Sahra Wagenknecht

Sahra Wagenknecht [ˌzaːʁaː ˈvaːɡˌknɛçt][1], née le à Iéna, est une femme politique allemande, docteure en sciences économiques, députée au Bundestag et membre du parti Die Linke. Représentant une tendance de l'aile gauche de ce parti, elle en a été vice-présidente jusqu'en 2015, et co-préside son groupe parlementaire de 2015 à 2019.

Sahra Wagenknecht

Sahra Wagenknecht en 2019.
Fonctions
Co-présidente du Groupe Die Linke au Bundestag

(4 ans et 30 jours)
Avec Dietmar Bartsch
Législature 18e et 19e
Prédécesseur Gregor Gysi
Successeur Amira Mohamed Ali
Députée au Bundestag
En fonction depuis le
(12 ans, 10 mois et 7 jours)
Élection 27 septembre 2009
Réélection 22 septembre 2013
24 septembre 2017
26 septembre 2021
Législature 17e, 18e, 19e et 20e
Groupe politique Die Linke
Vice-présidente de Die Linke

(5 ans, 4 mois et 28 jours)
Avec Caren Lay, Axel Troost, Jan van Aken
Députée européenne

(4 ans, 11 mois et 23 jours)
Élection 13 juin 2004
Législature 6e
Groupe politique GUE/NGL
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Iéna (RDA)
Nationalité Est-allemande (1969-1989)
Allemande (depuis 1989)
Parti politique SED (1989)
PDS (1990-2007)
Die Linke (depuis 2007)
Aufstehen (depuis 2018)
Conjoint Oskar Lafontaine

Biographie

Enfance et études

Sahra Wagenknecht est née le à Iéna, en République démocratique allemande[2] d'une mère distributrice d’œuvres artistiques au nom de l’État, et d'un père iranien qu'elle n'a jamais rencontré. Elle a été élevée dans un premier temps par ses grands-parents, jusqu'en 1976 lorsqu’avec sa mère, elles déménagent à Berlin-Est. Elle adhère ensuite à la Jeunesse allemande libre (FDJ). Elle obtient son diplôme de fin d'études secondaires en 1988 et rejoint le Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED) au début de l'année 1989[3],[4].

De 1990 à 1996, elle étudie la philosophie et la nouvelle littérature allemande à Iéna, Berlin et Groningue. Elle soutient une thèse portant sur l'interprétation de Georg Wilhelm Friedrich Hegel par le jeune Karl Marx. Le texte de la thèse est publié sous forme d'ouvrage en 1997.

Vie personnelle

Wagenknecht épouse Ralph-Thomas Niemeyer en [5]. Toutefois, le , Oskar Lafontaine admet publiquement que lui et Wagenknecht sont devenus des « amis proches »[6], tous deux ayant quitté leurs conjoints respectifs[7]. Il se marient le [8].

Carrière politique

En meeting pour Die Linke en 2012.

Après la chute du mur de Berlin et la transformation du SED en Parti du socialisme démocratique (PDS), Sahra Wagenknecht devient membre du comité national du nouveau parti en 1991. Elle rejoint dans le même temps la Plate-forme communiste, un courant du PDS incarnant une forme d'orthodoxie marxiste[4].

Lors des élections fédérales allemandes de 1998, elle se présente comme candidate du PDS dans la circonscription de Dortmund, obtenant 3,25 % des suffrages exprimés. Lors des élections européennes de 2004, elle est élue députée européenne.

Au Parlement européen, elle est membre du comité chargé des affaires économiques et monétaires et de l'assemblée parlementaire Europe/Amérique latine[4],[9].

Dans le cadre de la fusion du PDS et de la WASG dans Die Linke, Wagenknecht envisage de se porter candidate au poste de coprésidente du nouveau parti. Toutefois, plusieurs leaders importants comme Lothar Bisky et Gregor Gysi l'en empêcheront, suspectant de sa part une trop grande complaisance à l'égard de l'ancien régime de la RDA. Balayée par la controverse, elle renonce à briguer le poste. Elle décroche un mandat direct (au scrutin majoritaire) de députée lors des élections fédérales allemandes de 2009 dans l'État de Rhénanie-du-Nord-Westphalie[10]. Au Bundestag, elle devient porte-parole de Die Linke pour les questions économiques. Le , elle est élue vice-présidente du parti avec 75,3 % des voix du congrès.

