Ruspina
Ruspina est une ville antique d'Afrique du Nord fondée par des Phéniciens originaires de Tyr au IVe siècle av. J.-C. Rattachée en 146 av. J.-C. par les Romains à la province d'Afrique, elle est l'un des théâtres de l'affrontement entre Jules César et les partisans de Pompée.
Ruspina | ||
Localisation | ||
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Pays | Empire romain | |
Province romaine | Afrique proconsulaire | |
Coordonnées | 35° 46′ 10″ nord, 10° 49′ 31″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
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Localisation
Le toponyme phénicien Rus ou Rous a le sens général de « tête » ou « pointe » et peut désigner un cap ou un sommet à l'intérieur d'un territoire, compréhension justifiée par les mots arabes Ras et hébreu Rosh, de sens similaire[1]. Le nom Rous Penna est pris au sens de cap[2],[3] ou plus précisément de « presqu'île ».
Ruspina est citée par les auteurs antiques qui rapportent la campagne de Jules César en Afrique[4], mais sa localisation précise a été discutée : l'identification à Monastir fait au XIXe siècle[2] est réfutée au profit de Henchir Tenir par Veith[Qui ?] suivi par Stéphane Gsell[5].
Ruspina apparaît sur la table de Peutinger, entre Hadrumète et Thapsus[2].
Le site archéologique a été localisé par le docteur Nabil Kallala, originaire de la ville de Monastir. Elle s'étend sur plus de huit hectares sur un site stratégique à l'abri des incursions extérieures. Elle correspond aujourd'hui au site de la ville de Monastir.
Histoire
La ville de Ruspina aide le général carthaginois Hannibal Barca au cours de la Deuxième guerre punique au IIIe siècle av. J.-C. Malgré la présence romaine, après la chute de Carthage en 146 av. J.-C., la civilisation punique continue d'exister jusqu'au milieu du Ier siècle av. J.-C.
À cette époque, Ruspina a un statut de ville libre dotée d'un conseil municipal et dispose d'un grand port. C'est ici que les partisans de Pompée, menés par Titus Labienus, sortent victorieux de Jules César à la bataille de Ruspina le 4 janvier 46 av. J.-C. Ruspina, en tant que première ville africaine alliée à Jules César, connaît rapidement la prospérité après la victoire de ce dernier.
Notes et références
- Jean Peyras, « Deux études de toponymie et de topographie de l'Afrique antique », Antiquités africaines, no 22, 1986, p. 230, appendice III.
- Charles Tissot, « Recherches sur la campagne de César en Afrique », Mémoires de l'Institut national de France, tome 31, 2e partie, 1884, p. 10-12.
- Académie des inscriptions et belles-lettres, Mémoires de l'Institut national de France, éd. Imprimerie royale, Paris, 1884, p. 11.
- De bello Africano, 10 ; Dion Cassius, Histoire romaine, LXII.
- Alfred Merlin, « Rome et les rois africains », Journal des savants, août-octobre 1929, p. 344, note 2.
Bibliographie
- Nabil Kallala, La localisation du site de Ruspina d'après une prospection récente dans la presqu'île de Monastir, IVe colloque international sur l'histoire et l'archéologie de l'Afrique du Nord, Strasbourg, 1988 [1991], tome II, p. 525-533.
- Nabil Kallala, « Borne milliaire inédite de Monastir (Ruspina) », XIVe colloque L'Africa Romana, Sassari, 2000 [2002], p. 1701-1714.
- Nabil Kallala, « Essai d'histoire sur Ruspina à l'époque punique et sous la République romaine », Reppal, n°13, 2004, p. 1-18.
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