Sac de Rome (1084)
Le sac de Rome de 1084 est le saccage de la ville de Rome par les Normands de Robert Guiscard, duc d’Apulie, venu du sud à l’appel du pape. C’est l’un des épisodes les plus sanglants de la querelle des investitures, qui oppose la papauté et le Saint Empire romain germanique aux XIe et XIIe siècles et atteint son apogée sous les règnes du pape Grégoire VII et de l’empereur Henri IV du Saint-Empire.
Pour les autres pillages de la ville de Rome, voir sac de Rome.
Contexte historique
En 1075, Henri IV nomme un nouveau titulaire pour l’évêché de Milan, suscitant une réaction immédiate de Grégoire VII, qui en émet contre l’empereur un décret d’excommunication et prononce sa déchéance du trône. Henri, craignant pour la stabilité de son pouvoir, se soumet à l’humiliation de Canossa en 1077 cherchant à obtenir le pardon papal et la révocation du décret pris à son encontre.
La pénitence de Canossa ne met toutefois pas fin à la dispute, qui s’envenime même quand Grégoire soutient l’élection d’un antiroi des Romains (Rodolphe de Rheinfelden) et quand Henri dans le même temps appuie l’élection d’un antipape sous le nom de Clément III.
Finalement, renforcé par la mort de Rodolphe à la bataille de Hohenmölsen, Henri IV décide de trancher le conflit qui l’oppose au pape en occupant Rome en 1083, contraignant Grégoire VII à chercher refuge au château Saint-Ange.
Le sac de la ville
Après quelques mois de siège et de négociations infructueuses, le pape appelle à son secours les Normands de Robert Guiscard, qui se trouve alors dans les Balkans occupé à combattre les Byzantins d’Alexis Ier Comnène. Robert fait route vers Rome à la tête de 36 000 hommes. Le , ils réussissent à submerger le mur d’Aurélien, contraignant les troupes d’Henri IV à la retraite et sonnant le début de trois jours de dévastation sauvage et de pillage effréné.
Rome tout entière est dévastée, la zone comprise entre le Colisée, l’Aventin, le Latran et l’Esquilin étant particulièrement ravagée ; les basiliques de Saint-Clément, des Quatre-Saints-Couronnés et des Saints-Jean-et-Paul sont mises à sac et détruites.
Toute la zone de la ville de Rome concernée par le saccage reste longtemps inhabitée, la population préférant se rassembler dans une boucle du Tibre proche de la forteresse de la Mole Adriana et de la citadelle du Vatican ; le sac de 1084 est l’événement à l’origine de l’isolement progressif du Latran par rapport au noyau urbain de Rome et de l’installation du Saint-Siège au Vatican, qui n’en bougera plus après le retour de la papauté d’Avignon.
Grégoire VII ne retire aucun bénéfice de l’intervention des Normands, devant même fuir devant la colère de la population romaine. Il meurt à Salerne en 1085, retenu prisonnier par Robert Guiscard.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Ferdinand Chalandon, Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile, t. I, Paris : A. Picard, 1907, pp. 276-278.
Crédit d'auteurs
- (it)/(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en italien « Sacco di Roma (1084) » (voir la liste des auteurs) et en anglais « Sack of Rome (1084) » (voir la liste des auteurs).
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