Sainte-Foy (Québec)

Sainte-Foy est une ancienne ville du Québec, située dans la région de la Capitale-Nationale, qui a été fusionnée le à la ville de Québec, à l'intérieur de laquelle elle forme de nos jours une partie de l'arrondissement de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge. Le nom « Sainte-Foy » reste couramment utilisé pour désigner la partie de l'ancienne ville située sur la colline de Québec.

Sainte-Foy
Regroupée à Québec

Dernier Hôtel de ville de Sainte-Foy, maintenant Édifice Andrée-P. Boucher
Administration
Pays Canada
Province Québec
Statut de la municipalité Ville
Démographie
Gentilé Fidéen, enne
Population 72 547 hab. (2001[1])
Géographie
Coordonnées 46° 46′ 42″ nord, 71° 18′ 07″ ouest
Divers
Date de constitution 1855
Date de dissolution 2002
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Canada
Sainte-Foy
    Blason de la ville de Sainte-Foy.

    Occupée par des colons français dès le XVIIe siècle, et organisée autour d'une mission jésuite, Sainte-Foy se développe lentement en occupant le pôle ouest de la colline de Québec, à environ huit kilomètres des fortifications de Québec. À partir des années 1940, avec la croissance démographique de l'après-guerre et l'étalement urbain engendré, les terres agricoles de Sainte-Foy sont converties en un vaste ensemble résidentielle, commercial et institutionnel. Organisée en municipalité au XIXe siècle, Sainte-Foy accède au statut de ville en 1949 avant d'être fusionnée à Québec en 2002.

    Histoire

    Régime français

    L’existence de Sainte-Foy commence bien avant l'organisation municipale. Dès 1638, les Jésuites fondent la mission Notre-Dame-de-Foy, qui dessert les colons installés dans la partie ouest de la colline de Québec[2]. La seigneurie de Sillery est constituée en 1651, et comprend en gros les futurs territoires de Sillery et de Sainte-Foy. En 1667, une vingtaine de familles sont installées dans le troisième rang de la seigneurie de Sillery, appelé Côte Saint-Michel, traversé par le chemin Sainte-Foy actuel[3]. La même année, le père jésuite Pierre Chaumonot fait construire une chapelle de bois, nommée Notre-Dame-de-Foy, à l'endroit occupé aujourd'hui par l'intersection du chemin des Quatre-Bourgeois et de l'autoroute Robert-Bourassa[4].

    En 1678, une première paroisse, appelée Notre-Dame-de-Foy, est érigée par Monseigneur de Laval. Elle comprend « Sainte-Foy, Goderville (Gaudarville), Saint-Michel, la route Saint-Ignace et Lorette »[4]. Cette énumération indique que le nom de Sainte-Foy était déjà en usage pour désigner une partie de la seigneurie. Cette paroisse n'avait cependant pas de curé résident, et son trop vaste territoire incite en 1698 monseigneur de Saint-Vallier, évêque de Québec, à le séparer en deux pour créer une paroisse à Lorette et une autre à Sainte-Foy, sous le vocable de La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie[5]. Cependant on l'appelle plus communément Notre-Dame-de-Foy, du nom de la chapelle qui la dessert. Cette fois, un curé, Charles Amador Martin, est nommé[4]. En 1719, une première église en pierre est construite, sur un terrain appartenant à Jacques Pinguet de Vaucour, au site actuel du parc de la Visitation.

    Les limites de la paroisse sont pour la première fois définies légalement par l'arrêt du Conseil du roi du , comme pour toutes les paroisses de la Nouvelle-France.

    Guerre de la Conquête

    Le , le chevalier François Gaston de Lévis défait les Britanniques du général James Murray à Sainte-Foy et met le siège devant Québec. Cette victoire n'aura cependant pas de lendemain et Murray conserve Québec.

