Rose Ouellette

Rose Ouellette, dite « la Poune » (née Marie Rose Alma Nélida Ouellette le à Montréal, Canada, où elle est morte le ), est une comédienne, humoriste et directrice de théâtre (burlesque) québécoise. Elle était la fille de François-Xavier Ouellette et de Joséphine Lasanté[1].

Rose Ouellette
Rose Ouellette vers 1925.
Nom de naissance Rose-Alma Ouellette
Alias
la Poune
Naissance
Montréal, Québec, Canada
Décès
Montréal, Québec, Canada
Nationalité Canadienne
Profession

Biographie

Enfance et début de carrière

Rose-Alma Ouellette est issue d'une famille pauvre et nombreuse de l'est de Montréal. 17 de ses frères et sœurs moururent en bas âge, ne lui laissant que 3 sœurs atteignant l'âge adulte. Elle quitte l'école dès l'adolescence et travaille quelques mois dans une usine de chaussures (Duchess Shoes) au coin de Craig et Beaudry à Montréal.

Attirée par la scène, elle gagne trois concours de chants amateurs à Montréal en seulement 3 semaines. Après quelques seconds rôles au Ouimetoscope, Rose Ouellette est engagée par le comédien et chanteur Paul Hébert pour jouer au Théâtre King-Edward, [2] de Montréal ce qui lui a permis d'obtenir des rôles de plus en plus importants. À cette époque, elle n'a alors que 19 ans.

Dès sa première comédie, elle se présenta pour les besoins de la cause en personnage comique et aussi parce que les noms phonétiquement drôles étaient à la mode, sous celui de « Casserole ». Quelques mois plus tard, Rose Ouellette prend le nom de scène « la Poune » à la suggestion d'un de ses premiers partenaires, le célèbre Olivier Guimond, père. Il suggère « la Poune » parce que cela rimait avec son propre nom de scène, « Ti-zoune ». D'ailleurs, Olivier Guimond, père, fasciné par ce talent authentique et sortant de l'ordinaire, la prend sous son aile et l'aide à comprendre les mécanismes du jeu d'acteur du monde burlesque.

Ce duo connaît d'énormes succès aussi bien à Montréal qu'à Québec et à Ottawa.

Directrice de théâtre

En 1928, Rose Ouellette devient directrice du Théâtre Cartier à Saint-Henri et forme une troupe de burlesque qui compte dans ses rangs Juliette Petrie, qui sera sa partenaire durant plusieurs décennies.

Après huit années comme directrice du Théâtre Cartier[3], Rose Ouellette devient, en 1936, directrice du Théâtre National[4]. Elle y devient une célébrité nationale et remporte d'immenses succès. Pendant 17 ans, la foule se pressera tous les soirs aux portes du National pour entendre la Poune entonner sa chanson-thème « C'est d'la faute à poupa » et présenter, dans des numéros de comédie et de chant, de nouvelles vedettes, dont Alys Robi, qui y fait ses débuts. Tous les grands acteurs de burlesque de cette génération ont joué au Théâtre National dirigé par Rose Ouellette: Juliette Petrie, Arthur Petrie, Manda Parent, Hector Pellerin, Georges Leduc, Simone Roberval, Paul Desmarteaux, Juliette Huot, Olivier Guimond fils et d'Olivier Guimond, père, Paul Hébert et un peu plus tard Pierre Thériault, Jacques Normand, Lucie Mitchell, Léo Rivest et bien d'autres.

Ouellette fut la première femme en Amérique du Nord à avoir dirigé deux théâtres (le Cartier et le National)[5].

Devant la concurrence de la télévision, Rose quitte le Théâtre National en 1953 pour se joindre à la troupe de Jean Grimaldi avec laquelle elle effectuera, durant quelques saisons, des tournées dans tout le Québec.

