Saint-Glinglin
La Saint-Glinglin est un jour fictif du calendrier liturgique catholique, utilisé pour renvoyer à une date indéterminée et lointaine, voire jamais, l'accomplissement d'un événement. L'origine de l'expression vient de la déformation de seing (le signe)[réf. nécessaire] et glin, le son des cloches : cela voudrait donc dire, à l'origine, quand les cloches sonneront. « Avoir lieu à la Saint-Glinglin » est synonyme de « remettre aux calendes grecques », « à la semaine des quatre jeudis, des trois dimanches », « à Pâques ou à la Trinité », « quand les poules auront des dents », « tous les 36 du mois », « quand j’arrêterai de procrastiner » ou au « 30 février ».
Droit
Certaines personnes disent qu'en France, les étudiants en droit apprennent[1] la jurisprudence suivante : un débiteur particulièrement astucieux se serait engagé à rembourser son créancier le jour de la Saint-Glinglin. Le créancier ne voyant rien venir aurait fini par porter l'affaire en justice. Le tribunal aurait, non sans humour, rendu le jugement suivant :
- « Attendu que la Saint-Glinglin ne figure pas dans le calendrier, mais qu'il existe à la date du 1er novembre une fête collective de tous les saints qui n'ont pu y trouver place ;
- Attendu, en conséquence, qu'il y a lieu de fixer au 1er novembre la date de la Saint-Glinglin ;
- Par ces motifs, contradictoirement et en dernier ressort, condamne le débiteur à payer la somme réclamée avant le 1er novembre. »
En droit, la Saint-Glinglin serait donc reportée à la Toussaint. Aucune trace n'a cependant été retrouvée de ce jugement, et cette datation demeure purement informelle.[2]
La célébration de la Saint-Glinglin
En matière de fêtes populaires, c'est le rapprochement de deux villes de Belgique (Glain (Liège) et Ghlin (Mons)) ; on connaît donc la date de la Saint-Glain-Ghlin : d'après les organisateurs, il s'agit du 3e week-end de juin[3].
Toujours en matière de fêtes populaires, à Prenay, village de la commune de Josnes, en France, en Loir-et-Cher, 41105, est célébrée la Saint-Glinglin, en principe, le dernier samedi du mois d'août. Au cours de cette fête, saint Glinglin, représenté par un mannequin empaillé, est promené en charrette à travers tout le village, puis, à la nuit, après que l'on a dansé autour d'un grand feu, saint Glinglin est brûlé au-dessus de ce feu. Cette fête correspond à la fin des moissons, nous sommes en Beauce, et donc à une prochaine rentrée d'argent : « Je te paierai à la Saint-Glinglin ! » (et plus sûrement jamais).
Étymologie
Ce « seing glin » (signal d'un bruit) serait celui des trompettes de l'Apocalypse plutôt que le son des cloches qui était un événement quotidien.[réf. nécessaire]
Culture
Raymond Queneau a écrit un roman onirique et humoristique intitulé Saint-Glinglin, paru en 1948.
L’expression donne aussi son nom au recueil de nouvelles Les contes de la Saint Glinglin de Robert Escarpit.
Articles connexes
- Procrastination
- 30 février
- Sainte nitouche : autre sainte fictive.
Notes
- Maurice Rat, Dictionnaire des locutions françaises, Larousse, , 437 p., p. 352.
- https://juriswin.com/2015/10/11/curiosite-juridique-la-saint-glinglin-existe-en-droit/
- http://www.glain.be
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