Rosine Mbakam
Rosine Mbakam (née en 1980)[1], est une réalisatrice camerounaise basée en Belgique[2]. Elle a réalisé plusieurs films courts métrages et longs métrages dont les plus connus sont les films documentaires Les Deux Visages d'une femme bamiléké sorti en 2016 et Chez Jolie Coiffure sorti en 2018 qui lui ont permis de remporter de nombreux prix internationaux[3].
Nom de naissance | Rosine Mfetgo Mbakam |
---|---|
Naissance |
Yaoundé (Cameroun) |
Nationalité | Camerounaise |
Profession | Réalisatrice |
Films notables |
Tu seras mon allié Les Deux Visages d'une femme bamiléké Chez Jolie Coiffure |
Biographie
Débuts et Formations
Rosine Mbakam est née au Cameroun en 1980. Elle est originaire de Tonga, dans le département du Ndé, dans la Région de l'Ouest Cameroun. Elle grandit dans une famille bamilékée traditionnelle[4]. Elle passe son enfance à Yaoundé[5].
Rosine Mbakam fait ses premiers dans le cinéma en 2001 et suit une formation en audiovisuel au Cameroun entre 2001 et 2004 au sein du COE (Centro orientamento Educativo), une organisation non gouvernementale (ONG) italienne basée à Yaoundé[6]. Elle rejoint ensuite l'équipe de la chaine de télévision privée camerounaise STV (Spectrum Télévision) où elle travaille en tant que reporter d'images et réalisatrice de programmes de 2004 à 2007[7],[8]. En 2007, alors âgée de 27 ans, elle quitte le Cameroun pour la Belgique et s'inscrit à l'INSAS à Bruxelles où elle poursuit ses études en cinéma et production audiovisuelle[6]. Elle sort diplômée de l'INSAS en 2012[9].
Carrière
Rosine Mbakam réalise ses premiers films dès 2009 alors qu'elle est encore étudiante. Il s'agit entre autres des courts métrages Un cadeau sorti en 2010, et Les Portes du passé sorti en 2011[10]. En 2011 elle co-réalise avec Mirko Popovitch le film Mavambu, un portrait de l'artiste congolais Freddy Tsimba produit par Africalia[11]. Après l'obtention de son diplôme, elle réalise et monte des films et documentaires pour la société de production Africalia tout en réalisant ses propres films[7]. Puis en 2014, elle cofonde la maison de production Tândor Productions avec Geoffroy Cernaix[6].
Les Deux Visages d'une femme bamiléké
En 2016, Rosine Mbakam réalise son premier long métrage, un film documentaire intitulé Les Deux Visages d'une femme Bamiléké. Le film de 76 minutes est un documentaire personnel dans lequel la réalisatrice relate son retour dans son pays natal, avec son mari français et leur fils, après sept années d’absence[12]. Le film est constitué d’une série de conversations entre la réalisatrice et sa mère principalement, sur des sujets variés liés à la famille, le genre et aussi la politique[13].
Chez Jolie Coiffure
Rosine Mbakam réalise en 2018 un second film intitulé Chez Jolie Coiffure. Le documentaire de 71 minutes traite de l’immigration, du quotidien et des difficultés des immigrés africains en Europe[4]. Le film se déroule à Bruxelles dans un salon de coiffure tenue par une immigrante camerounaise dans le quartier de Matonge[14].
Ces deux films ont rencontré un réel succès et lui ont permis de participer à plusieurs festivals internationaux et de remporter de nombreux prix et récompenses[15].
Les prières de Delphine
Rosine Mbakam réalise en 2021 un troisième film intitulé Les Prières de Delphine. Ce film est le portrait de Delphine, une jeune camerounaise. Delphine, comme d'autres, fait partie d'une génération de jeunes africaines broyés par les sociétés patriarcales et livrées à cette colonisation sexuelle occidentale comme seul moyen de survie.
Ces trois films ont rencontré un réel succès et lui ont permis de participer à plusieurs festivals internationaux et de remporter de nombreux prix et récompenses[15].