Le burlesque (genre composé surtout de monologues humoristiques et de sketchs improvisés où l'effeuillage est exclu) domine la scène de Montréal de 1920 à 1950. Au départ présenté en anglais et lourdement influencé par le vaudeville américain, le burlesque doit son remarquable succès en français - presque exclusivement à trois interprètes qui dirigèrent tous de nombreuses troupes de burlesques francophones: Arthur Petrie (mari de Juliette Petrie), Olivier Guimond, père Ti-zoune »), comique le plus populaire de l'époque, et un peu plus tard, Rose Ouellette (« la Poune »), qui apprend son art d'Olivier Guimond, père et qui demeurera la grande reine du burlesque québécois jusqu'aux derniers moments sur scène au Théâtre des Variétés de Gilles Latulippe[6].

Le cabaret, la télévision et le cinéma

Très rapidement, dès 1953, on lui demanda de tenir un petit rôle dans son premier film, Cœur de maman.

Longtemps ignorée à la télévision québécoise, elle fait ses débuts à la télévision dans «Les Deux Valses», pièce d'André Laurendeau présentée par la SRC en 1960. Puis on la retrouve, l'année suivante, dans la série humoristique «Télé-surprise» (CFTM). Plus tard, elle tient des rôles épisodiques dans les téléromans « Chère Isabelle » (TVA, 1976-1977), « Les Brillant » (TVA, 1979-1982) et « Les Moineau et les Pinson » (TVA, 1982-1985).

Au théâtre, Rose Ouellette joue, en 1974, dans Un jour, ce sera ton tour de Serge Sirois au Théâtre du Nouveau-Monde et, en 1981, avec Réjean Lefrançois, dans Boeing Boeing au théâtre d'été de l'île Charron. Elle fut également très active pendant une vingtaine d'années au Théâtre des Variétés.

Au cinéma, elle tient des rôles dans L'Apparition (1972) de Roger Cardinal et Les Aventures d'une jeune veuve (1974) de Roger Fournier.

En 1980, elle a enregistré sa première chanson sur disque intitulé « Je n'aurais plus jamais vingt ans » sur 45 tours chez Trans-Canada Disques. La face B contient la version instrumentale jouée par Jacques Laflèche[7].

Elle enregistre un album de Noël en 1989 intitulé Swingnez vot' compagnie. Le disque est produit par Lee Abbott et Nicole Martin et paru sur étiquette Disques Diva.

Elle ne prend véritablement sa retraite qu'à l'âge de 90 ans. Elle décède à Montréal le et est enterrée au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal[8].

Filmographie

Distinctions

Anecdotes

  • En 1993, elle fut le porte-parole d'une pub télévisée de la bière "La rousse" brassée par Molson. Le slogan était "La rousse est douce!" faisant référence au fait que toutes deux étaient rousses.
  • Une rue est nommée en son honneur à Montréal dans l'arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie[9].

Sources

  • Juliette Petrie, Quand on revoit tout cela! Le burlesque au Québec. 1914-1960, Montréal, 1977.
  • Philippe Laframboise, "La Poune", Montréal, Éditions Héritage, 1978.
  • Chantal Hébert, Le burlesque au Québec. Un divertissement populaire, Montréal, Éditions Hurtubise HMH, 1981.
  • Chantal Hébert, Le burlesque québécois et américain, Les Presses de l'Université Laval, 1989.

Bibliographie

  • (en) Phil Laframboise et al. (photogr. Luc Bélisle), 101 années de vedettariat au Québec, Outremont, Éditions du Trécarré, , 160 p. (ISBN 978-2-892-49979-7 et 978-2-892-49977-3, OCLC 46542956)

Notes

  1. « Acte de baptême (baptême 595, registre de la paroisse du Sacré-Cœur-de-Jésus-de-Montréal pour l'année 1903 », sur BAnQ, (consulté le )
  2. situé aujourd'hui au 1161 Boulevard St-Laurent
  3. 3990 Notre-dame Ouest à Montréal
  4. 1220 rue Sainte-Catherine est à Montréal
  5. Phil Laframboise, 101 années de vedettariat au Québec, 2000. p. 10
  6. adapté de l'Encyclopédie canadienne Historica
  7. « Rose "La Poune" Ouellette* / Jacques Laflèche – Je N'aurai Plus Jamais Vingt Ans », discogs.com (consulté le )
  8. Répertoire des personnages inhumés au cimetière ayant marqué l'histoire de notre société, Montréal, Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, 44 p.
  9. « Fiche descriptive », sur www.toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )

Liens externes

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