Réseau routier de la Haute-Corse

Cet article présente l'histoire, les caractéristiques et les événements significatifs ayant marqué le réseau routier du département de la Haute-Corse en France.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de la Haute-Corse est de 4 467 km, se répartissant en km d'autoroutes, 331 km de routes nationales, 2 462 km de routes départementales et 1 674 km de voies communales. Il occupe ainsi le 90e rang au niveau national sur les 96 départements métropolitains quant à sa longueur et le 95e quant à sa densité avec 0,96 km par km2 de territoire.

Histoire

Carte de Levasseur de la Corse

XVIIIe siècle

De 1750 à 1784, l’ensemble du réseau routier français est pour la première fois cartographié à grande échelle (au 1/86400) par Cassini, à la demande de Louis XV. Cependant la Corse ne fut sous domination française qu'à partir de 1769 ; elle ne fut pas cartographiée par Cassini. On ne dispose donc pas de document officiel répertoriant les routes de Corse au XVIIIe siècle.

Il n’y a donc pas de carte de Cassini de la Haute-Corse

XIXe siècle

L’Atlas national illustré réalisé par Victor Levasseur est un précieux témoignage du XIXe siècle, les cartes coloriées à la main sont entourées de gravures indiquant statistiques, notes historiques et illustrations caractéristiques des départements. Sur ces cartes sont représentées les routes, voies ferrées et voies d'eaux. Par ailleurs, les départements sont divisés en arrondissements, cantons et communes.

À cette époque la Corse était constituée en un département unique.

XXe siècle

Dans la première moitié du XXe siècle, la Corse, alors département, comptait deux mille kilomètres de routes nationales de deuxième catégorie (numéros compris entre 25 et 300) et de troisième catégorie (numéros supérieurs à 300).

Réforme de 1930

Devant l'état très dégradé du réseau routier au lendemain de la Première Guerre mondiale et l'explosion de l'industrie automobile, l'État, constatant l'incapacité des collectivités territoriales pour remettre en état le réseau routier pour répondre aux attentes des usagers, décide d'en prendre en charge une partie. L'article 146 de la loi de finances du prévoit ainsi le classement d'une longueur de l'ordre de quarante mille kilomètres de routes départementales dans le domaine public routier national[1].

En ce qui concerne le département de la Corse, ce classement devient effectif à la suite du décret du [2].

Réforme de 1972

En 1972, un mouvement inverse est décidé par l'État. La loi de finances du prévoit le transfert dans la voirie départementale de près de cinquante-trois mille kilomètres de routes nationales[3]. Le but poursuivi est[4] :

  • d'obtenir une meilleure responsabilité entre l'État et les collectivités locales en fonction de l'intérêt économique des différents réseaux ;
  • de permettre à l'État de concentrer ses efforts sur les principales liaisons d'intérêt national ;
  • d'accroître les responsabilités des assemblées départementales dans le sens de la décentralisation souhaitée par le gouvernement ;
  • d'assurer une meilleure gestion et une meilleure programmation de l'ensemble des voies.

Le transfert s'est opéré par vagues et par l'intermédiaire de plusieurs décrets publiés au Journal Officiel. Après concertation, la très grande majorité des départements a accepté le transfert qui s'est opéré dès 1972. En ce qui concerne le département de la Corse, le transfert est acté avec un arrêté interministériel publié au journal officiel le [5].

Le département de la Haute-Corse a été formé par division de la Corse le , en application de la loi du . Les routes nationales secondaires furent déclassées et incluses dans le réseau départemental. La division de la Corse en deux départements en 1976 ne modifia pas la numérotation de ces routes.

La loi no 01-428 du créant la Collectivité territoriale de Corse transféra à la CTC le patrimoine relatif au réseau routier national sur le territoire de la Corse, ainsi que la compétence en matière de gestion de ce réseau. Depuis cette date, les routes nationales situées en Corse ont conservé leur appellation, et quelques créations de routes nationales ont même eu lieu (route de l'Ostriconi notamment). La deuxième vague de déclassement de 2006 n'a pas concerné la Corse.

Caractéristiques du réseau

Consistance du réseau

Le réseau routier de Haute-Corse comprend quatre catégories de voies : les routes nationales appartenant au domaine public routier national et gérées par la collectivité territoriale de Corse[6], les routes départementales appartenant au domaine public routier départemental et gérées par le Conseil général de la Haute-Corse[7] et les voies communales[8] et chemins ruraux[9] appartenant respectivement aux domaines public et privé des communes et gérées par les municipalités. Le linéaire de routes par catégories peut évoluer avec la création de routes nouvelles ou par transferts de domanialité entre catégories par classement ou déclassement, lorsque les fonctionnalités de la route ne correspondent plus à celle attendues d'une route de la catégorie dans laquelle elle est classée. Ces transferts peuvent aussi résulter d'une démarche globale de transfert de compétences d'une collectivité vers une autre.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de la Haute-Corse est de 4 467 km, se répartissant en km d'autoroutes, 331 km de routes nationales, 2 462 km de routes départementales et 1 674 km de voies communales. Il occupe ainsi le 90e rang au niveau national sur les 96 départements métropolitains quant à sa longueur et le 95e quant à sa densité avec 0,6 km par km2 de territoire.

L'évolution du réseau routier entre 2002 et 2010 est donnée dans le tableau ci-après[10].

Évolution du réseau routier entre 2002 et 2010
Catégorie de route200220032004200520062007200820092010
Routes nationales331331331331331331331331331
Routes départementales2 4302 4332 4392 4612 4512 4592 4592 4592 462
Voies communales1 4981 4991 5071 5191 5351 5661 5661 6251 674
TOTAL4 2594 2634 2774 3114 3174 3564 3564 4154 467

Routes nationales existantes

La N 2197 à sa jonction avec la N 197 à Lozari

Anciennes routes nationales

Réalisations ou événements récents

  • Aménagements sur la RN 193 :
  • Construction de la route nouvelle de l’Ostriconi (RN 1197) (1998).
  • Rectifications de la RN 200 (ponts de Piedicorte, Fajo, Cursigliese).
  • Construction du nouveau pont d'Altiani (2011) pour préserver l'ouvrage génois existant classé Monument historique[11].
  • Construction d'une voie nouvelle à 2×2 voies sur dix kilomètres entre Borgo (RN 193) et Vescovato (RN 198) (en cours).

Notes et références

  1. Jacques Borredon, Code de la voirie routière et textes annexes : explicitations et commentaires, Editions du Papyrus, , 645 p. (ISBN 978-2-87603-160-9 et 2-87603-160-4, lire en ligne) p.  22-23-87
  2. Fac-simile du décret signé par le Président de la République Gaston Doumergue, publié au Journal officiel en date du 6 juin 1931, classant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  3. « Projet de loi relatif aux libertés et aux responsabilités locales - Chapitre 1 - la voirie », sur le site du Sénat (consulté le )
  4. Rapport sur le transfert du réseau de la voirie nationale secondaire dans la voirie départementale, Conseil général du Loiret, séance du 6 décembre 1972
  5. Fac-simile de l'arrêté interministériel publié au Journal officiel en date du 31 décembre 1972, déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  6. Art. 123-1 du Code de la voirie routière
  7. Art. 131-1 du Code de la voirie routière
  8. Art. 141-1 du Code de la voirie routière
  9. Art. 161-1 du Code de la voirie routière
  10. Mémento de statistiques des transports, Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux : 3.3.3 Routes départementales et voies communales par région et département, site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / Économie et statistiques. Données au 31 décembre 2010.
  11. Notice no PA00099154, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Sources

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