Roland Ries
Roland Ries, né le à Niederlauterbach (Bas-Rhin), est un homme politique français, membre du Parti socialiste jusqu'au 22 octobre 2019, sénateur du Bas-Rhin de 2005 à 2014 et maire de Strasbourg de 1997 à 2000 puis de 2008 à 2020.
Roland Ries | |
Roland Ries en 2016. | |
Fonctions | |
---|---|
Maire de Strasbourg | |
– (12 ans, 3 mois et 12 jours) |
|
Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Fabienne Keller |
Successeur | Jeanne Barseghian |
– (2 ans, 11 mois et 29 jours) |
|
Élection | |
Prédécesseur | Catherine Trautmann |
Successeur | Catherine Trautmann |
Sénateur français | |
– (9 ans, 7 mois et 10 jours) |
|
Élection | |
Circonscription | Bas-Rhin |
Groupe politique | SOC |
Prédécesseur | Lui-même (indirectement) |
– (1 mois et 25 jours) |
|
Élection | 26 septembre 2004 |
Circonscription | Bas-Rhin |
Groupe politique | SOC |
Successeur | Lui-même (indirectement) |
Conseiller régional d'Alsace | |
– (6 ans et 13 jours) |
|
Élection | 15 mars 1998 |
Président | Adrien Zeller |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Niederlauterbach (Bas-Rhin) |
Parti politique | PS (1977-2019) |
Diplômé de | Université de Strasbourg |
Profession | Professeur de Lettres modernes |
|
|
Sénateurs du Bas-Rhin Maire de Strasbourg |
|
Formation et parcours professionnel
Après avoir suivi toute sa scolarité à Strasbourg, au collège épiscopal Saint-Étienne, puis en classe préparatoire littéraire au lycée Fustel-de-Coulanges, il fait ses études à l'université de Strasbourg. Agrégé de lettres modernes en 1968, il est pendant de nombreuses années, enseignant à Saint-Avold (Moselle), puis à Sélestat (Bas-Rhin), au lycée Koeberlé où il enseigne à Fabienne Keller, ainsi qu'au lycée Louis Pasteur de Strasbourg à partir de 1977, en compagnie de son épouse, rencontrée sur les bancs de la faculté.
Conseiller municipal depuis mars 1983, il est 1er adjoint au maire de Strasbourg, Catherine Trautmann, entre 1989 et 1997, chargé de l'urbanisme, des transports, et notamment du dossier sur les déplacements urbains et le transport des handicapés, il gère la réalisation des deux premières lignes du tram. Après la nomination de Catherine Trautmann au gouvernement, il est élu maire de Strasbourg le [1] puis président de la Communauté urbaine de Strasbourg. En juin 2000, il cède ses deux fonctions à Catherine Trautmann après son départ du gouvernement.
Entre 2001 et 2008, il redevient conseiller municipal et communautaire dans l'opposition.
Le , il annonce sa candidature aux élections municipales de 2008 à Strasbourg au sein du Parti socialiste. Choisi par les militants strasbourgeois pour mener la liste socialiste aux élections, il constitue une équipe composée d'élus et de membres du PS ainsi que de représentants de la société civile. En décembre 2007, il écrit aux Strasbourgeois une lettre précisant le sens de sa candidature en tant que maire et des grandes orientations afin que Strasbourg devienne « une ville pour tous, une ville pour chacun ». Le , il remporte les élections municipales au second tour en obtenant 58 % des voix contre Fabienne Keller, maire sortante[2],[3], un score inédit pour un candidat socialiste dans la ville depuis la Libération. Le , il est élu maire de Strasbourg par le Conseil municipal par cinquante-deux voix et treize bulletins blancs. Avec ses adjoints, il est l'auteur et premier signataire d'un « Schwörbrief » (charte de serment)[4], document de forme solennelle en usage dans la ville de Strasbourg entre la fin du Moyen Âge et la Révolution française, déposé aux archives municipales de la ville[5]. Le , il laisse la présidence de la Communauté urbaine de Strasbourg échoir à Jacques Bigot et est élu 1er vice-président, chargé de la coordination, des transports et de l'Europe.
