Rodéo urbain
Le rodéo urbain ou rodéo motorisé ou rodéo sauvage ou encore « cross bitume » est un comportement illégal sur la voie publique réalisés sur des deux-roues motorisés ou des quads, au mépris des règles de prudence et du code de la route et qui compromet la sécurité des usagers et des riverains.[précision nécessaire] Cette délinquance de zone urbaine en pleine expansion s'étend désormais à certaines campagnes et constitue une nuisance pour les habitants[1]. En France il est passible d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende depuis l'entrée en vigueur de la loi « renforçant la lutte contre les rodéos motorisés » le [2],[3].
La nuisance peut notamment se manifester par le bruit ainsi que des riverains blessés ou tués.
Législation
En France, la loi applicable aux rodéos urbains motorisés est la loi n° 2018-701 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les rodéos motorisés[4].
Cette loi vise notamment les comportements compromettant délibérément la sécurité ou la tranquillité des usagers de la route.
« I.- Le fait d'adopter, au moyen d'un véhicule terrestre à moteur, une conduite répétant de façon intentionnelle des manœuvres constituant des violations d'obligations particulières de sécurité ou de prudence prévues par les dispositions législatives et réglementaires du présent code dans des conditions qui compromettent la sécurité des usagers de la route ou qui troublent la tranquillité publique est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende.
« II.-Les peines sont portées à deux ans d'emprisonnement et à 30 000 € d'amende lorsque les faits sont commis en réunion.
« III.-Les peines sont portées à trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende (dans certaines circonstances) »
— loi n° 2018-701 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les rodéos motorisés (1)
« Est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende le fait :
« 1° D'inciter directement autrui à commettre les faits mentionnés à l'article L. 236-1 ;
« 2° D'organiser un rassemblement destiné à permettre la commission des faits mentionnés au II du même article L. 236-1 ;
« 3° De faire, par tout moyen, la promotion des faits mentionnés audit article L. 236-1 ou du rassemblement mentionné au 2° du présent article. »
— loi n° 2018-701 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les rodéos motorisés (1)
En Belgique une législation a été introduite en mai 2020 pour interdire la pratique rodéo urbain avec 55 véhicules saisis entre mai et septembre[5].
Jurisprudence pour inaction de l'État
À Marseille, des rodéos motorisés pratiqués par des jeunes âgés de 16 à 25 ans, ont créé des nuisances sonores à partir de 2012. Les riverains, après avoir saisi différentes instances tels que le Défenseur des droits, le Ministère de l’Intérieur ou encore le Préfet de police, ont eu recours à l'institution judiciaire qui leur a donné raison: l’État a été condamné à verser 10 000 euros de dommages et intérêts pour inaction[6].
Alternative à la répression
En 2021, face à la recrudescence des rodéos urbains en plein centre-ville à Lyon et dans l’agglomération, la mairie de Vaulx-en-Velin propose des stages de motocross sur circuit aux jeunes comme méthode préventive. Une soixantaine de jeunes âgés de 14 à 18 ans pourront profiter de ces ateliers, s’essayer au motocross et bénéficier des conseils d’un formateur diplômé[7].
Statistiques
France
Pendant le confinement du printemps 2020, le nombre de rodéos urbains en France s'est aggravé : entre août 2018 et juin 2020, 45 832 interventions pour rodéos motorisés et 4 614 infractions ont été relevées[6].
En 2020, 23 881 interventions ont dû être réalisées contre les rodéos urbains. En 2021, 26 912 interventions ont dû être réalisées contre les rodéos urbains[8].
Belgique
En Belgique 162 rodéos-urbains ont été verbalisés en 2019[9].
Dans la culture populaire
Le long-métrage Rodéo réalisé par Lola Quivoron est présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022. Le film se déroule dans l'univers du "cross-bitume". Les propos tenus par la réalisatrice au mois de mai 2022 pour Konbini [10] font polémique notamment en affirmant que les accidents autour de cette pratique sont "causés par les flics qui prennent en chasse et qui poussent les riders vers la mort"[11],[12].
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Courses de rue » (voir la liste des auteurs).
- Yves Thréard, « Les rodéos sauvages, la fureur de nuire », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Stéphanie Alexandre, « Jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende pour ceux qui s’adonnent à des rodéos sauvages en scooter ou à moto », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Marie Boetti, « Première condamnation après l'entrée en vigueur de la loi anti-rodéo », sur lefigaro.fr, .
- LOI n° 2018-701 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les rodéos motorisés (1)
- « Rodéos urbains : 55 véhicules saisis sur le territoire de la Ville de Bruxelles depuis mai », sur RTBF Info, (consulté le )
- « A Marseille, l'état condamné pour son inaction face aux rodéos urbains », Le Monde, (lire en ligne).
- Laurette Duranel, « Contre les rodéos, des stages de motocross proposés aux jeunes, une première près de Lyon », sur Actu.fr, (consulté le ).
- https://www.francetvinfo.fr/societe/securite-routiere/rodeos-urbains-en-2021-les-interventions-de-la-police-ont-augmente-de-12-7_4928555.html
- « Trois rodéos urbains par semaine en Belgique: la députée Sophie Rohonyi réclame plus de sévérité et plaide pour des saisies immédiates! », Sud Info, (lire en ligne).
- « https://twitter.com/konbinifr/status/1528315985240784897 », sur Twitter (consulté le )
- La rédaction, « Polémique autour du film "Rodeo" au festival de Cannes: le maire David Lisnard répond à la réalisatrice », sur Nice-Matin, (consulté le )
- « «Rodeo» : la réalisatrice du film accuse la police et fait polémique », sur CNEWS (consulté le )
Liens externes
- Yves Thréard, « L’éditorial du Figaro: «Les rodéos sauvages, la fureur de nuire» », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Portail de la criminologie
- Portail de la société
- Portail du droit français
- Portail de la route