Sérandite

La sérandite[3] est un minéral de la famille des silicates, sous-famille des inosilicates, de formule Na(Mn2+,Ca)2Si3O8(OH). Le minéral a été découvert en Guinée en 1931 et nommé d'après Jules-Numa Mugnier Serand. La sérandite est généralement rouge, brune, noire ou incolore. Le nom officiel (IMA) ne comporte pas d'accent[4].

Sérandite
Catégorie IX : silicates[1]

Sérandite du Mont Saint-Hilaire, Québec, Canada
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Na(Mn2+,Ca)2Si3O8(OH)
Identification
Couleur Rose saumon à orange
Classe cristalline et groupe d'espace Pinacoïdale (1)
(mêmes symboles H-M)
P1 (n° 2)
Système cristallin Triclinique
Réseau de Bravais a = 7,683(1) Å, b = 6,889(1) Å
c = 6,747(1) Å, α = 90,53(5)°
β = 94,12(2)°, γ = 102,75(2)°
Z = 2
Macle Autour de [010], composition plane {100}, plus rarement, macle de contact sur {110}
Clivage Parfait sur {001} et {100}
Cassure Irrégulière, inégale
Échelle de Mohs 5 à 5,5
Trait Blanc
Éclat Vitreux à graisseux ; les agrégats fibreux sont ternes à soyeux[2]
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,668
nβ = 1,671
nγ = 1,703
Biréfringence Biaxial (+) ; δ = 0,035
2V = 39°
Dispersion 2 vz ~ r < v modérée
Transparence Transparent, translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,34 g/cm3 (mesurée)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Description

La sérandite est transparente à translucide et est normalement rose saumon, rose clair, rose-rouge, orange, brune, noire ou incolore ; en lame mince, elle est incolore[2]. Le Mn(II) lié octaédriquement est le principal contributeur à la couleur rose du minéral[5].

Les cristaux du minéral peuvent être prismatiques à aciculaires et allongés selon [010], en lames, en blocs, ou tabulaires et aplatis sur {100}, sous forme d'agrégats rayonnants, ou ont un habitus massif[2]. La sérandite est membre du groupe de la wollastonite et est l'analogue manganèse de la pectolite[6]. Elle est parfois utilisée comme gemme[7].

Histoire

La sérandite a été découverte sur l'île de Roume (partie des îles de Loos) en Guinée[6]. Le minéral a été décrit par Alfred Lacroix dans le journal Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences[8]. Il l'a nommée sérandite en l'honneur de J. M. Sérand, un collectionneur de minéraux qui participa à la collecte du minéral[6].

Occurrence et distribution

La sérandite a été trouvée en Australie, au Brésil, au Canada, en Guinée, en Italie, au Japon, en Namibie, en Norvège, en Russie, en Afrique du Sud et aux États-Unis[6]. L'échantillon-type est conservé au National Museum of Natural History à Washington, D.C[2].

Au Mont Saint-Hilaire, au Québec, la sérandite se trouve dans des xénolithes et des pegmatites à sodalite coupant des syénites au sein d'un complexe intrusif gabbro-syénite alcalin. À Point of Rocks au Nouveau-Mexique, elle se trouve dans des vugs dans la phonolite. Au dépôt de Tumannoe en Russie, la sérandite se trouve dans un dépôt riche en manganèse associé à des roches volcaniques et des sédiments terrigènes (non-marins) qui ont été altérés par métamorphisme de contact[2].

La sérandite a été trouvée en association avec l'aegirine, l'analcime, l'arfvedsonite, l'astrophyllite, l'eudialyte, la fluorite, la leucophanite, la manganoneptunite, la microcline, la néphéline, la sodalite et la villiaumite[2].

Références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) « Sérandite », Handbook of Mineralogy, Mineral Data Publishing (consulté le )
  3. (en) « Serandite », Webmineral (consulté le )
  4. Hålenius, U., Hatert, F., Pasero, M., and Mills, S.J., IMA Commission on New Minerals, Nomenclature and Classification (CNMNC) Newsletter 28. Mineralogical Magazine 79(7), 1859–1864
  5. Manning, p. 357.
  6. (en) « Sérandite », Mindat (consulté le )
  7. Gemstones of North America - Volume 3 - Page 417 John Sinkankas - 1959
  8. Lacroix, p. 189.

Voir aussi

Bibliographie

  • Alfred Lacroix, « Les pegmatites de la syénite sodalitique de l'île Rouma (archipel de Los, Guinée française). Description d'un nouveau minéral (sérandite) qu'elles renferment », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, vol. 192, , p. 189–194 (lire en ligne)
  • (en) P. G. Manning, « Absorption spectra of the manganese-bearing chain silicates pyroxmangite, rhodonite, bustamite and serandite », The Canadian Mineralogist, Mineralogical Association of Canada, vol. 9, no 3, , p. 348–357 (lire en ligne)
  • (en) Steven D. Jacobsen, Joseph R. Smyth, R. Jeffrey Swope et Robert I. Sheldon, « Two proton positions in the very strong hydrogen bond of serandite, NaMn2[Si3O8(OH)] », American Mineralogist, vol. 85, no 5 & 6, may–june 2000, p. 745–752 (DOI 10.2138/am-2000-5-613, Bibcode 2000AmMin..85..745J, S2CID 14785226, lire en ligne)
  • (en) Yoshio Takeuchi, Kudoh Yasuhiro et Takamitsu Yamanaka, « Crystal chemistry of the serandite-pectolite series and related minerals », American Mineralogist, vol. 61, no 3 & 4, , p. 229–237 (lire en ligne)
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