Robert M. La Follette
Robert Marion La Follette, né le à Primrose (Wisconsin) et mort le à Washington, D.C., surnommé « Fighting Bob » La Follette, était un homme politique américain, membre du Congrès américain, vingtième gouverneur de l'État du Wisconsin de 1901 à 1906 et sénateur de ce même État de 1906 à 1925 sous allégeance républicaine. Il fut l'un des soutiens importants de Theodore Roosevelt de 1901 à 1908. Il fut candidat du Parti progressiste à l'élection présidentielle de 1924.
Robert M. La Follette | |
Fonctions | |
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Sénateur des États-Unis pour le Wisconsin | |
– (19 ans, 5 mois et 14 jours) |
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Prédécesseur | Joseph V. Quarles |
Successeur | Robert M. La Follette Jr. |
Gouverneur du Wisconsin | |
– (4 ans, 11 mois et 25 jours) |
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Prédécesseur | Edward Scofield |
Successeur | James O. Davidson |
Représentant des États-Unis | |
– (5 ans, 11 mois et 27 jours) |
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Circonscription | 3e district du Wisconsin |
Prédécesseur | Burr W. Jones |
Successeur | Allen R. Bushnell (en) |
Biographie | |
Nom de naissance | Robert Marion La Follette |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Primrose (Wisconsin, États-Unis) |
Date de décès | (à 70 ans) |
Lieu de décès | Washington, D.C. |
Nationalité | Américain |
Parti politique | Parti républicain Parti progressiste |
Diplômé de | Université du Wisconsin à Madison |
Biographie
Jeunesse
Il est élu représentant républicain du Wisconsin à la Chambre des représentants des États-Unis en 1885, à l'âge de 30 ans. Par la suite, il dirige la fraction radicale du parti.
Activité politique soutenue
Gouverneur du Wisconsin en 1900, il réglemente les chemins de fer, réforme la fiscalité afin de la rendre moins avantageuse pour les plus riches, impose des contrôles aux banques et fait adopter une législation du travail favorable aux travailleurs[1].
Sénateur isolationniste en 1906, il loue après le déclenchement de la Première Guerre mondiale la politique de neutralité de l'administration Wilson, mais il rompt avec le président Wilson lorsque ce dernier poursuit des politiques favorables aux puissances alliées. Il s'oppose, avec dix de ses collègues, au vote de la loi sur la « neutralité armée » en 1917. En , il contribue au rejet par le Sénat du traité de Versailles et du pacte de la Société des Nations.
En 1902, il est l'un des premiers hommes politiques à soutenir l'idée d'organiser des primaires pour désigner le candidat du parti à la présidence[2]. Personne obstinée, Bob La Follette se met peu à peu à l'écart de ses collègues du Parti républicain, refusant de « défendre d'autres opinions que les miennes ».
Candidat à l'élection présidentielle de 1924
Candidat à l'élection présidentielle américaine de 1924, il fonde, avec l'appui des socialistes et de la Fédération américaine du travail (AFL), le Parti progressiste, réclamant des mesures en faveur des cultivateurs, la nationalisation des chemins de fer et le droit pour le Congrès d'annuler les actes de la Cour suprême.
Il présente à la vice-présidence Burton Kendall Wheeler, jeune sénateur du Montana (1882-1975).
Arrivant en troisième position derrière le président élu Calvin Coolidge et le candidat démocrate John W. Davis, La Follette obtient 4 822 856 voix sur 21 millions, soit 16,67 % des suffrages, remportant les 13 grands électeurs du Wisconsin, son État d'origine, et arrivant deuxième dans 11 États de l'Est. Ses soutiens étaient principalement les Américains d'origine allemande, les cheminots, certains syndicalistes (notamment l'AFL), le Parti socialiste d'Amérique, les fermiers de l'Ouest, et certains anciens partisans de Théodore Roosevelt.
Les presque 17 % de Robert La Follette représentent un score honorable depuis la guerre de Sécession pour un parti tiers entre Républicains et Démocrates, seulement dépassé par Theodore Roosevelt en 1912 (qui fit 27 %) et Ross Perot en 1992 (qui obtint 19 % des suffrages).
Fin de vie
Peu après les élections, le Parti progressiste se délite (ainsi Burton K. Wheeler rejoint-il le Parti démocrate).
La Follette meurt quelques mois après l'élection de 1924, à l'âge de 70 ans, d'une crise cardiaque.
Il est enterré au cimetière de Forest Hill (en) à Madison, capitale du Wisconsin.
Postérité
Son fils, Robert Marion La Follette Jr. (Madison, Wisconsin, 1895 - Washington, 1953), lui succède au Sénat (1925-1947).
Il fait partie des personnalités dont John Dos Passos a écrit une courte biographie, au sein de sa trilogie U.S.A..
En 2001, Ed Garvey, un activiste du Wisconsin, organise le premier Fighting Bob Fest en son honneur[3].
Notes et références
- Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 316
- Pascal Perrineau, « La culture des primaires s'impose à gauche comme à droite », Le Figaro, mercredi 9 octobre 2013, page 15.
- (en-US) Richard Sandomir, « Ed Garvey, Leader of N.F.L. Players’ Union, Dies at 76 », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Jørn Brøndal, Ethnic Leadership and Midwestern Politics : Scandinavian Americans and the Progressive Movement in Wisconsin, 1890-1914, .
- (en) Jørn Brøndal, « The Ethnic and Racial Side of Robert M. La Follette », Journal of the Gilded Age and Progressive Era, vol. 10, no 3, , p. 340-353 (DOI 10.1017/S1537781411000077).
- (en) John D. Buenker, The History of Wisconsin. Volume IV The Progressive Era, 1893–1914 (1998)
- (en) Carl R. Burgchardt, Robert M. La Follette, Sr. : The Voice of Conscience, Greenwood Press, .
- (en) John A. Garraty, « Robert La Follette : The Promise Unfulfilled », American Heritage, vol. 13, no 3, , p. 76–79, 84–88 (ISSN 0002-8738, lire en ligne).
- (en) William Bayard Hale, « La Follette, Pioneer Progressive: The Story of "Fighting Bob", The New Master Of The Senate And Candidate For The Presidency », The World's Work: A History of Our Time, vol. XXII, , p. 14591–14600 (lire en ligne, consulté le )
- (en) Herbert F. Margulies, The Decline of the Progressive Movement in Wisconsin, 1890–1920, .
- (en) Karen A. J. Miller, Populist Nationalism : Republican Insurgency and American Foreign Policy Making, 1918–1925, Greenwood Press, .
- (en) David Thelen, Robert M. La Follette and the Insurgent Spirit, .
- (en) Nancy C. Unger, Fighting Bob La Follette : The Righteous Reformer, .
- (en) Carl R. Burgchardt, Robert M. La Follette, Sr. : The Voice of Conscience, Greenwood Press, .
- (en) Belle C. et Fola La Follette, Robert M. La Follette, 2 volumes, (1953)
- Autobiographie de La Follette en 1913
Article connexe
Liens externes
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