René Vignal

René Vignal, né le à Béziers (Hérault) et mort le [1] à l'hôpital Rangueil de Toulouse (Haute-Garonne)[2], est un joueur de football français.

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René Vignal

René Vignal en 1949.
Biographie
Nom René Louis Vignal
Nationalité Français
Naissance
Béziers (France)
Décès
Toulouse (France)
Taille 1,76 m (5 9)
Poste Gardien de but
Parcours junior
Années Club
AS Béziers
Parcours senior1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1944-1947 Toulouse FC063 0(0)
1947-1954 RC Paris200 0(0)
1958-1959 AS Béziers017 0(0)
Sélections en équipe nationale2
AnnéesÉquipe 0M.0(B.)
1949-1954 France017 0(0)
1 Compétitions officielles nationales et internationales.
2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris).

Évoluant au poste de gardien de but, il compte 17 sélections en équipe de France entre 1949 et 1954.

Biographie

René Vignal grandit à Béziers, sa ville natale. Avec son certificat d’études, il commence à travailler à 14 ans comme tôlier-chaudronnier[3]. Il pratique le rugby, la boxe et le football, comme avant-centre (dans le patronage paroissial du « Centre catholique de la Jeunesse de Béziers » ou à l’Espagnol Deportivo de Béziers[3]). L’AS Béziers, le grand club de la ville, le remarque et l'attire. Lors de la saison 1942-43, le gardien de but titulaire se blesse. Vignal le remplace et se révèle exceptionnel à ce poste. Il brille particulièrement lors d'un match du « Challenge de la Libération » face à Beaucaire. Dix-huit mois après avoir débuté au poste de gardien, Vignal est recruté par les professionnels du Toulouse FC[3]. Malgré l'opposition de son père, il se lance dans une carrière professionnelle de footballeur, comme son modèle Julien Darui[4].

Vignal est titulaire dans l'équipe toulousaine lors de la reprise de la Division 2, en 1945-1946, et le TFC est promu en première division. En 1947, après une première saison réussie en Division 1, il est transféré au Racing Club de Paris, l'un des grands clubs français de l'époque, contre 1,5 million de francs, une somme importante pour l'époque[3]. Le Racing pratique un jeu particulièrement spectaculaire[5] mais ne parvient pas à remporter le championnat. Vignal et les siens gagnent finalement la Coupe de France en 1949, en battant en finale le Lille OSC (5-2)[6]. L'année suivante, son équipe est battue en finale par le Stade de Reims (0-2). Son style aérien et spectaculaire[7], ses sorties aventureuses, et ses formidables réflexes séduisent instantanément l'exigeant public parisien[4],[8]. Il brille également par son tempérament de vainqueur, illustré par sa décision de se porter en attaque lors d'un match de Coupe de France malgré l'opposition de son entraîneur[4].

Porté par les bons résultats de son club, Vignal se voit appelé pour la première fois en équipe de France le pour un match aux Pays-Bas perdu 1-4. Quatre jours plus tard, pour sa seconde sélection contre l'Écosse à Glasgow, il réalise un match sensationnel (arrêtant même un penalty) qui lui vaut le surnom de The Flying Frenchman en français : « Le Français volant » par la presse britannique malgré la défaite tricolore (0-2)[7],[4]. Vignal se met encore en évidence à l'occasion du match nul 2-2 signé par l'équipe de France à Londres face à l'Angleterre, le , et reste un habitué des Bleus, quand sa condition physique le lui permet. Le style de jeu de Vignal l'expose en effet à une série de blessures qui jalonnent toute sa carrière[7].

Alors qu'il a honoré en face à l'Italie sa 17° sélection[9], le mois suivant, alors qu'il s'apprête à disputer avec la sélection la Coupe du monde en Suisse, il part disputer avec son club, relégué en 2e division la saison précédente, un match de barrage de montée face au Stade français afin de regagner la place du club dans l'élite. Lors d'un choc avec l'attaquant Casimir Hnatow, il est victime d'une fracture du bras, qui le prive du mondial[3], et le contraint à abandonner le football professionnel, à 28 ans à peine.

Après cette brutale fin de carrière, l'ancien footballeur, malgré sa célébrité, peine à se reconvertir. Avec l'argent de son assurance, il achète un bar à Béziers[3]. Alors qu'il est rétabli et souhaite rejouer avec l'AS Béziers, le club de sa ville natale, en D2, le Racing s'y oppose[4]. Il obtient finalement gain de cause et retrouve les terrains en . Il dispute la deuxième moitié de saison du club, puis fâché avec son entraîneur, décide d'arrêter définitivement sa carrière[4].