Presse
« Rosine Mbakam’s stark, straightforward but subtly potent documentary doesn’t leave Sabine’s tiny workplace once in the lm’s 70-minute runtime, viewing her much-traveled, much-punished life through the prism of its four close walls, and the vibrant but vulnerable community that lls the space.“Chez Jolie Coiffure” is one of a pair of complementary but individually self-contained documentaries by Mbakam to examine West African female identity and displacement, both simultaneously released Stateside by Icarus Films. The other, “The Two Faces of a Bamileke Woman,” is more autobiographical, movingly following the lmmaker — herself a Cameroonian expat in Belgium — as she returns to her homeland, observing her mother’s place and routine in a society to which Mbakam feels both a child and a stranger. “Chez Jolie Coiffure” is the inverse lm, with Mbakam remaining a largely silent behind-the-camera witness to a fellow migrant’s disorientation, in this case trying to carve out her own space on foreign turf. »
— « Chez Jolie Coiffure », Film Review dans Variety[16]
« Amplifying their valuable accounts, which are inherently tied to her own, Mbakam responsibly serves as protector of this collective bond and shared history. Like all great documentarians, Mbakam synthesizes objectivity and idiosyncrasy during the process of extracting meaning from what occurs in front of her or the conversations she engages in. The camera acts as a direct extension of her eyes. She’d seen these women before but not through the revelatory lens of cinema, and what she discovered about them and herself is maybe more truthful than what reality alone can discern. »
— « African expat lmmaker Rosine Mbakam reveals the strength of women through cinema » dans Los Angeles Times[17]
« With a view that is at once intimate and distant,Mbakam shows the duality of diasporic identity; she is never totally at home,and never totally without it.In both of her short lms,Mbakam demonstrates a mastery of perspective, a rare ability to include the camera in community. Her lms do not give voice to her subjects — rather, she shares with women the chance to speak for themselves. »
— « Two Films From Rosine Mbakam Explore West African Women’s Identity » dans New York Times[18]
« She delves deep into family history and intimate experience and opens it out into a wide web of societal connections and political implications. “The Two Faces of a Bamiléké Woman,” together with her second feature, “Chez Jolie Coiffure” (2018), which are both opening at the Anthology Film Archives today, for a weeklong run, reveal Mbakam to be one of the foremost lmmakers of creative non ction working right now. Mbakam’s compositional sense—her cinematic thought in action—is revealed throughout the rest of the lm, and informs all of her work. »
— « Rosine Mbakam’s Intimate Documentaries of Cameroon and the Diaspora », The New Yorker[19]
« Le documentaire Chez Jolie Coiffure offre une parole inédite. « J’avais envie qu’on voie une réalité qu’on n’a pas l’habitude de voir », souligne la réalisatrice camerounaise. « J’avais envie de casser ces stéréotypes des personnes qui arrivent pour pro ter ou prendre le travail des autres alors qu’elles travaillent et créent leur propre travail. Je voulais aussi montrer que ce sont des lles qui ré échissent, qui parlent de politique, des médias et de la manière dont on les montre. Et je voulais que cette population s’approprie la parole et dise ce qu’elle pense de cette société. On parle souvent des migrants mais jamais on n’entend leur voix.» »
— « Chez Jolie Coiffure, Sabine loin de l’Europe rêvée », Le Soir[20]
« Sabine et Rosine se sont rencontrées via une amie commune et très vite le parcours d’exil de la Camerounaise a attiré l’attention de sa jeune compatriote. Car malgré les coups durs, Sabine se bat, persuadée qu’un jour, la chance lui sourira. Rosine Mbakam se souvient de son propre étonnement lorsqu’elle a dé couvert Matonge et les étranges visites qui s’y pratiquent presque tous les jours. Elle a eu envie de son der la réalité de ce quartier où se croisent une majorité de Congolais mais aussi des ressortissants de toute l’Afrique aux parcours souvent chahutés. Rosine y est revenue avec une caméra pour que tous ceux qui se sentaient observés puissent s’exprimer. »
— « Chez Jolie coiffure éclaire l’intimité d’une combattante », La Libre[21]
« Le long-métrage est tourné en huis clos et permet d’entrer dans l’intimité de Sabine et des autres qui fréquentent le salon. Les femmes ont ici une place prédominante. On ne voit quasi qu’elles. Le personnage de Sabine est flamboyant : elle crève l’écran. « Je voulais montrer la réalité de ces femmes. Que le spectateur prenne place dans le salon comme j’y ai pris ma place pour faire le lm », poursuit Rosine Mbakam. C’est réussi. Le lm a évidemment une portée politique et pose des questions (…) »
— « Un long-métrage dans les coulisses des coiffeuses de Matonge », Sudpresse
Filmographie
Prix et Nominations
- 2017 : Sélections Regards du présent et Place au doc - FIFF Namur (Belgique)
- 2017 : États généraux du film documentaire - (France) - Journée Scam[22]
- 2017 : mention spéciale - Documentaire international - Écrans noirs - Yaoundé (Cameroun)[23]
- 2017 : meilleur film, Do Pao International Documentary Film Festival
- 2017 : Delhi International Film Festival
- 2017 : The Prize of the Flemish Unesco Commission[24]
- 2017 : mention spéciale, Festival international du film documentaire de Saint-Louis (Sénégal)
- 2017 : Panorama belge Festival Filmer à tout prix Bruxelles (Belgique)
- 2017 : African Diaspora International Film Festival[25]
- 2018 : DOK.FEST Internationales Dokumentarfilmfestival München - Munich (Allemagne) - Sélection
- 2018 : New York African Film Festival (New York)
- 2018 : meilleur documentaire, London Feminist Film Festival (Royaume-Uni)
- 2018 : International Film Festival Rotterdam
- 2019 : Discovery Award, Society of Media Authors and Creators (SCAM)
- 2019 : West African Film Festival 2018[25]
- 2019 : The Spirit of the Festival Prize at Light Film Festival 2019[6]
Elle a également été nominée au Fespaco 2019[26] et à Emerging International Filmmaker Award à Londres en 2019 avec son film Chez Jolie Coiffure[27].
