Robert II d'Artois

Robert II d'Artois, né en septembre 1250 et mort le près de Courtrai, lors de la bataille de Courtrai, fils posthume de Robert Ier et de Mathilde de Brabant, devient dès sa naissance comte d'Artois. Chevalier de la huitième croisade, il a été co-régent du royaume de Naples (-).

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Robert II d'Artois
Fonctions
Comte d'Artois

(52 ans, 5 mois et 3 jours)
Prédécesseur Robert Ier
Successeur Mahaut
Biographie
Date de naissance
Date de décès
Lieu de décès près de Courtrai
Père Robert Ier d'Artois
Mère Mathilde de Brabant
Conjoint (1) Amicie de Courtenay
(2) Agnès de Dampierre
(3) Marguerite d'Avesnes

Robert II d'Artois

Biographie

Après le remariage de sa mère, Robert est confié avant quatre ans à sa tante, Béatrice de Courtrai. Cette veuve, fille et sœur des ducs de Brabant tient autour d'elle une petite cour dans son château de Courtrai. Elle a laissé une correspondance européenne de l'éducation de Robert d'Artois.

Fait chevalier par son oncle et parrain, le roi Saint Louis (1267), il prit part à la croisade de Tunis (1270) et se montra un farouche combattant, voulant venger son père qui avait été tué lors de la précédente croisade.

Sa sœur Blanche d'Artois se réfugia en France afin d'échapper aux luttes pour le pouvoir menées par des opposants à sa régence de la Navarre après la mort de son mari Henri Ier de Navarre en 1274. Pour imposer aux factions en présence la régente et sa fille de trois ans, le roi de France, Philippe III le Hardi, son cousin, confia à Robert d'Artois le soin de rétablir la paix. Il assiégea la capitale navarraise Pampelune, prit la ville et rétablit l'autorité de la reine.

À la suite des Vêpres siciliennes (1282), il se rendit en Italie pour secourir son oncle paternel Charles Ier d'Anjou. À la mort de ce dernier, il fut nommé régent du royaume de Naples, dont le souverain, Charles II, était prisonnier du roi Pierre III d'Aragon. Mais Charles II, redevenu libre, conclut un arrangement avec le roi d'Aragon, et Robert courroucé quitta l'Italie en septembre 1289[1].

Philippe IV le Bel l'envoya combattre les Anglais en Guyenne lors de la guerre de Guyenne (en 1296), puis en Flandre lors de la guerre de Flandre. Robert battit les Flamands à Furnes en 1297, mais son fils Philippe qui combattait à ses côtés y fut gravement blessé et mourut un an après.

Robert fut tué à la bataille de Courtrai le (les chroniqueurs français mentionnent qu'il s'est battu avec courage jusqu'à la mort, des chroniqueurs flamands ou anglais racontent qu'il s'est rendu pour une demande à rançon mais qu'un boucher de Bruges[2] lui a tranché la langue[3]) et inhumé en l'abbaye de Maubuisson.

Son fils unique Philippe étant mort avant lui, sa fille Mahaut et Robert III, fils de Philippe, se disputèrent sa succession au comté d'Artois.

Mariages et enfants

En 1262, il épouse en premières noces Amicie de Courtenay (1250-1275), fille de Pierre de Courtenay (1218-1250), seigneur de Conches et de Mehun, et de Perrenelle de Joigny, fille de Gaucher de Joigny ; ils ont les enfants suivants :

En 1277, il épouse en secondes noces Agnès de Dampierre (1237-1288), fille d'Archambaud IX de Bourbon, seigneur de Bourbon, et de Yolande de Châtillon, comtesse de Nevers.

En 1298, il épouse en troisièmes noces Marguerite d'Avesnes (morte en 1342), fille de Jean Ier d'Avesnes, comte de Hainaut, et de Philippa de Luxembourg.

Notes et références

  1. Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, 1863, p. 366.
  2. Selon la chronique du curé brabançonnais Louis Van Velthem.
  3. Jacques Le Goff, « La bataille de Courtrai », émission Les Lundis de l'Histoire sur France Culture, 7 mai 2012.

Voir aussi

Bibliographie complémentaire

  • Xavier Hélary, « Robert d'Artois et les Angevins (1274-1302), d'après le chartrier des comtes d'Artois », dans Alain Prévost, éditeur, Les comtes d’Artois et leurs archives : Histoire, mémoire et pouvoir au Moyen Âge (recueil d'études), Arras, Artois Presses Université, (ISBN 978-2-84832-165-3, lire en ligne), p. 119-132.
    Étude traitant, d'après le trésor des chartes d’Artois, du long séjour de neuf ans de Robert II d'Artois en Sicile (1282-1291) et de ses liens avec la branche angevine de la famille capétienne (rois de Naples).
  • Xavier Hélary, « Robert II, comte d'Artois. Qu’est-ce qu'un chef de guerre à la fin du XIIIe siècle ? », Rivista di storia militare, no 1, , p. 71-84.
  • Xavier Hélary, Courtrai. , Tallandier, 2012.
    Larges développements sur Robert II d'Artois.
  • Auguste de Loisne, « Itinéraire de Robert II, comte d'Artois (1267-1302) », Bulletin philologique et historique jusqu'à 1715 du Comité des travaux historiques et scientifiques, , p. 362-383 (ISSN 0399-5569, lire en ligne).
  • Auguste de Loisne, « Catalogue des actes de Robert 1er, comte d'Artois (1237-1250) », Bulletin philologique et historique jusqu'à 1715 du Comité des travaux historiques et scientifiques, , p. 133-206 (ISSN 0399-5569).
  • Auguste de Loisne, « Diplomatique des actes de Robert II, comte d'Artois (1266-1302) », Bulletin philologique et historique jusqu'à 1715 du Comité des travaux historiques et scientifiques, , p. 184-224 (ISSN 0399-5569, lire en ligne).
  • Ludovic Notte, « Les Écuries de Robert II, comte d'Artois (vers 1292-1302) », Revue du Nord, vol. 91, no 331, , p. 467-488 (DOI 10.3406/rnord.1999.2931, lire en ligne).
  • Roger Berger, Bernard Delmaire et Bernard Ghienne, Le Rentier d'Artois, 1298-1299 suivi du Rentier d'Aire, 1292, Mémoires de la Commission départementale d'Histoire et d'Archéologie du Pas-de-Calais, tome XXXVIII, 2 vol., .
  • Bernard Ghienne, Trois mois durant Robert II d'Artois fut enterré à Lens, Gauheria, no 64, p. 7-10, .
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