Río de la Plata
Le Río de la Plata — ou Rio de la Plata — (littéralement « fleuve de l'argent ») est l'estuaire commun aux rios Paraná et Uruguay, formant sur la côte atlantique sud-américaine une entaille (muesca) triangulaire de 290 km de long. C'est aussi un espace maritime dont les limites sont définies par l'Organisation hydrographique internationale. Selon les géographes, le Rio de la Plata est considéré comme un fleuve, un estuaire, un golfe ou une mer épicontinentale. Vers la fin du XIXe siècle, ses deux rives ont été le berceau du tango[1].
Pour les articles homonymes, voir Plata.
Rio de la Plata | |||
Carte du Rio de la Plata. | |||
Géographie humaine | |||
---|---|---|---|
Pays côtiers | Uruguay Argentine |
||
Géographie physique | |||
Type | Estuaire ou golfe | ||
Localisation | Océan Atlantique | ||
Coordonnées | 35° 09′ 01″ sud, 56° 39′ 20″ ouest | ||
Subdivisions | néant | ||
Superficie | 35 600 km2 | ||
Longueur | 290 km | ||
Largeur | |||
· Maximale | 220 km | ||
· Minimale | 45 km | ||
Profondeur | |||
· Moyenne | 11 m | ||
· Maximale | 15 m | ||
Volume | 390 km3 | ||
Géolocalisation sur la carte : Amérique du Sud
Géolocalisation sur la carte : Argentine
| |||
Géographie
Localisation
L'Organisation hydrographique internationale détermine les limites du Río de la Plata de la façon suivante[2] :
- Vers l'est : une ligne joignant la punta del Este (34° 58′ 25″ S, 54° 57′ 06″ O), en Uruguay, et la pointe nord du cap San Antonio (Punta Norte del cabo San Antonio) (36° 17′ 36″ S, 56° 46′ 37″ O), en Argentine.
Géographiquement, le Río de la Plata se divise en trois zones distinctes :
- la zone intérieure, depuis Punta Gorda jusqu'à une ligne Colonia del Sacramento-La Plata, qui se caractérise par un substrat de sable fin, de limon et d'argile ;
- la zone médiane, jusqu'à une deuxième ligne Montevideo-Punta Piedras, où se fait sentir la proximité de la mer par une plus grande influence des marées ;
- la zone extérieure, depuis cette deuxième zone jusqu'à la limite extérieure, où les eaux sont saumâtres avec une salinité variable.
Données chiffrées
Il s'étend du nord-ouest au sud-est et mesure 48 km de large à la confluence des fleuves Paraná et Uruguay, formant alors un vaste estuaire atteignant une largeur de 220 km à l'embouchure sur l'océan Atlantique. Peu avant, il a formé en rive droite (Argentine) la baie de Samborombón, site Ramsar depuis 1997. Chaque année, sont charriés vers l'estuaire 57 millions de mètres-cubes de sédiments provenant des provinces du nord de l'Argentine et du sud du Brésil. Le chenal depuis l'Atlantique jusqu'à Buenos Aires est maintenu ouvert à la navigation au moyen d'un dragage continu.
Le Río de la Plata marque la frontière entre l'Argentine et l'Uruguay. Il baigne deux ports principaux : Buenos Aires à l'ouest, et Montevideo à l'est.
Histoire
L'estuaire fut aperçu par les Européens pour la première fois en 1516, quand le marin portugais (au service du roi d'Espagne) Juan Díaz de Solís le découvrit pendant sa recherche d'un passage entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique (aperçu pour la première fois le par le conquistador espagnol Vasco Nunez de Balboa après une traversée de l'Amérique centrale par voie de terre). Les cartographes pensaient qu'un passage existait entre les deux océans mais il était généralement localisé en Amérique centrale comme le montre par exemple la carte de 1507 de Martin Waldseemüller (sur laquelle apparaît pour la première fois le nom « Amérique »). Solis et un groupe de ses hommes débarquèrent dans l'actuel département uruguayen de Colonia et furent attaqués par les indigènes (probablement des Guaraní bien que l'on ait longtemps pensé aux Charrúas). Seul un mousse de 14 ans, Francisco del Puerto, survécut.
Des années plus tard, un navire commandé par Sébastien Cabot arriva dans l'estuaire du Río de la Plata et ils retrouvèrent Francisco del Puerto après avoir battu les Charrúas qui le détenaient alors. Francisco retourna alors en Espagne et décrivit l'estuaire. Plus tard, il repartit vers l'Uruguay, mais ne laissa aucune trace.
La première colonie européenne fut la ville de Buenos Aires, fondée par Pedro de Mendoza le puis abandonnée à la suite des attaques des Indiens peuplant la région, et fondée de nouveau par Juan de Garay le . Le secteur rioplatense fut aussi une escale pour la flotte de Francis Drake en 1588 pour son tour du monde.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le , eut lieu dans ses eaux la bataille du Rio de la Plata opposant les flottes anglaise et allemande.
Notes et références
Notes
Références
- Selon Jorge Luis Borges : « Buenos Aires, Rosario y Montevideo, son los tres lugares que se han disputado el nacimiento del tango » en préface du livre Carlos Gardel de Carlos Zubillaga.
- « Limites des Océans et des Mers, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Ludovico Antonio Muratori, Relation des Missions du Paraguai, Paris, Bordelet, 1754
- Lola Porlier. La culture française, dans la région du Rio de La Plata : construction d'un imaginaire collectif à travers le discours du milieu éducatif. Sciences de l'information et de la communication. 2013. Lire en ligne
Liens externes
- (es) Dossier de l'OAS
- (en) Traité entre l'Uruguay et l'Argentine
- (fr) Paraguay, ou province du Rio de la Plata, avec les régions adjacentes Tucamen et Santa Cruz de la Sierra
- Portail des lacs et cours d'eau
- Portail de l’Argentine
- Portail de l’Uruguay
- Portail de l’océan Atlantique