Rue du Château-Landon

La rue du Château-Landon est située dans le 10e arrondissement de Paris. Elle se nommait autrefois « rue du Chemin-des-Potences[1] ».

Pour les articles homonymes, voir Château (homonymie), Landon et Château-Landon (homonymie).

10e arrt
Rue du Château-Landon

La rue en juin 2021.
Situation
Arrondissement 10e
Quartier Saint-Vincent-de-Paul
Début 185, rue du Faubourg-Saint-Martin
Fin 1, boulevard de la Chapelle
173, boulevard de la Villette
Voies desservies Rue Philippe-de-Girard
rue La Fayette
rue de l'Aqueduc
rue Louis-Blanc
rue Chaudron
Morphologie
Longueur 600 m
Largeur 18 m
Historique
Ancien nom Chemin des Potences
Chemin de Notre-Dame-des-Vertus
Chemin du Château-Landon
Géocodification
Ville de Paris 1915
DGI 1924
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 10e arrondissement de Paris
Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

Cette voie du quartier Saint-Vincent-de-Paul débute au 185, rue du Faubourg-Saint-Martin et se termine au 1, boulevard de la Chapelle et 173, boulevard de la Villette

Origine du nom

Plaque de la rue.

Au cours du XIXe siècle, et notamment dans la nomenclature officielle des voies de Paris et dans le Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments des frères Lazare, qui faisait alors office de référence, l'erreur sur l'origine de l'odonyme s'est perpétuée. Contre toute évidence géographique, il était recopié de texte en texte que la rue conduisait au village de Château-Landon[2]. D'ailleurs, la rue s'appelait alors fort logiquement « rue de Château-Landon ». Charles Sellier a démontré en 1900 que la maison du dénommé Landon, élevée sur le bord de cette voie, était celle qui avait donné son nom[3]. Jacques Hillairet reprend cette origine dans son Dictionnaire historique des rues de Paris. Il y évoque une demeure, un « castel », construit pour le sieur Landon sous Louis XIV, situé vers le no 39, et qui aurait été utilisée comme maison de campagne par les lazaristes[4].

Le château était encore présent en 1900 et, selon le marquis de Rochegude dans son ouvrage Promenade dans les rues de Paris par arrondissements[5], seule la porte subsistait en 1910 : « Rue de Château-Landon. Au 39 nous voyons la porte d'un château construit sous Louis XIV par un sieur Landon. Il devint la maison de campagne de la congrégation de Saint-Lazare, a donné son nom à la rue qui s'appelait jadis “chemin des Potences”, […] cette dernière était coupée à angle droit par l’ancienne rue disparue “Quatre-Sols”. » Une remise en cause argumentée de la version des frères Lazare peut être consultée dans le Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France[6]. Un immeuble des années 1910 en brique et pierre, aujourd'hui HLM gérée par ICF Habitat, occupe la parcelle où était le château Landon.

Historique

La voie existait déjà à la fin du XVIIe siècle[7]. Elle menait à la barrière des Vertus et se prolongeait par la rue des Vertus (actuelle rue d'Aubervilliers) qui suivait le pèlerinage de Notre-Dame-des-Vertus. La ligne 49 de l'ancien tramway d'Île-de-France empruntait la rue du Château-Landon[8].

Le 23 mars 1918, durant la Première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose au no 13 rue du Château-Landon[9] ou était situé l'ancien bâtiment de l'usine Leroy appartenant, après expropriation, à la compagnie des chemins de fer de l'Est. C'était une usine de papiers peints située près de la gare de l'Est[10],[11].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

La piscine Château-Landon

Une piscine de style Art nouveau se situe au 31, rue du Château-Landon. Elle a été commandée en 1882 par la Société française de gymnastique nautique[13], et fut inaugurée en 1884[14] ; c'est la première piscine couverte, chauffée et publique en france et parisienne[15]. Elle a été dessinée par l’architecte Bessières, assisté de l’ingénieur Edmond Philippe[16] et de Paul Christmann[17]. C'était une piscine alimentée en eau chauffée par l’industrie[18] des usines élévatoires de la Villette.

Une thèse d'Antoine Le Bas, Des piscines et des villes. Genèse et développement d’un équipement de loisir[19], décrit l'équipement :

« Le bâtiment est de type industriel, en pans de fer hourdés de briques, couvert d’une charpente métallique à fermes Polonceau, supportant une verrière qui dispense un éclairage zénithal. L’aération est assurée par des lanterneaux mobiles. L’établissement proposait également une salle de douches et de lavabos accessibles avant le bain, ainsi qu’une salle de sudation où la température de l’air et de la vapeur ambiante est maintenue à 60 °C. Le bassin proprement dit, de cinquante mètres de longueur, offre grand et petit bains ainsi qu’une eau chauffée à 25 °C ; autour du bassin, se répartissent deux rangs de cabines. À l’étage, un restaurant devait soulager l’appétit de nageurs qui pratiquent à jeun. »

Notes et références

  1. Louis et Félix Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1855, p. 269-270 [lire en ligne].
  2. Louis et Félix Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844, p. 128 [lire en ligne].
  3. Procès-verbal de la Commission du Vieux Paris, 18 janvier 1900, p. 18-20?
  4. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, numéros 629-639, p. 528 et 438.
  5. Marquis de Rochegude, Promenade dans les rues de Paris par arrondissements.
  6. Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France, 17e année, 1890.
  7. « Rue du Château-Landon », nomenclature officielle des voies de Paris, paris.fr.
  8. Voir ce plan de 1923.
  9. [bpt6k4605797h/f6.item lire en ligne] sur Gallica
  10. L’ancienne usine génératrice de la manufacture de papiers peints Isidore Leroy 13, rue du Château-Landon, Paris
  11. Revivez l'histoire de l'usine de papiers peints Leroy
  12. Séance plénière de la Commission du Vieux Paris du 24 juin 2016, p. 14.
  13. Mairie de Paris : Histoire et patrimoine.
  14. Julia Csergo, Liberté, égalité, propreté. La morale de l'hygiène au XIXe siècle, .
  15. Paris 10e arrondissement par l'association Histoire et vies du 10e (Paris, France).
  16. www.tourcoing.fr.
  17. Christmann a bâti sa prospérité sur une concession obtenue de la ville de Paris qui lui assure à bas prix l’exclusivité des eaux de condensation des machines élévatoires de la ville de Paris.
  18. L’idée était dans l’air. « Françoise Hamon a retrouvé dans les archives de l’École centrale un concours de projets, organisé en 1875, sur le thème des immeubles industriels dotés d’une piscine rentabilisant l’eau de condensation des machines à vapeur. Joseph Oller, de son côté, récupère les eaux de condensation de l’usine Godillot pour sa piscine de la rue de Rochechouart. La piscine Hébert, construite en 1896 par l’architecte Kuffer, bénéficiait d’une eau à 26 °C issue d’un puits artésien foré pour alimenter le quartier en eau potable. » Philippe Artru et Rémi Rivière, Deux siècles d’architecture sportive à Paris. Piscines, gymnases, Paris, délégation à l’Action artistique de Paris, 1984, p. 30.
  19. Histoire urbaine, Maison des Sciences de l'Homme, vol. 1, no 1, 2000 (ISSN 0703-0428), p. 145-162 .
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