    Régime britannique

    Après la conquête quelques propriétés furent acquises par des Britanniques, dont le gouverneur Murray[6]. En 1845, une loi sur l'organisation municipale au Bas-Canada instaure une première corporation municipale pour Sainte-Foy, mais cette loi est abrogée en 1847. Ce n'est qu'en 1855, avec l'adoption d'une nouvelle loi municipale, que la municipalité de paroisse de Sainte-Foy est établie de nouveau. Son vrai toponyme de fondation sera la Paroisse de St.Foye en 1847 et de nouveau en 1855[7]. Ses limites seront réduites à deux reprises, soit lors de la création de la municipalité de paroisse de Saint-Colomb de Sillery en 1856, et de la municipalité de paroisse de Saint-Félix du Cap-Rouge en 1872[2]. Durant le XIXe siècle, des notables et des hommes d'affaires acquièrent des domaines, construisent des villas et exploitent des fermes sur le territoire de Sainte-Foy[8]. On peut noter Belmont House, appartenant à la famille Caldwell, dont une partie des terrains est devenu le cimetière Notre-Dame-de-Belmont[6], ainsi que les quatre villas bordant la route qu'on a appelé chemin des Quatre-Bourgeois : Mapple Cottage (1856), Champlain Villa (1849), Hazel Grove Cottage (1850) et New Prospect (1850)[9].

    Époque moderne

    1900-1950

    En 1917, le pont de Québec relie Sainte-Foy à la rive sud du fleuve Saint-Laurent. La paroisse conserve un caractère rural jusque dans les années 1940, alors que l'expansion de la ville de Québec transforme le paysage. La municipalité devient la ville de Sainte-Foy en 1949. De nombreuses institutions, civiles comme religieuses, s'installent sur le territoire de Sainte-Foy durant le XXe. Citons l’Hôpital des tuberculeux (futur hôpital Laval) en 1918, l'institut Saint-Jean-Bosco en 1923, la maison provinciale des Frères des Écoles Chrétiennes (pavillon Montcalm) en 1925, la prison des femmes (maison Gomin) en 1931, la maison provinciale des Frères de Saint-Vincent-de-Paul en 1945, et surtout le campus de l'Université Laval qui est commencé en 1949, partagé entre les territoires de Sainte-Foy et de Sillery[3].

    Auteur inconnu, Église de Sainte-Foy, autour de 1920, collection Félix-Barrière tirée des Archives nationales du Québec, BAnQ.

    Le 10 mars 1949, la municipalité de paroisse devient officiellement une ville et elle change son toponyme de St.Foye, elle devient Sainte-Foy[7]. L'ouverture en 1949 du boulevard Laurier qui mène du centre-ville de Québec vers le pont donne lieu au développement accéléré du commerce et des établissements hôteliers dans cette partie de la ville.

    1950-2000

    La gare d'autocars de Sainte-Foy portait encore le logo de l'ancienne ville.

    L'hôpital Sainte-Foy (pour anciens combattants) est ouvert en 1954 pour devenir le Centre hospitalier de l'Université Laval en 1968[10]. Le premier centre commercial de cette artère est Place Sainte-Foy, sous l'initiative de la bannière Steinberg's en 1958, et la maison Simon's s'y établit en 1961. Quant à Place Laurier, elle ouvrira en 1961. L'espace entre les deux centres était occupé jusqu'en 1979 par un magasin Pollack, après quoi on y construisit Place Belcourt (commerces et bureaux) devant le boulevard Laurier, puis en 1989, Place de la Cité (bureaux) au nord du lot[11].

    La première grande vague de construction domiciliaire est en 1953 alors que le nombre d'unités d'habitation passe de 140 à 450. En 1958, 88 % de la nouvelle construction résidentielle est de type unifamiliale, mais en 1968, ce ratio devient 13 % étant donné le concept naissant des blocs appartements, ou « conciergeries ». En 1970, sa superficie est triplée suivant l'annexion d'une partie de la municipalité de paroisse de L'Ancienne-Lorette, devenue le quartier Laurentien, ce qui lui permit d'intégrer l'aéroport à son territoire[12]. Cette période de forte croissance se terminera dans les années 1970  même que la population passera de 74 000 à 69 000 entre 1977 et 1980. On compte tout de même quelques projets résidentiels de taille dans les quinze dernières années du siècle, dont le Faubourg Laudance et le Campanile dans la Pointe-de-Sainte-Foy[13]. À la fin des années 1980, la Ville n'est toujours pas propriétaire de son hôtel de ville alors situé au 1000 de la route de l'Église, chose à laquelle Andrée P. Boucher entend remédier. Un projet de nouvel édifice est défait dans un référendum en 1992 mais une version moins volumineuse sera acceptée par la population de Sainte-Foy en . Le nouvel hôtel de ville est inauguré le , au 1130 de la même route[14].

