Rodney Saint-Éloi
Rodney Saint-Éloi est un poète, écrivain, essayiste, académicien et éditeur né à Cavaillon (Haïti) en 1963[1].
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activités |
Biographie
Rodney Saint-Éloi détient une maîtrise en littérature de l’Université Laval[2]. Son mémoire Émergence de la poétique créole en Haïti porte sur l'histoire de la langue créole et de ses différentes formes[3]. Il a fondé en Haïti la maison d’édition Mémoire en 1991, le magazine culturel Cultura, en 1994, et la revue d’art et de littérature Boutures en 1999[3],[4]. Il a été pendant plus de quinze ans directeur de la page culturelle du quotidien Le Nouvelliste. À ce titre, il a fondé la première grande foire du livre haïtien Livre en folie. Il vit depuis 2001 à Montréal[5].
Saint-Éloi est l'auteur d’une quinzaine de livres de poésie, dont Jacques Roche, je t’écris cette lettre (2013, Mémoire d'encrier), qui a été finaliste au Prix du Gouverneur général, et Je suis la fille du baobab brûlé (2015, Mémoire d'encrier) également finaliste au Prix du Gouverneur général, ainsi qu'au Prix des libraires[6]. Il dirige plusieurs anthologies dont Georges Castera, Lyonel Trouillot, Stanley Péan, Franz Benjamin, Laure Morali. Il a également publié le récit Haïti Kenbe la ! en 2010 chez Michel Lafon, avec une préface de Yasmina Khadra. En 2020, il publie Quand il fait triste Bertha chante chez Québec Amérique, récit qui rend hommage à sa mère[7]. Le récit a été repris en France aux éditions Heloise D'Ormesson en 2022.
Il fonde à Montréal en 2003 les éditions Mémoire d’encrier, devenues très vite la référence en diversité et littérature-monde[4]. Il fait découvrir des écrivains de différentes origines (amérindienne, québécoise, haïtienne, sénégalaise, antillaise, etc.) dans une démarche « d’altérités porteuses d’avenirs et de solidarités ». Il « rassemble les continents » tant dans son œuvre que dans sa maison d’édition : cultures, imaginaires, rassemblés et mis en commun, pour un vivre-ensemble semble être le véritable combat[3].
Son œuvre, traduite en anglais, en espagnol, en japonais.[8]
Il a réalisé la direction artistique de différents spectacles littéraires dont Le Cabaret Césaire, Le Cabaret Senghor, Le Cabaret Anthony Phelps, Le Cabaret Jacques Roumain, Le cabaret Franketienne, Les Bruits du monde[9],[10].
Il a co-fondé, avec la romancière palestinienne Yara El-Ghadban, en 2016 l'Espace de la Diversité, organisme à but non lucratif voué à la promotion des littératures d'origines diverses[11]. Il est l'initiateur de l’événement Les Rencontres québécoises en Haïti, qui a rassemblé, du 1er au , une cinquantaine d'auteurs et de professionnels du livre haïtiens et québécois[12].
Rodney Saint-Éloi a reçu de la part du gouvernement québécois le Prix Charles Biddle 2012 qui « souligne son apport exceptionnel au développement des arts et de la culture au Québec »[13],[14]. En , il a été reçu comme membre de l'Académie des lettres du Québec[15]. En , il a été promu par le Conseil des Arts et des Lettres du Québec (CALQ) Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec[16], et en 2020 Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres de la République française, pour sa contribution et son engagement au service de la culture.
Œuvres
Poésie
- Graffitis pour l’aurore. Port-au-Prince: Imprimeur II, 1989.
- Pierres anonymes, Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1994.
- Voyelles adultes, Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1994.
- J’avais une ville d’eau de terre et d’arcs-en-ciel heureux, Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 1999.
- Cantique d’Emma. Chaux-de-Fonds, Éditions Vwa, 1997; Port-au-Prince, Éditions Mémoire, 2001.