En 1960, il revend son commerce et s'installe à Pau[3]. Il cherche en vain à racheter un bar, puis entre en contact avec le FA Bourbaki de Pau, qui est prêt à le nommer entraîneur[4]. Mais la Fédération française de football lui refuse la dérogation nécessaire pour suivre la formation d'entraîneur, réservée aux candidats de plus de 35 ans. Il coupe alors les ponts avec le football[3].

René Vignal le lors de l'ouverture de son procès au Palais de justice de Toulouse

Le goût du jeu, des investissements risqués (notamment le commerce de machines à sous) et de mauvaises fréquentations le poussent progressivement vers le banditisme[4]. En 1970-1971, il participe à plusieurs attaques à main armée (vingt-sept au total). Il est arrêté et condamné en 1971 à quinze ans de réclusion criminelle, malgré le soutien affiché de plusieurs célébrités du monde du football (Albert Batteux, Lucien Leduc, Just Fontaine, etc.)[4]. Il bénéficie d'une remise de peine et retrouve la liberté en 1978[7]. Il publie alors ses mémoires, intitulées Hors-Jeu, aux éditions Robert Laffont ce qui lui vaut de participer le à l'émission Apostrophes animée par Bernard Pivot[10]. Il retrouve une existence tranquille et « sans reproche » vers Bordeaux[7].

René Vignal s'installe dans les Landes, où il travaille comme agent immobilier et prend finalement sa retraite en 1989. En 1999, il s'installe près de Toulouse[3].

Victime d'un malaise à son domicile le , il meurt le surlendemain à l'hôpital, à 90 ans.

Statistiques

Dans sa carrière, René Vignal a honoré 17 sélections en équipe de France A entre 1949 et 1954[11]. Il compte par ailleurs 176 matchs de première division.

Statistiques de René Vignal [7],[12],[13],[14]
Saison Club Championnat Coupe(s) nationale(s)Total
Division M.B. M.B.M.B.
1944-1945 Toulouse FC - - - 4 0 40
1945-1946 Toulouse FC D2 24 0 4 0 280
1946-1947 Toulouse FC D1 29 0 2 0 310
1947-1948 RC Paris D1 24 0 4 0 280
1948-1949 RC Paris D1 31 0 7 0 380
1949-1950 RC Paris D1 29 0 5 0 340
1950-1951 RC Paris D1 20 0 2 0 220
1951-1952 RC Paris D1 33 0 3 0 360
1952-1953 RC Paris D1 10 0 1+1 0 120
1953-1954 RC Paris D2 26+1 0 3 0 300
1954-1955 RC Paris D1 0 0 0 0 00
1955-1956 - - - - - 00
1956-1957 - - - - - 00
1957-1958 - - - - - 00
1958-1959 AS Béziers D2 14 0 1+2 0 170

Palmarès de joueur

En club

En équipe de France

Publication

  • Hors-Jeu, de René Vignal, récit recueilli par Francis Huger, Éditions Robert Laffont, Collection Vécu, Paris, 333 pages, 1978, réédité en 1992.

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. « René Vignal le goal volant est décédé », sur la depeche.fr, 23 novembre 2016.
  3. « Portrait de René Vignal : le "Français volant" », sur tfc-online.fr, (consulté le ).
  4. Laurent Bocquillon, « Hors jeu - Gloire, chute et résurrection d'un grand champion », wearefootball.org (consulté le ).
  5. Claude André et Jean–Pierre Lemaux, « 05/10/2010 - Interview d'Ernest Vaast », sur www.miroirdufootball.com, (consulté le ).
  6. « COUPE DE FRANCE 1949 », FFF.fr (consulté le ).
  7. (en) « René Vignal », sur soccerdatabase.eu (consulté le ).
  8. Jean-Michel Cosson, « René Vignal. Les ailes brûlées d’un gardien qui ne fut pas toujours un ange », sur http://leshistoiresdejeanmichelcosson.com (consulté le ).
  9. (en) « Fiche de René Vignal », sur eu-football.info
  10. Télé 7 Jours n° 936, semaine du 6 au 12 mai 1978, page 108, l'émission est intitulée La passion du football.
  11. « Fiche de René Vignal », sur FFF.fr
  12. « Fiche de René Vignal », sur footballdatabase.eu
  13. (en) « Fiche de René Vignal », sur national-football-teams.com
  14. « René Vignal », sur pari-et-gagne.com (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Fausto Coppi, Puig Aubert, René Vignal, de Benac, Albaret et Urbini, Éditions Berger Levrault, Paris, 159 pages, 1955.
  • Les plus grands gardiens de but français, de Jean-Damien Lesay, Éditions Calman-Lévy, Paris, 120 pages, 2008.
  • Hors Série - Faits divers, So Foot, (entretien p. 88)

Liens externes

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