Risque de souffrance

Les risques de souffrance, parfois nommés risques de souffrance astronomique ou s-risques[1], sont des événements futurs potentiels susceptible de produire une quantité astronomique de souffrance[2],[1].

Ces événements, de par leur gravité et sur composante systémique, pourraient causer plus de souffrance que ce qui a jamais existé sur Terre dans l'ensemble de son existence[3]. Selon les contextes, les auteurs évoquent la souffrance humaine et/ou animale.

Risque de confusion

Dans le domaine de l'économie et de la macroéconomie, des modèles et outils d'évaluation et de mesure cherchent à comprendre et évaluer le risque systémique spécifique à la finance et à l'économie, avec en particulier Brownlees et Engle qui ont en 2010 publié un modèle nommé « SRISK », proposant une mesure du risque systémique.

Enjeux et sources possibles de s-risques

Dans un monde de plus en plus interdépendant et mondialisé, la probabilité de manifestation du risque systémique augmente.

Ainsi, dans le domaine géopolitique et militaire, les armes, chimiques, biologiques et de destructions majeures, et en particulier la bombe atomique augmentent la gravité potentielle d'un conflit généralisé (y compris utilisant les armes du terrorisme), pouvant conduire à l'éradication de l'humanité et de toutes les formes de vie complexe. Dans le domaine sanitaire, le risque pandémique augmente.

Dans le domaine écologique et climatique la crise de la biodiversité et la crise climatique peuvent croiser leurs effets et déclencher un effondrement écosytémique source majeure de s-risques.

Dans le domaine de l'économie et de la finance, le risque financier systémique augmente et a déjà suscité plusieurs crises difficiles à juguler.

Tendances, prospective

Certains observateurs, analystes et prospectivistes incluent dans les nouveaux risques l'intelligence artificielle matérialisée[4] et la superintelligence[2], ainsi que la colonisation spatiale, qui pourrait potentiellement conduire à des « guerres constantes et catastrophiques »[5] et à une augmentation massive de la souffrance des animaux sauvages par le biais de leur introduction sur d'autres planètes, intentionnellement ou par inadvertance, alors qu'ils « vivent généralement des vies courtes et misérables, parfois remplies des souffrances parmi les plus brutales »[3].

La réduction des s-risques

Elle est considérée comme revêtant une importance particulière pour les personnes qui souscrivent à une éthique centrée sur la souffrance[6].

Selon le chercheur Jacy Reese Anthis, favoriser une expansion du cercle moral de l'humanité, dont via la lutte contre l'élevage à des fins de consommation de viande et la promotion d'une plus grande prise en compte des intérêts des animaux, peut être un moyen de diminuer les risques de souffrance future[7],[8].

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références
  1. « Chapitre 8 - L’altruisme efficace animalier : vue d’ensemble », sur Les Cahiers antispécistes, (consulté le )
  2. (en) Kaj Sotala et Lukas Gloor, « Superintelligence As a Cause or Cure For Risks of Astronomical Suffering », Informatica, vol. 41, no 4,‎ (ISSN 1854-3871, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Kovic, « Risks of space colonization », Futures, vol. 126,‎ , p. 102638 (ISSN 0016-3287, DOI 10.1016/j.futures.2020.102638, lire en ligne)
  4. (en) Umbrello et Sorgner, « Nonconscious Cognitive Suffering: Considering Suffering Risks of Embodied Artificial Intelligence », Philosophies, vol. 4, no 2,‎ , p. 24 (DOI 10.3390/philosophies4020024, lire en ligne )
  5. (en) Torres, « Space colonization and suffering risks: Reassessing the "maxipok rule" », Futures, vol. 100,‎ , p. 74–85 (ISSN 0016-3287, DOI 10.1016/j.futures.2018.04.008, lire en ligne)
  6. (en-US) « About us | Center for Reducing Suffering » (consulté le )
  7. « Le Sentience Institute veut mettre un terme à l’agriculture industrielle », sur www.vice.com (consulté le )
  8. Jacy Reese, « 3 grands changements dont nous avons besoin dans le mouvement animaliste », sur L’AMORCE, (consulté le )
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