- J'ai un arbre dans ma pirogue, Montréal, Mémoire d'encrier, 2004, 68 p. (ISBN 2-923153-23-5)
- Récitatif au pays des ombres : poésie, Montréal, Mémoire d'encrier, 2011, 95 p. (ISBN 978-2-923713-66-3)
- Jacques Roche, je t'écris cette lettre, Montréal, Mémoire d'encrier, 2013, 71 p. (ISBN 9782897120603)
- Je suis la fille du baobab brûlé, Montréal, Mémoire d'encrier, 2015, 91 p. (ISBN 9782897123482)
- Moi tombée, moi levée, Montréal, Éditions du Noroît, 2016, 69 p. (ISBN 9782897660086)
- Nous ne trahirons pas le poème, Montréal, Mémoire d'encrier, 2019, 119 p. (ISBN 9782897126452)
- Nous ne trahirons pas le poème et autres recueils, Paris, Points Poésie, 2021, 368 p., (ISBN 9782757888353)
Récits
- Haïti, kenbe la! : (35 secondes et mon pays à reconstruire), Neuilly-sur-Seine, Michel Lafon, 2010, 266 p. (ISBN 978-2-7499-1264-6)
- Passion Haïti, Québec, Éditions du Septentrion, 2016, 208 p. (ISBN 9782894488478)
- Quand il fait triste Bertha chante, Montréal, Québec Amérique, 2020, 293 p. (ISBN 9782764442180)
- Quand il fait triste Bertha chante, Paris, Héloïse D'Ormesson, 2022, 262 p. (isbn:9782350877907)
Essai
- avec Yara El-Ghadban, Les racistes n'ont jamais vu la mer, Montréal, Mémoire d'encrier, 2021, 293 p. (ISBN 9782897128128)
Anthologies
- Dits des fous d’amour: anthologie secrète / Lovers’ Sweet Nothings: Secret Anthology, choisis par / selected by Paula Clermont Péan & Rodney Saint-Éloi. Montréal, Mémoire d’encrier, 2003, 40 p. (ISBN 2-923153-02-2)
- Anthologie de la littérature haïtienne: un siècle de poésie, 1901-2001, sélectionnée par Georges Castera, Claude Pierre, Rodney Saint-Éloi et Lyonel Trouillot. Montréal, Mémoire d’encrier, 2003, 321 p. (ISBN 2-923153-04-9)
- Paradis/Paraiso, Djazz 1: Santo-Domingo. Montreuil, Vox, 2003.
- Nul n’est une île: Solidarité Haïti (avec Stanley Péan). Montréal, Mémoire d’encrier, 2004, 181 p. (ISBN 2-923153-31-6)
- Chantier d’écriture, sous la direction de Annie Heminway et Rodney Saint-Éloi. Montréal, Mémoire d’encrier, 2006, 135 p. (ISBN 2-923153-60-X)
- Montréal vu par ses poètes, sous la direction de Rodney Saint-Éloi et Franz Benjamin. Montréal: Mémoire d’encrier, 2006, 110 p. (ISBN 2-923153-48-0)
Prix et honneurs
- 2012 - Prix Charles Biddle pour l'ensemble de son œuvre[5]
- 2013 - Finaliste au Prix du Gouverneur général, Jacques Roche, je t'écris cette lettre[10]
- 2015 - Finaliste au Prix des librairies, Je suis la fille du baobab brûlé[6]
- 2015 - Finaliste au Prix du Gouverneur général, Je suis la fille du baobab brûlé[10]
- 2015 - Membre de l'Académie des lettres du Québec[17]
- 2019 - Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec
- 2020 - Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres de la République française,
Notes et références
- « Recherche - L'Île », sur litterature.org (consulté le )
- (en) « Rodney Saint-Éloi, officiellement académicien », sur Le Nouvelliste (consulté le )
- « Rodney Saint-Éloi | Les voix de la poésie », sur www.lesvoixdelapoesie.com (consulté le )
- Louise Dupré, « Une parole qui grandit les miroirs », Lettres québécoises, no 163, , p. 11 (lire en ligne)
- « MIFI - Communiqué », sur www.mifi.gouv.qc.ca (consulté le )
- « Rodney Saint-Éloi », sur www.salondulivredemontreal.com (consulté le )
- Julie Roy, « L'écriture solitaire de Rodney Saint-Éloi », sur L’actualité, (consulté le )
- « Rodney Saint-Éloi », sur Île en île, (consulté le )
- « Le legs d'Aimé Césaire au Festival international de la littérature », sur La Presse, (consulté le )
- « Rodney Saint-Éloi », sur Académie des lettres du Québec (consulté le )
- Radio Canada International, « Rodney Saint-Éloi : L’activiste littéraire derrière « L’Espace de la diversité » », sur RCI | Français, (consulté le )
- « Rencontres québécoises en Haïti: l'espoir de partager », sur La Presse, (consulté le )
- Site du gouvernement du Québec consulté le
- Article sur Le Matin-Haïti consulté le
- « Rodney Saint-Éloi », sur Association nationale des éditeurs de livres/Québec Édition (consulté le )
- « Dix-sept ambassadeurs culturels honorés pour souligner les 25 ans du Conseil des arts et des lettres du Québec », sur www.calq.gouv.qc.ca, (consulté le )
- Josée-Anne Paradis, « Rodney St-Éloi et Martine Audet à l’Académie des lettres du Québec », sur Revue Les libraires, (consulté le )
Liens externes
- Portail de la littérature haïtienne
- Portail de la littérature francophone
- Portail d’Haïti
- Portail du Québec