).

Seconde Guerre mondiale

Lors de la mobilisation française de 1939, il est rappelé à l’activité le , arrivé au corps le même jour. Affecté aux forces aériennes de combat, rattaché administrativement au bataillon de l’air 108 à Rennes. Puis rattaché administrativement au bataillon de l’air 118 à Rennes, pour être libéré, classé affecté spécial pour une durée illimitée au titre de la Société Saint-Sauveur à Fourchambault (Nièvre) par décision ministérielle 4723PM-L/21 du . Il est rayé des cadres le .

Industriel

Fourchambault est alors une ville d’industries sidérurgiques, développée à partir de 1820 par Georges Dufaud et Louis Boigues. René Méric s’y rend pour développer la Société Saint-Sauveur. Il est encore domicilié « Mine Saint Sauveur » en .

Il rejoint ensuite le siège de la société à Arras, où il réside 7 rue des Rosatis. Il devient président-directeur des usines de constructions métalliques Saint-Sauveur à Arras[11].

René Méric est élu président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Arras lors du renouvellement partiel de , puis réélu en 1950[12]. Il en sera président jusqu’à sa mort en .

Maire d'Arras (1944-1945)

Nommé en par la préfecture et le Comité local de libération[14], il est maire le . Patriote, il couvre les activités clandestines des services municipaux (distribution de fausses cartes d’identité, etc.)[15].

Arras est libérée par les troupes britanniques le . Le , René Méric préside la cérémonie en l’honneur des derniers fusillés de la citadelle. Au conseil municipal du René Méric déclare : « Le logement, le ravitaillement, l’approvisionnement en textiles et les objets de première nécessité nous préoccupent… Nous avons enfin à préparer l’avenir. La restauration d’Arras se fera sitôt la guerre terminée, il faut dès maintenant mettre au point les programmes futurs : reconstruction d’un hôpital, d’écoles modernes, travaux d’édilité et d’aménagement d’une cité moderne… de constructions nouvelles et reconstructions. »

René Méric reste maire jusqu’aux élections municipales du , lors de laquelle les femmes auront pour la première fois la possibilité de voter, où la liste SFIO de Guy Mollet (résistant éminent et troisième adjoint du conseil municipal provisoire) est élue au second tour avec 55 % des votants – avec le soutien du Front populaire local - et Guy Mollet devient maire d’Arras le ... pour 30 ans ![pertinence contestée]

Décorations

Notes et références

  1. Ministère de la Culture – base Leonore – dossier 19800035/848/97057
  2. Fiche Matricule - Matricule au recrutement 5791.
  3. Journal officiel de la République française du pour prendre rang du ).
  4. no 508 le .
  5. Historique du 35e Régiment d'aviation, Lyon, Noirclerc & Fénétrier, p. 21.
  6. Bibliothèque centrale de l’École polytechnique http://bibli.polytechnique.fr/F/?func=file&file_name=find-b&local_base=BCXC2 n°A-3-11 : Examen : La Flèche - Classement : 166e - Passage: 105e en 1919 Sortie : 106e en 1920 Corps : D.- en 1920-
  7. Journal officiel de la République française, , 2564-2565 p..
  8. Journal officiel du 16 février 1920
  9. Journal officiel du 9 juillet 1921
  10. Journal officiel du 4 août 1921
  11. Léonce Eugène Grassin-Baledans (concepteur du fil de fer barbelé) fonde l’usine en 1864, ensuite en 1877 elle est appelée « Société anonyme de métallurgie artistique de Saint-Sauveur-les-Arras », ancienne usine Grassin-Baledans, puis Société anonyme Saint-Sauveur-lès-Arras 1893.
  12. Bureau élu lors des séances du 23 janvier 1950 et 28 janvier 1952.
  13. Christophe Riviere, Les maires du Morbihan (1929-1959), page 164.
  14. L’ordonnance du 21 avril 1944, organisant les pouvoirs publics en France à la Libération, comporte sept articles consacrés aux municipalités. Le principe réaffirmé est le maintien ou la remise en fonction des conseils municipaux élus avant 1939. Les maires et les conseillers municipaux révoqués ou suspendus par Vichy sont donc théoriquement rétablis dans leurs responsabilités. En parallèle, les conseillers municipaux et les maires nommés par le régime de l’État français, ainsi que ceux ayant collaboré avec l’ennemi sont démis de leurs mandats. Cette ordonnance légifère également sur le statut des pouvoirs résistants. Les CDL et les préfets ont le pouvoir de remanier les conseils municipaux, afin d’y faire entrer des résistants et aussi de tenir compte des nouvelles tendances politiques qui auraient pu se manifester pendant la Libération[13].
  15. Alain Jacques, Pierre Bougard, Yves-Marie Hilaire et Alain Nolibos, Histoire d’Arras, Dunkerque, édition des Beffrois, coll. « Histoire des villes du Nord-Pas-de-Calais », , 415 p. (ISBN 2-903077-76-2), p. 293.
  16. Leonore cote 19800035/848/97057, notice c-324733 : décret du 28 juillet 1931, publié au Journal officiel du 14 août 1931

Article connexe

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