Malgré sa promesse de ne réaliser qu'un seul mandat de maire, il se représente aux élections municipales de mars 2014. Le 30 mars 2014, il remporte la victoire au second tour dans le cadre d'une triangulaire avec un score de 46,96 % contre 45,05 % pour sa concurrente UMP Fabienne Keller, dans un contexte national difficile pour les représentants du parti socialiste à cause de la pratique du vote sanction à l'encontre du président socialiste François Hollande. Roland Ries insiste lors de l'analyse du scrutin sur le respect des engagements donnés en 2008 et sa vision pour Strasbourg 2020.
Le , Roland Ries fait une présence remarquée au premier meeting donné à la Maison de la Mutualité par Emmanuel Macron dans le cadre du mouvement En marche ! qu'il a fondé[6]. Il déclare, à cette occasion, à propos d'Emmanuel Macron et de son mouvement : « Son discours et ses idées sont intéressantes. Après… On verra bien ce qu’il en sera. [...] Dans tous les cas, je n’ai pas adhéré à En Marche ! et je reste au PS. »[7].
Le 22 octobre 2019, Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste annonce que "Roland Ries n'est plus membre de fait du PS". Il a en effet été surpris de découvrir le nom de Roland Ries au bas de la tribune signée par 70 élus et anciens élus socialistes ou écologistes, demandant la création d’« un pôle de gauche indépendant de La République en marche au sein de la majorité » présidentielle[8].
Action à Strasbourg
Il est classé par l'Internaute meilleur Maire de France pour les villes de plus de 100 000 habitants[9] et 4e meilleur Maire de France dans un autre classement réalisé par le magazine L'Express[10]. Il est également classé 9e dans le top 10 des « rois du cumul », établi par le journal Le Parisien et l'association Anticor, qui ont comptabilisé à l'époque trois mandats et dix fonctions liées à l'exercice de ces mandats[11].
Politique locale
Roland Ries revendique son affiliation à la social-démocratie et sa sympathie pour le centrisme dans L'Alsace et la gauche : un terreau pour la social-démocratie[12].
Il s'est d'abord engagé, par son programme, à promouvoir la « démocratie de proximité » pour associer les Strasbourgeois aux délibérations politiques. Un budget annuel de 30 000 euros est effectivement alloué à chaque conseil de quartier dès 2008, dont les avis sont portés à la connaissance des conseils municipaux. En 2011, la proposition de limiter la vitesse automobile à 30 km/h dans tout le centre-ville est soumise à référendum (et rejetée par 55 % des votants, soit un électeur inscrit sur quatre environ)[13]. Mais l'utilisation des fonds par les conseils de quartier reste assez opaque (un journaliste rapporte qu'il s'agit d'abord de payer des « voyages d'études », des « repas citoyens »[14]).
Il faut également porter à son actif la construction de 1 500 logements sociaux par an depuis 2008, et la rénovation de nombreuses infrastructures pour la jeunesse (crèches, écoles, stades, piscines)[15]. Le « plan piscines » est cependant controversé : il est jugé à la fois coûteux et inefficace pour faire face à l'engorgement des piscines. Le 15 octobre 2011, Roland Ries honore une promesse électorale en inaugurant à Strasbourg le premier centre LGBTI de France, créé, développé et géré par l'association La Station[16]. Il inaugure aussi en septembre 2012 le premier Forum mondial de la démocratie qui siège désormais chaque année à Strasbourg.
En octobre 2010, il est cité dans une information judiciaire diligentée par la direction interrégionale spécialisée de Nancy (où l'instruction du dossier avait été dépaysée), pour des soupçons de « favoritisme » et « recel de favoritisme » concernant ce qu'il est convenu d'appeler « le dossier de Bamako » et « le dossier de Noël ». Ce qui pose un problème aux juges est le versement en 2008, sans aucune mise en concurrence, de 16 744 euros à l'agence de communication Atheo (dirigée par un proche, Roland Boehller) en échange d'une étude de quatre pages sur le marché de Noël[17]. Les juges lui reprochent aussi le versement, sans aucun appel d'offres, d'une somme globale de 50 000 euros à trois cabinets de consultants pour des études sur la faisabilité d'un réseau de tram à Bamako (au Mali)[18]. Le Code des marchés publics prévoit en effet l'obligation de publier un appel d'offres. La peine maximale encourue est de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. Roland Ries sera entendu par les services de police en juin 2013[19].
