Rudolf Breitscheid

Rudolf Breitscheid est un homme politique socialiste allemand, né le à Cologne et mort le au camp de Buchenwald. Actif dans la Résistance allemande au nazisme, il fut arrêté par la police française et livré à la Gestapo.

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Rudolf Breitscheid
Breitscheid (à droite) avec Otto Braun, au cours d’un grand rassemblement républicain en , dans le cadre d'une campagne électorale en Prusse.
Fonctions
Député au Reichstag sous la république de Weimar
-
Ministre de l'Intérieur
État libre de Prusse
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Burschenschaft Arminia Marburg (d)
Lieux de détention
Archives conservées par
Plaque en l'honneur de Rudolf Breitscheid, à l’endroit où il a vécu à Berlin : il y est précisé qu'il a été livré à la Gestapo par la police de Vichy, et qu'il est mort au cours d'un attaque aérienne du camp de Buchenwald.
Vue de la sépulture.

Biographie

Fils d'un libraire de Cologne[2], Rudolf Breitscheid suit des études d'économie à l'université de Munich et soutient une thèse de doctorat à l'université de Marbourg.

Il adhère au Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) en 1912, puis est membre du Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne (USPD) de 1917 à 1922, avant de retourner au SPD[2].

Il est élu député au Reichstag à l'époque de la république de Weimar ; il exerce d’autre part les fonctions de ministre de l'intérieur de l’État libre de Prusse de 1918 à 1919.

En , après la prise du pouvoir par les nazis, il émigre en France, en passant par la Suisse. En , son nom figure dans la première liste des citoyens du Troisième Reich déchus de leur nationalité (de). Au cours de son exil à Paris, entre 1935 et 1936, il est l'un des cofondateurs du cercle Lutetia : il s'agit d’une tentative de formation d’un front populaire opposé à la dictature de Hitler. Il fait aussi partie des signataires d’un « Appel au peuple allemand ».

Le , l'université de Marbourg lui retire son titre de docteur.

En 1941, il est arrêté à Arles par la police du régime de Vichy, en compagnie de Rudolf Hilferding, alors qu'ils tentent de rejoindre Marseille pour sortir de France avec l'aide du réseau de Varian Fry. Ils sont livrés à la Gestapo[3] puis internés à la prison de la Santé. Hilferding se serait suicidé dans sa cellule peu après son arrivée. Breischeid est expédié à Berlin, Prinz-Albrecht-Strasse, dans la prison de la Gestapo. Au début de 1942, lui et sa femme sont transférés au camp de concentration de Sachsenhausen. À l'automne 1943, le couple est à nouveau transféré, cette fois à Buchenwald : ils sont alors détenus dans un camp annexe baptisé Fichtenhain, en dehors des limites du camp principal. Le , un bombardement américain vise Buchenwald[4] : son épouse est grièvement blessée. Certains de ses compagnons de captivité confirment qu'il a également été atteint par une explosion et qu'on l’a ensuite retrouvé mort.

La mort du communiste Ernst Thälmann est annoncée simultanément à celle de Breitscheid : la presse nazie affirme que Thälmann fait aussi partie des victimes du bombardement, alors qu'en réalité il a été assassiné six jours plus tôt, sur ordre de Hitler semble-t-il.

Bibliographie

  • Rainer Behring: Rudolf Breitscheid (1874–1944). Liberaler Sozialreformer – verbalradikaler Sozialist – sozialdemokratischer Parlamentarier. In: Detlef Lehnert (de) (Hrsg.): Vom Linksliberalismus zur Sozialdemokratie. Politische Lebenswege in historischen Richtungskonflikten 1890–1945. Böhlau Verlag, Köln Weimar Wien 2015 (ISBN 978-3-412-22387-8), S. 93–124.

Références

  1. « http://hdl.handle.net/10622/ARCH00113 » (consulté en )
  2. Jacques Droz, « BREITSCHEID Rudolf », sur maitron.fr.
  3. Breitscheid et Hilferding font partie des premières victimes des dispositions découlant de l'article 19 de l'armistice de 1940 (cf. Gilbert Badia, « 1940-1944, quand Vichy livrait à Hitler les étrangers réfugiés en France »
  4. « Éphéméride allemand : que s'est-il passé le lundi 28 août 1944 ? », sur chroniknet.de (consulté le ).

Annexes

Liens externes

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