Saintes chapelles
Les saintes chapelles royales et princières comprennent, outre celle de Paris, dix chapelles construites en France sur son modèle entre le XIIIe et le milieu du XVIe siècle. Elles ont été fondées soit par un roi, soit par des princes de sang royal qui souhaitaient s'inscrire dans la lignée de saint Louis et rehausser le prestige de leur résidence.
Sept de ces saintes chapelles subsistent, outre à Paris, à Aigueperse, Champigny-sur-Veude, Châteaudun, Riom, Sainte-Chapelle de l'Abbaye de Saint-Germer, Vic-le-Comte et Vincennes. Celles de Bourbon-l'Archambault, de Bourges, du Gué de Maulny et du Vivier-en-Brie ont disparu ou sont en ruine. Les saintes chapelles de Dijon (aujourd'hui détruite) et de Chambéry ne relèvent pas du même modèle mais partagent l'appellation.
Critères de définition
Selon Claudine Billot (1998), une sainte chapelle, qu'elle soit royale ou princière, se reconnaît à cinq critères :
- elle est chapelle d'un palais ou d'un château royal ou princier,
- elle a été fondée par saint Louis ou l'un de ses descendants,
- elle abrite au moins, dans un reliquaire, une relique détachée de la Vraie Croix ou de la sainte couronne d'épines déposée à la Sainte-Chapelle de Paris,
- elle suit un plan architectural semblable au modèle parisien, à un ou deux étages, mais à nef unique, de hautes verrières et contreforts, un toit d’ardoises à forte pente et surmonté d'une flèche
- elle est le lieu d'offices célébrés « à l'usage de Paris » par des chanoines toutes les 3 heures[1].
Saintes chapelles
Saintes chapelles royales
Quatre saintes chapelles ont été fondées par un roi :
- la sainte chapelle du palais de la Cité à Paris, en 1248, par saint Louis,
- la sainte chapelle du gué de Maulny près du Mans (en ruine), en 1329, par Philippe VI,
- la sainte chapelle du château royal du Vivier à Fontenay-Trésigny (en ruines), en 1352, par Charles V,
- et la sainte chapelle du château de Vincennes, en 1379, également par Charles V[2].
- Paris (1248)
- Château du Vivier (1352)
- Vincennes (1379)
Saintes chapelles princières
Sept saintes chapelles sont de fondation princière :
- la première sainte chapelle du château de Bourbon-l'Archambault (ruinée), en 1315, par Louis Ier de Bourbon,
- la sainte chapelle du palais ducal de Riom, en 1395, et la sainte chapelle du palais ducal de Bourges (disparue), en 1405, par Jean Ier de Berry,
- la sainte chapelle du château de Châteaudun, en 1451, par Jean de Dunois, bâtard d'Orléans,
- la sainte chapelle d'Aigueperse, en 1475, par les Bourbon-Montpensier,
- la seconde sainte chapelle de Bourbon-l'Archambault (également ruinée), en 1483, par Jean II de Bourbon,
- la sainte chapelle du château de Champigny-sur-Veude, en 1498, par les Bourbon-Vendôme,
- la sainte chapelle de Vic-le-Comte, vers 1505, par Jean Stuart et sa femme Anne d'Auvergne[2].
- Riom (1395)
- Bourges (1405)
- Châteaudun (1451)
- Aigueperse (1475)
- Bourbon-l'Archambault (1483)
- Bourbon-l'Archambault (1483)
- Champigny-sur-Veude (1498)
- Vic-le-Comte (v. 1505)
Autres saintes chapelles
Bien que s'écartant des critères précédents, deux autres chapelles sont désignées comme des saintes chapelles :
- la sainte-chapelle du palais ducal de Dijon (détruite), fondée en 1172 par Hugues III de Bourgogne et qui conservait l'hostie miraculeuse reçue par Philippe le Bon du pape Eugène IV, en 1433[3],
- la Sainte-Chapelle de Chambéry, fondée en 1430 par Amédée VIII de Savoie et qui abrita au sein du château ducal à partir de 1502 le Saint-Suaire, avant son transfert à Turin en 1578.
- Dijon (1172)
- Chambéry (1430)
Références
- Billot 1998, p. 9.
- Billot 1998, p. 14.
- Sophie Jugie, « La Sainte-Chapelle du Palais des ducs de Bourgogne », Musée des beaux-arts de Dijon, .
Voir aussi
Bibliographie
- Claudine Billot, Les Saintes-Chapelles royales et princières, Paris, Éditions du Patrimoine, , 76 p. (ISBN 978-2858222476)
- Laurent Vissière, « L’érection des Saintes-Chapelles dans la France des XIVe et XVe siècles », dans L’art au service du prince. Paradigme italien, expériences européennes (vers 1250-vers 1500), Actes du colloque de Paris (17-19 octobre 2013), dir. Élisabeth Crouzet-Pavan et Jean-Claude Maire-Vigueur, Rome, Viella, 2015, p. 115-139.
Articles connexes
Liens externes
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