En janvier 2014, comme d'autres candidats aux élections municipales, Roland Ries signe une charte anti-corruption. Il refuse cependant de signer la charte proposée par Anticor (dont l'antenne locale a été fondée par une ancienne adjointe à laquelle il a retiré ses délégations). Il lui préfère celle de Transparency International France. Il s'engage à publier sa déclaration de patrimoine, à ne pas cumuler les mandats, à prévenir les conflits d'intérêts et enfin à garantir la collégialité des décisions en matière d'urbanisme local »[20].
Il procède, fin décembre 2014, à une augmentation des impôts locaux de 3 %[21] tout en soutenant la politique d'austérité pratiquée à la CUS par Robert Herrmann.
Début juin 2018, Roland Ries a été mis en examen pour favoritisme dans une histoire de marchés publics relatif à l'affaire dite du « tram de Bamako »[22], au profit de l'un de ses amis, Roland Boehler[23].
Politique internationale
Premier adjoint au maire, puis maire de Strasbourg, Roland Ries a eu l'occasion de recevoir diverses personnalités de stature internationale au rang desquelles la reine Élisabeth II, François Mitterrand, Yasser Arafat ou Tomislav Nikolić.
Roland Ries a aussi cherché à réconcilier l’Alsace avec son histoire, il a souhaité promouvoir l'identité régionale et le bilinguisme comme moyen d’ouverture sur les autres cultures. Il est membre du comité de patronage du cercle de réflexion franco-allemand strasbourgeois Forum Carolus.
Président de la Mission opérationnelle transfrontalière (MOT) de 1997 à 2001, Roland Ries a présidé la Mission interministérielle pour le rayonnement européen de Strasbourg (MIRES) de 2000 à 2001.
Durant la campagne des élections municipales 2008, il s'est engagé à donner un statut juridique et fiscal propre à l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau. Il est intervenu lors de la discussion au Sénat de la proposition de loi visant à renforcer la coopération transfrontalière, transnationale et interrégionale, par la création d’un groupement européen de coopération territoriale (GECT)[24].
Action au niveau national
Au Sénat
Élu sénateur du Bas-Rhin le 26 septembre 2004 et le 20 février 2005 (son mandat est resté vacant du 27 novembre 2004 au 19 février 2005, à la suite de l'annulation du scrutin pour des problèmes de procédure), il est l'auteur de plusieurs textes adoptés par le Sénat, dont une résolution sur le sujet délicat de la création d'un fonds européen d'ajustement à la mondialisation, une autre sur les services publics dans les transports urbains et régionaux, ainsi qu'une loi votée à l'unanimité au Sénat sur la promotion de l'autopartage. Il a cosigné de nombreuses propositions de loi sur des sujets aussi variés que les crématoriums, l'incitation publicitaire à la consommation d'alcools ou encore les problèmes de stationnement automobile pour les personnes handicapées.
Roland Ries est également l'auteur de nombreux rapports, notamment sur les perspectives d'EADS, « les instruments de défense commerciale de l'Europe », la notion de préférence communautaire...
Le 31 juillet 2007, il est élu membre suppléant de la Délégation française aux Assemblées parlementaires du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale. Le 8 octobre 2008, il est élu vice-président de la nouvelle Commission des affaires européennes du sénat. À la suite de la loi sur le non-cumul des mandats, il renonce à se représenter aux élections sénatoriales de septembre 2014[25].
Dans les transports
L'action de Roland Ries au niveau national est très marquée par son expertise des questions de transports. Il est nommé, en 2001, par Lionel Jospin, membre du Conseil économique et social au titre des personnalités qualifiées jusqu'en 2003. Le , il est élu à l'unanimité à la présidence du Groupement des autorités responsables de transport (GART), qu'il avait déjà présidé entre 1998 et 2001. Cette fonction en faisait un candidat tout désigné pour le ministère des Transports dans le gouvernement Ayrault, poste qu'il refuse pourtant au mois de mai 2012.
Il a également présidé, sous l'égide du commissariat général du Plan, un groupe de concertation sur les transports urbains, chargé de formuler des orientations et des recommandations sur l'organisation, les modes de régulation et le financement des transports urbains. Il a rendu son rapport en 2003 au premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Il rejoint en 2013, le conseil d'administration de la SNCF avec un second parlementaire socialiste, le député Jean-Paul Chanteguet[26].
