René Quenouille

René Quenouille (, Sarlat-la-Caneda, Dordogne - , Hambourg, Allemagne) est un médecin et résistant français, maire-adjoint de Villeneuve-Saint-Georges. Déporté en camp de concentration, il aide en particulier les prisonniers français et soviétiques et est chargé des soins médicaux des enfants de Bullenhuser Damm. Il est pendu le pour avoir refusé d'achever des malades.

René Quenouille
Fonction
Adjoint au maire
Villeneuve-Saint-Georges
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 60 ans)
Hamburg-Rothenburgsort (en)
Nationalité
Activités
Médecin, résistant
Autres informations
Membre de
Grade militaire
Conflits
Lieux de détention
Distinction

Biographie

René Quenouille, né le à Sarlat-la-Canéda de Pierre Quenouille, professeur, et de Marie Julie Larnaudie.

Première Guerre mondiale

Il s'engage comme volontaire durant la Première Guerre mondiale. Blessé deux fois, il reçoit trois citations et la Légion d’honneur.

Villeneuve-Saint-Georges

René Quenouille fait sa thèse de doctorat en médecine sur « Le déséquilibre mental de Beethoven ».

René Quenouille s'installe en 1925 à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise) comme médecin. Il est radiologiste[1].

Surnommé « le médecin des pauvres », un temps proche du PCF avant de s'en éloigner[2], il est candidat aux élections municipales de 1929 et est élu adjoint au maire, Henri Janin, en 1935[2]. Il se consacre à la modernisation du dispensaire de la ville.

Lors de l'accident ferroviaire de Villeneuve-Saint-Georges en , il dispense sur place des soins d'urgence aux blessés et transforme sa maison voisine du lieu de l'accident en infirmerie provisoire.

Résistance

Mobilisé en 1939 au début de la Seconde Guerre mondiale comme médecin-capitaine, il fait partie de la Résistance française avec son épouse Yvonne (fille du peintre Gabriel-Charles Deneux).

Membre du réseau de résistance Patriam Recuperare, il est chargé plus particulièrement des relations avec le Front national et le Parti communiste clandestin[réf. nécessaire].

Arrestation et déportation

Le , il est arrêté près de Montargis, avec son épouse et leurs deux filles. Il est interrogé à la Préfecture de police de Paris durant neuf jours et nuits, puis par la Gestapo. Au bout de trois semaines, il est transféré à la prison de la Santé puis à celle de Fresnes, avant d'être déporté au camp de Mauthausen le .

Bien que prisonnier aussi, il aide en particulier les prisonniers français et soviétiques, et fonde l'hôpital du camp de concentration d'Ebensee, dont il devient le médecin chef en .

Il est ensuite transféré au camp de Neuengamme, en périphérie de Hambourg, et est chargé des soins médicaux des enfants de Bullenhuser Damm.

Mort

René Quenouille est pendu par les nazis durant la nuit du 20 au , dans la cave de l’école de Bullenhuser Damm (Allemagne), pour avoir refusé d'achever des malades[2],[3]

Œuvres

  • René Quenouille. Le déséquilibre mental de Beethoven. Thèse pour le doctorat en médecine. 69 pages. Paris : A. Legrand , 1925[4]

Hommages

  • Un jardin d'enfants est nommé en son honneur, à Sarlat-la-Caneda, en 1980.
  • Stèle en hommage au docteur René Quenouille à Villeneuve-Saint-Georges[5]
  • Plaque commémorative à la mémoire des victimes à Hambourg, dans un bâtiment du camp transformé en Institut pédagogique
  • le « foyer des anciens » de Valenton porte le nom de René Quenouille
  • Une crèche de Villeneuve-Saint-Georges porte son nom

Bibliographie

  • (en) Susan Zuccotti, The Holocaust, the French and the Jews, University of Nebraska Press, , 383 p. (ISBN 0-8032-9914-1 et 978-0-8032-9914-6, lire en ligne)
  • Jacques Walter (dir.), « Dans les pas du docteur René Quenouille (1884-1945), de Sarlat au camp de la Neue Bremm », dans Humanisme & Tolérance : Hommage à Alexandre Marius Dées de Sterio (1944-2006), vol. 17, Nancy, Presses universitaires de Nancy-Éditions universitaires de Lorraine, (ISBN 978-2-8143-0147-4)
  • Béatrice Fleury (dir.) et Jacques Walter (dir.), Carrières de témoins de conflits contemporains (2) : Les témoins consacrés, les témoins oubliés, Nancy, Presses universitaires de Nancy-Éditions universitaires de Lorraine, coll. « Questions de communication », , 411 p., p. 25-101

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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