    Administration

    George-Auguste Gigault, maire de Sainte-Foy de 1905 à 1913
    Andrée P. Boucher, mairesse de Sainte-Foy de 1985 à 2001. Dernière mairesse de l'histoire de la ville
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1845 1848 Jacques Légaré    
    1855 1857 René-Gabriel Belleau    
    1858 1860 Louis Juneau de Monvielle[15]    
    1860 1867 Olivier de Villers    
    1872 1880 François Arteau[16]    
    1881 1887 Joseph-Elzéar Bédard[17]    
    1887 1891 John West    
    1899 1905 Michael Henry Brophy    
    1905 1913 George-Auguste Gigault    
    1913 1915 Joseph Montreuil    
    1915 1926 Honoré Mainguy[3]    
    1927 1936 Nérée Tremblay[18]    
    1941 1957 Émile Boiteau[19]    
    1957 1958 Dermot Ignatius O'Gallagher    
    1958 1966 Noël Carter    
    1966 1973 Roland Beaudin[20]    
    1973 1981 Bernardin Morin[21]    
    1981 1985 Louis-Marie Lavoie[22]    
    1985 2001 Andrée P. Boucher    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Liste des curés de Sainte-Foy

    Démographie

    Évolution démographique[25],[26]
    1844 1871 1881 1891 1901 1911 1921 1931 1941 1951
    1 2731 6251 0851 0341 0661 8111 6222 2202 9635 976
    1956 1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001
    19 07338 52163 02968 38571 23768 88969 61571 13372 33072 547

    Sainte-Foy dans les arts et cultures

    Personnalités

    Sylvie Bernier, la piscine intérieure municipale a été renommée à son nom

    Notes et références

    1. Profil des communautés, Statistique Canada.
    2. Notice « Sainte-Foy », Commission de toponymie du Québec.
    3. Marie-Claude Francoeur et Hélène Michaud, Histoire de raconter - Sainte-Foy, division de la culture, du loisir et de la vie communautaire de la Ville de Québec.
    4. Denyse Légaré et Paul Labrecque, Histoire de raconter - Le site historique de la Visitation, division de la culture, du loisir et de la vie communautaire, Arrondissement de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge, Ville de Québec.
    5. La paroisse de La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie ou Notre-Dame-de-Foy (1698), sur eglisesdequebec.org.
    6. Mairie de Québec, Avenue de la Châtellenie et avenue Belmont.
    7. Institut généalogique Drouin, « Sainte-Foy (ville) », sur Padrem Québec (consulté le )
    8. Bervin 1991, p. 23-24.
    9. Mairie de Québec, Chemin des Quatre-Bourgeois.
    10. « Guide des archives hospitalières de la région de Québec 1639-1970 : Hôpital Sainte-Foy (Anciens Combattants), 1954-1968 », sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
    11. Michel Lessard, p. 340-341.
    12. Michel Lessard, Saint-Foy : l'art de vivre en banlieue au Québec, Éditions de l'Homme, , p. 93-94.
    13. Michel Lessard, p. 158-162.
    14. Michel Lessard, p. 164.
    15. Rue de Monvielle, toponymes de la ville de Québec.
    16. Rue François-Arteau, toponymes de la ville de Québec.
    17. Rue Joseph-E.-Bédard, toponymes de la ville de Québec.
    18. Toponymie Québec - Avenue Nérée-Tremblay.
    19. Rue Émile-Boiteau, toponymes de la ville de Québec.
    20. Parc Roland-Beaudin, sur mensuel.ca.
    21. Rue Bernardin-Morin, toponymes de la ville de Québec.
    22. Nécrologie Louis-Marie Lavoie.
    23. Lebel 2008, p. année 1715.
    24. Rue François-Borel, toponymes de la ville de Québec.
    25. Lebel 2008, p. année 1844.
    26. Statistique Canada, Tableau « La vile de Québec et ses environs, 1876 à 2008—135 ans de variation de population ».
    27. Lebel 2008, p. année 1844.
    28. Statistique Canada, Tableau « La vile de Québec et ses environs, 1876 à 2008—135 ans de variation de population ».

    Voir aussi

    Bibliographie

    Liens externes

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