Engagement militant
Mandats
Mandats nationaux et européens
- de 1995 à 2002 : Membre titulaire du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux d'Europe
- de 2001 à 2003 : Membre du Conseil économique et social
- de 2005 à 2014 : Sénateur du Bas-Rhin. Il est membre de la Commission des Affaires économiques, et, depuis 2008, vice-président de la Commission des Affaires européennes
- depuis 2013 et pour deux ans Président de Cités Unies France[27]
Mandats locaux
- mandats municipaux
- de 1983 à 1989 et de 2001 à 2008 : Conseiller municipal de Strasbourg
- de 1989 à 1997 : premier adjoint au Maire de Strasbourg
- de 1989 à 1997 : vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg
- de 1997 à 2000 : Maire de Strasbourg
- de 1997 à 2000 : Président de la Communauté urbaine de Strasbourg
- de 2001 à 2008 : Conseiller communautaire de la Communauté urbaine de Strasbourg
- de 2008 à 2020 : Maire de Strasbourg
- de 2008 à 2020 : premier vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg
- mandats régionaux
Notes et références
- « Roland Ries est élu maire de Strasbourg » Le Monde 29 juin 1997
- « Après avoir perdu Strasbourg en 2001, la gauche reconquiert la ville » Le Monde 16 mars 2008
- « La gauche revient à Strasbourg » Le Journal du dimanche
- Dernières nouvelles d'Alsace : « Le serment de Roland Ries »
- Dossier de presse des archives municipales et communautaires de Strasbourg
- Christian Bach, « Roland Ries au meeting d'Emmanuel Macron, Philippe Bies affirme #StopMacron », sur dna.fr, (consulté le ).
- Pierre France, « Roland Ries voit en Emmanuel Macron un successeur de Michel Rocard », sur rue89strasbourg.com, (consulté le ).
- « Strasbourg. Olivier Faure : « Roland Ries n’est plus membre de fait du PS » », sur www.dna.fr (consulté le )
- « Le sénateur-maire de Strasbourg est l'un des rois du cumul », sur Rue89strasbourg.com,
- Roland Ries, L'Alsace et la gauche : un terreau pour la social-démocratie, Le Verger, , 187 p. (ISBN 2845740662, EAN 9782845740662)
- « Strasbourg, zones à 30 km/h », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
- « Les promesses du candidat Ries », sur rue89strasbourg.com, (consulté le )
- « Les promesses du candidat Ries », sur rue89strasbourg.com, (consulté le )
- « Strasbourg : Le premier centre LGBTI d’Alsace ouvre bientôt ses portes », sur yagg.com, (consulté le )
- Philippe Wendling, « Le tribunal administratif pointe un avantage injustifié », L'Alsace, (lire en ligne, consulté le )
- Yolande Baldeweck, « Bamako : Roland Ries « serein » sur l’issue de l’enquête », L'Alsace, (lire en ligne, consulté le ) :
« L’enquête vise trois marchés pour des études d’un total d’environ 50 000 € pour le tram de Bamako, confiées à trois bureaux d’études, sans publicité, ni présentation d’autres devis, ce qui est exigé par le code des marchés publics. »
- « Le maire de Strasbourg entendu par la police », sur mediapart.fr, (consulté le )
- « L'autre choix de Ries », 20 minutes, (consulté le )
- « Hausse des impôts locaux », sur france3-regions, (consulté le )
- Olivier Claudon, « Roland Ries mis en examen dans l'affaire de Bamako », Dernières Nouvelles d'Alsace, (lire en ligne, consulté le )
- « Strasbourg: Le maire socialiste Roland Ries mis en examen dans l'affaire du «tram de Bamako» », sur 20 minutes, (consulté le )
- « Extrait du compte rendu intégral de la séance du 3 avril 2008 », sur senat.fr (consulté le )
- « m.leparisien.fr/flash-actualit… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Roland Ries entre au conseil d'administration de la SNCF », sur www.mobilicites.com, (consulté le )
- « Instances et statuts », sur france.org (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Léon Strauss, « Roland Ries », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 31, p. 3215
Articles connexes
Liens externes
- Portail de la politique française
- Portail de Strasbourg