Robert d'Humières

Aymeric Eugène Robert d'Humières, né le à Arpajon-sur-Cère et mort le à Lizerne en Belgique, est un homme de lettres, poète, chroniqueur, traducteur et directeur de théâtre français.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille d'Humières (Rouergue).

Robert d'Humières
Robert d'Humières, photographié par Paul Nadar en 1895.
Biographie
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(à 47 ans)
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Biographie

Robert d'Humières est né le au château de Conros, Arpajon-sur-Cère dans le Cantal. Ancien élève de Saint-Cyr, (Promotion Tombouctou 1887-1889), revenu à la vie civile, engagé pour la durée de la guerre comme capitaine au 4e régiment de zouaves, mort pour la France le à Lizerne[1] (dans la défense d'Ypres). Il est cité à l'ordre de l'Armée pour être mort en héros en combattant à la tête de son unité. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

Il est le fils du comte Aymeric d'Humières (1839-1923) et de la comtesse, née Norah Kelly, Américaine d'origine irlandaise, née dans le Connecticut (1842-1922), fille de Robert Kelly. Il se marie en 1905 à Marie de Dampierre (1881-1917) avec qui il a trois enfants.

Ami de Marcel Proust, il aida ce dernier dans sa traduction de La Bible d'Amiens de John Ruskin. Il fut l'un des modèles de Saint-Loup dans À la recherche du temps perdu.

Il fut aussi ami d'Oscar Wilde qui lui offrit un exemplaire dédicacé de ses Poems en 1892 (Paris, collection privée).

Carrière

Si le nom de Robert d'Humières est toujours connu de nos jours, c'est grâce à son amitié avec Proust et aussi en raison des belles traductions qu'il a données (en collaboration avec Louis Fabulet) des œuvres de Rudyard Kipling[2].

L’Académie française lui décerne le prix Langlois en 1901 et 1915.

Il est aussi un auteur dont le génie personnel, pétri d'humanisme, de culture, de curiosité scientifique, d'inspiration poétique de premier ordre, illustre avec éclat la littérature française. Sa réflexion pénétrante, parfois prophétique et toujours hautement éclairée le range au nombre des philosophes les plus inspirés. Les idées qu'il développe sont toujours marquées au coin du bon sens et ne s'égarent jamais dans des spéculations fumeuses. C'est un jouisseur de la pensée, de la beauté mais aussi de la vie. Les sens et la volupté sont la clé de l'épanouissement, peut-être la justification de la vie. Il pourrait lui être reproché, en quelques occasions, d'avoir oublié qu'il nous avait précédé sur la voie de l'accomplissement et de ne pas s'employer à nous expliquer plus clairement sa pensée. Le reproche ne s'applique qu'à certains passages de ses écrits et il fit preuve d'une inspiration si foisonnante qu'il nous reste une multitude de beautés à savourer dans sa rhétorique.

Robert d'Humières fut "directeur du théâtre des Arts, renommé pour l'occasion « Théâtre d’Action française », de 1907 à 1909 et, quoique injustement méconnu, l'un des plus beaux esprits français. Il fera représenter son drame muet La Tragédie de Salomé avec Loïe Fuller lors de sa première saison, et Diaghilev réutilisera ce poème pour son ballet de 1913.

Œuvre

Ses propres œuvres restent à découvrir. Il y développe une esthétique toute de pensées hautes et éclairées qui s'exprime sous une forme éblouissante, mêlant parfois poésie et science en une union d'une surprenante beauté. Son roman épistolaire, Lettres volées (1911), n'a pas moins de valeur que Les Liaisons dangereuses[3].

  • 1894 : La Belle au Bois Dormant, féerie dramatique en trois actes écrite en collaboration avec Henry Bataille et représentée le .
  • 1895 : Les Temps nouveaux de M. de Castellane, article publié dans La Revue blanche no 56, .
  • 1900 : Voyage, article publié dans le Mercure de France no 125, .
  • 1902 : Du Désir aux Destinées, Paris, Société du Mercure de France, MCMII (poésies).
  • 1904 : L'Ile et l'Empire de Grande-Bretagne. Angleterre - Égypte - Inde, Paris, Société du Mercure de France, MCMIV.
  • 1907 : La Tragédie de Salomé, drame muet en deux actes et sept tableaux, musique de Florent Schmitt.
  • 1908 : Bernard Shaw, article publié dans Comœdia, .
  • 1909 : Pantoum, poème in Akademos de février.
  • 1911 : Lettres volées - Roman d'Aujourd'hui, Paris, Librairie Félix Juven (réédition ).

Certains de ses poèmes ont été mis en musique par Charles Koechlin.

Notes et références

  1. Lizerne
  2. Addition d'un témoignage : « certifiée en Lettre modernes, j'ai toujours été dans l'admiration de sa traduction du "Nègre du Narcisse". » (– premier ouvrage de M. J. Conrad qui eût paru en France – traduction française publiée d'abord dans les numéros des 25 août, 10 et 25 septembre et 10 octobre 1909 du Correspondant. l'année suivante aux éditions du Mercure de France ("Note bibliographique" p. 5 dans l'édition de la Librairie Gallimard, fort ancienne, mais non datée.) D'après la note il travaillait à la traduction des œuvres complètes de J. Conrad...
  3. Stoeffler (Alain), George Barbier a teatro, o l'uomo che veste i sogni, , in catalogue d'exposition George Barbier - La Nascita del Déco, Venise : Marsilio, 2008.

Articles connexes

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