Liens externes
- Ressource relative à l'audiovisuel :
Notes et références
- « Les Deux Visages d'une femme Bamiléké - Tënk », sur www.tenk.fr (consulté le )
- (en) « The Films Of Rosine Mbakam », sur The New Yorker (consulté le )
- (en-US) Teo Bugbee, « Review: Two Films From Rosine Mbakam Explore West African Women’s Identity (Published 2019) », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Meet The Filmmaker Reinventing How African Women Are Portrayed In Movies », sur NPR.org (consulté le )
- PHILIPPE DELVOSALLE, « « Chez jolie coiffure » : interview de Rosine Mbakam | Nord/Sud », sur www.pointculture.be (consulté le )
- (en-US) « Mbakam, Rosine | African Film Festival, Inc. » (consulté le )
- Africultures, « Rosine Mbakam », sur http://africultures.com/ (consulté le )
- « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
- (en) Lionel Dutrieux, « “Chez Jolie Coiffure”: Entretien avec Rosine Mbakam », sur Medium, (consulté le )
- « Réalisatrice | Les deux visages », sur lesdeuxvisagesdunefemmebamileke.com (consulté le )
- (en) « Chez Jolie Coiffure », sur DCTV (consulté le )
- (en) Carmela Garritano, « Rosine Mbakam, director. The Two Faces of a Bamiléké Woman. 2016. 76 min. French and Bamiléké, with English subtitles. Cameroon and France. Icarus Films. $348. », African Studies Review, vol. 63, no 1, , E40–E42 (ISSN 0002-0206 et 1555-2462, DOI 10.1017/asr.2019.56, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Richard Brody, « Rosine Mbakam’s Intimate Documentaries of Cameroon and the Diaspora », sur The New Yorker (consulté le )
- « Rosine Mbakam à propos de son film Chez Jolie Coiffure | Musée national de l'histoire de l'immigration », sur www.histoire-immigration.fr (consulté le )
- « Les Deux Visages d'une femme bamiléké », sur film-documentaire.fr (consulté le )
- (en-US) Guy Lodge et Guy Lodge, « ‘Chez Jolie Coiffure’: Film Review », sur Variety, (consulté le )
- (en-US) Facebook et Twitter, « Review: African expat filmmaker Rosine Mbakam reveals the strength of women through cinema », sur Los Angeles Times, (consulté le )
- (en-US) Teo Bugbee, « Review: Two Films From Rosine Mbakam Explore West African Women’s Identity », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Condé Nast, « Rosine Mbakam’s Intimate Documentaries of Cameroon and the Diaspora », sur The New Yorker, (consulté le )
- « Une cartographie filmée de Matonge, prochain projet de Rosine Mfetgo Mbakam », sur Le Soir, (consulté le )
- Karin Tshidimba, « "On espère que ce film va aider à changer le regard sur le quartier Matonge" », sur La Libre.be (consulté le )
- « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
- « Les Deux Visages d'une femme bamileke », sur tv5monde.com/ (consulté le )
- (en) « Les deux visages d'une femme bamiléké. The two faces of a bamiléké woman », sur African Studies Centre Leiden, (consulté le )
- « Icarus Films: Two Faces of the Bamileke Woman », sur icarusfilms.com (consulté le )
- « Sélection officielle films – FESPACO » (consulté le )
- (en-GB) Explort UK, « Rosine Mbakam », sur Be Cultural (consulté le )
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