Au printemps 2018, elle annonce travailler sur un nouveau mouvement politique, sur les modèles français et espagnols de La France insoumise et de Podemos[11]. Celui-ci est créé le , sous le nom d'Aufstehen (le plus souvent traduit par « Debout »[12],[13], plus rarement par « Se lever »[14])[14].

Positions politiques

Sahra Wagenknecht en mars 2018.

Wagenknecht est une figure de l'aile gauche de Die Linke. Elle affirme que le parti devrait adopter une ligne plus radicale et anticapitaliste, qui la distinguerait clairement des Verts et du SPD. Elle a publiquement critiqué les gouvernements de coalition formés par Die Linke avec les sociaux-démocrates dans les Länder de l'est, en particulier dans le Land de Berlin, qui a opéré des coupes dans les dépenses sociales et a privatisé plusieurs services[15]. Au sein de Die Linke, elle a longtemps été membre de la Plate-forme communiste (Die kommunistische Plattform), mais a depuis rejoint une autre tendance plus importante, la Gauche anticapitaliste.

Elle a fréquemment apporté un fort soutien aux gouvernements de gauche en Amérique latine, comme celui d'Hugo Chávez[16]. Au Parlement européen, elle fait partie d'une délégation chargée d'entretenir des relations avec le MERCOSUR[9]. Elle est par ailleurs opposée aux ventes d'armes à des pays en guerre, comme l'Arabie saoudite et la Turquie[17].

Sur la question de l'immigration, elle s'oppose à une ouverture totale des frontières en , estimant que l’immigration de travailleurs étrangers augmente la concurrence sur le marché du travail et tire les salaires vers le bas. En revanche, elle défend le droit d’asile et s’est opposée à son durcissement[17]. Sa volonté de réduire le nombre de réfugiés que doit accueillir l'Allemagne sur son territoire a parfois dérangé à gauche[18].

Sur la stratégie de lutte contre la pandémie de Covid-19, Sahra Wagenknecht s'oppose à la vaccination obligatoire et déclare ne pas être vaccinée elle-même[19].

Au cinéma

Elle apparaît dans le film War Machine (2017), interprété par Tilda Swinton.

Références

  1. Prononciation en haut allemand (allemand standard) retranscrite selon la méthode de l'alphabet phonétique international (API).
  2. « Sahra Wagenknecht », sur la base de données des députés au Parlement européen.
  3. (de) « Wagenknecht, Sahra », sur www.rbb-online.de, (consulté le ).
  4. (de) « Kurzbiographie », sur sahra-wagenknecht.de (consulté le ).
  5. (de) « Betrugsverdacht - Ermittlungen gegen Sahra Wagenknechts Ehemann », sur Der Spiegel, .
  6. (de) « FAZ zur Wagenknecht/Lafontaine », sur faz.net, .
  7. (de) « Beziehung mit Wagenknecht: Lafo in Love », sur Der Spiegel, .
  8. (de) « Geheime Hochzeit: Oskar Lafontaine und Sahra Wagenknecht haben geheiratet », sur faz.net, (ISSN 0174-4909, consulté le ).
  9. « Sahra Wagenknecht », sur la base de données des députés au Parlement européen.
  10. (de) « Bundestagswahl », sur dielinke-nrw.de, .
  11. « L'Allemande Sahra Wagenknecht dévoile les contours de son futur mouvement, inspiré des Insoumis », sur Mediapart, (consulté le ).
  12. « L'égérie de l'extrême gauche allemande «debout» contre les migrants », sur Le Figaro, (consulté le ).
  13. « Un mouvement politique de gauche radicale et anti-migrants lancé ce mardi en Allemagne », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  14. Amélie Poinssot, « L’Allemande Sahra Wagenknecht lance un nouveau mouvement, inspiré des Insoumis », Mediapart, (lire en ligne, consulté le ).
  15. (de) « Nicht mitkungeln, sondern kämpfen », sur sahra-wagenknecht.de, .
  16. (de) « Kuba und Lateinamerika agieren selbstbewusster als früher », sur sahra-wagenknecht.de, .
  17. « Que dit exactement Sahra Wagenknecht sur l'immigration? », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  18. (de) AFP et Reuters, « Sahra Wagenknecht mit Torte beworfen », Die Zeit, (lire en ligne).
  19. (de) Karina Krawczyk, « Warum Sich Sahra Wangenknecht nicht impfen lässt », WAZ, (lire en ligne)

Voir aussi

Liens externes

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