Rue du Fourbastard
La rue du Fourbastard (en occitan : carrièra del Forn de Bastard) est une rue du centre historique de Toulouse, en France. Elle traverse les quartiers Capitole, dans sa partie ouest, et Saint-Georges, dans sa partie est, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé de Toulouse.
Rue du Fourbastard (oc) Carrièra del Forn de Bastard | |
Situation | |
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Coordonnées | 43° 36′ 09″ nord, 1° 26′ 43″ est |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Ville | Toulouse |
Quartier(s) | Capitole et Saint-Georges |
Début | no 14 bis rue des Puits-Clos |
Fin | no 15 rue de la Pomme |
Morphologie | |
Type | Rue |
Longueur | 68 m |
Largeur | entre 4 et 6 m |
Histoire | |
Anciens noms | Rue du Fourbastard (début du XIVe siècle) |
Toponymie
La rue du Fourbastard a toujours porté ce nom depuis les premières mentions du nom au XIVe siècle. Le nom lui vient d'un four qui appartenait à un certain Bastard. À la Révolution, la rue reçoit le nom de rue de Lycurgue, en l'honneur du législateur spartiate, auteur de la Grande Rhêtra, qui vécut au IXe siècle[1].
Description
La rue du Fourbastard est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse. Longue de 125 mètres, elle naît perpendiculairement à la rue des Puits-Clos. Elle suit un tracé rectiligne d'est en ouest. Relativement étroite, la première partie de la rue ne fait que 4 mètres de large. La rue est ensuite coupée en deux par la rue d'Alsace-Lorraine. Elle se termine au croisement de la rue de la Pomme.
Histoire
Au Moyen Âge, la rue du Fourbastard appartient au capitoulat de la Pierre. Elle doit son nom à un four à pain public qui se trouve dans un immeuble à l'entrée de la rue (emplacement de l'actuel no 3). En 1463, la rue est touchée par les importantes destructions du Grand incendie que connaît la ville. Malgré les interdictions répétées des capitouls au XVIe siècle, les constructions en corondage restent nombreuses (actuels no 19, 20 et 22). La rue reste peuplée de nombreux marchands et ouvriers, principalement des « ugniers » (unheires ou onheires en occitan), fabricants et porteurs d'huile. On trouve également, au milieu de ce siècle, une auberge à enseigne privilégiée, l'hôtellerie de Saint-Pierre, au carrefour de la rue des Puits-Clos (emplacement de l'actuel no 2). Les membres des élites toulousaines s'installent aussi dans la rue : en 1550, Arnaud de Lort, marchand et capitoul en 1548-1549, occupe une maison (actuel no 19). Au cours du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, la plupart des immeubles sont reconstruits ou reçoivent simplement de nouvelles façades[2].
Pendant la Révolution, la rue change de nom pour prendre celui de rue de Lycurgue. Comme la plupart des appellations révolutionnaires, celle-ci ne subsiste cependant pas. Si la rue ne change pas de nom, en revanche son visage se transforme au cours du XIXe siècle. Les premiers travaux, dans la première moitié du XIXe siècle, visent à élargir la rue, et plusieurs immeubles sont reconstruits afin de mettre les façades à l'alignement (actuels no 1, 3 et 23). Mais la rue du Fourbastard est surtout bouleversée par le percement de la rue Longitudinale, rebaptisée rue d'Alsace-Lorraine en 1873, qui l'éventre et la coupe en deux. Plusieurs maisons sont abattues, tandis que de nouveaux immeubles de prestige, dans le goût haussmannien, sont élevés à la place. En 1879 est construit le siège du Crédit Lyonnais, avec son élégante rotonde d'angle, à l'emplacement de trois maisons (anciens no 6, 8 et 10)[2].
Au début du XXIe siècle, la rue reste très commerçante, avec de nombreuses boutiques[3]. Elle bénéficie par ailleurs des opérations de protection du centre historique et de la restauration de plusieurs façades. Dans le même temps, des travaux de réfection de la chaussée rendent la rue semi-piétonne.
Voies rencontrées
La rue du Fourbastard rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :
Lieux et bâtiments remarquables
- no 3 : emplacement du four public « de Bastard » (XIVe siècle).
- no 19 : maison en corondage (fin du XVe siècle ou début du XVIe siècle).
Cette large maison de cinq travées a été reconstruite en corondage après le Grand incendie de Toulouse en 1463. Au rez-de-chaussée, un placage de plaquettes de parement a été posé sur la façade, mais une partie du solin en pierre est encore visible. Une statuette gothique représentant l'apôtre Pierre portant deux clés est encore encastrée dans une niche de la façade. Au-dessus de la porte, décentrée à droite, se trouve un blason avec l'inscription IHS et MA[4].
Notes et références
- Jules Chalande, 1922, p. 119.
- Jules Chalande, 1922, p. 119-122.
- S. Grasso, « La rue du Fourbastard tisse sa toile commerciale », La Dépêche du Midi, 8 avril 2003, lire en ligne.
- Louise-Emmanuelle Friquart et Laure Krispin, « Fiche d'information détaillée Patrimoine Architectural: IA31131916 », Inventaire général Région Midi-Pyrénées, Ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse, 2007, consulté le 19 octobre 2016.
Voir aussi
Bibliographie
- Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 11e série, tome VIII, Toulouse, 1922, p. 119-122.
- Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545)
- Maurice Bastide, « Un exemple de reconstruction urbaine : Toulouse après l'incendie de 1463 », Annales du Midi, t. 80, no 86, 1968, p. 7–26.
Articles connexes
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