Salle Henri-Gagnon
La salle Henri-Gagnon est une salle de concert inaugurée en 1980, située dans le pavillon Louis-Jacques-Casault de l'Université Laval à Québec.
Construction
La construction de la salle Henri-Gagnon[1],[2] s’inscrit dans les travaux de réaménagement du Grand Séminaire de Québec, l’actuel pavillon Louis-Jacques-Casault, dont l’Université Laval a fait l’acquisition le [3]. Ces travaux devaient permettre d’y accueillir, dès [4], la faculté des arts, logée jusque-là à la Tour des arts (actuel pavillon Félix-Antoine-Savard) et dont relevaient à cette époque l’École de musique, le Département d’information et de communication et l’École des arts visuels ; à cette relocalisation se joignait également le Département des sciences géodésiques et de télédétection, rattaché quant à lui à la faculté de foresterie et de géodésie[5].
Multifonctionnelle à l’origine, cette salle qui pouvait accueillir 350 auditeurs[2] devait permettre la tenue d’activités variées, organisées par les diverses unités d’enseignement et de recherche en place[6], auxquelles s’ajoutaient le Service des activités socioculturelles de l’Université Laval et le Département de théâtre, littérature et cinéma, rattaché à la faculté des lettres : concerts, cours de maître, expositions, conférences, ligue d’improvisation, théâtre, cours, etc. La majeure partie de l’équipement y était donc amovible ou escamotable, incluant la scène, les conques acoustiques, les gradins et les sièges. La salle comportait également deux galeries latérales.
Inauguration
Cette salle a été inaugurée en [7] et porte le nom de [Charles Édouard Gustave] Henri Gagnon (1887-1961), organiste titulaire à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, de 1915 à 1961[8], et professeur à l’École de musique de l’Université Laval : il y est en effet nommé professeur agrégé le , puis professeur titulaire d’orgue et de piano le et enfin, professeur titulaire d’orgue le [9], fonction qu’il occupera jusqu’à la fin de sa vie[10].
Transformation
L’École de musique de l’Université Laval qui a assumé la gestion de la salle Henri-Gagnon dès son inauguration, est élevée au rang de faculté le [3]. Dans le contexte de ce changement de statut, la vocation et le rôle de cette salle sont redéfinis et de nouveaux travaux sont entrepris, dès [11], afin de transformer l’ancien auditorium multifonctionnel en salle de concert, essentiellement destinée à la diffusion musicale : équipement et matériel d’origine sont supprimés, une nouvelle scène pouvant accueillir un orchestre symphonique y est aménagée, les gradins escamotables sont remplacés par des sièges fixes, les galeries latérales sont démolies et des travaux acoustiques sont réalisés afin d’exploiter au mieux l’espace sonore de la nouvelle salle. L’importance accordée à la scène, à l’acoustique de la salle et au confort des auditeurs ont par contre une incidence directe sur la capacité d’accueil, les 350 places disponibles à l’origine étant réduites à 240. Ces travaux sont réalisés sous la direction de l’architecte Pierre Thibault[12] ; le concert d’inauguration de la nouvelle salle, qui a lieu le , est confié au pianiste Michel Franck.
Conservation
Tel que mentionné, la salle Henri-Gagnon a été aménagée au pavillon Louis-Jacques-Casault, et plus précisément, à l’intérieur de l’espace qu’occupait à l’origine la chapelle du Grand Séminaire. La situation et les dimensions de la salle correspondent sensiblement au chœur de l’ancienne chapelle dont les arcades en plein cintre du premier niveau[13] sont toujours visibles et ont été remises en valeur lors des dernières transformations. Bien qu’en partie cachés par les piliers de soutènement des étages supérieurs, ajoutés lors du réaménagement du pavillon à la fin des années 1970, ces vestiges architecturaux témoignent de l’identité originelle du lieu, tout en ajoutant à l’atmosphère sereine et chaleureuse de cette salle de concert qui a accueilli depuis nombre d’artistes de Québec et d’ailleurs.
Diffusion
Dans les années qui suivirent son inauguration, la salle Henri-Gagnon est rapidement devenue un foyer actif de diffusion de la musique contemporaine, notamment grâce à la présence du compositeur québécois François Morel, professeur à l’École de musique de l’Université Laval de 1979 à 1997. Entre 1985 et 2003, plus d’une quarantaine d’œuvres de musique contemporaine, dont une vingtaine de François Morel et d’autres compositions d’Henry Brant, de Denis Dion et de Robert Lemay notamment y sont enregistrées[14]. Plusieurs œuvres y sont également créées dont Altitude maximale () et Comme un secret () d’Alain Gagnon, Stuntshow (), Checkpoints () et On Call () de Robert Lemay, En passant () de Denis Dion, Discourse – Phase – Reconfiguring () de Satoshi Kanazawa, Parcours () et Enjeux () de François Morel. Depuis son inauguration, la salle Henri-Gagnon a également accueilli, en concert ou lors de cours de maîtres, des interprètes renommés tels Natalie Dessay, Michel Donato, James Gelfand, Marc-André Hamelin, Hartmut Höll, Stephen Hough, Oliver Jones, Joe Locke, Louis Lortie, Jacques Mauger, Lewis Nash, Andreas Staier, Peter Washington, Thibaut Garcia, Paul Agnew, André Laplante, Nir Felder (en), Jordi Savall, Gustavo Díaz-Jerez (en), Ginette Reno et Joyce DiDonato.
Notes et références
- Plusieurs autres articles de L'Encyclopédie canadienne font mention de la salle Henri-Gagnon, dont notamment: « Salle Henri-Gagnon » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).; « Salle Henri-Gagnon » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
- « Salle Henri-Gagnon » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
- Dinel, Guy, « Au fil des événements : De petits pas vers une grande université », Cap-aux-Diamants : La revue d'histoire du Québec, no 72, (ISSN 0829-7983 et 1923-0923, lire en ligne, consulté le )
- « Juin 1962 - Journal Le Fil », Journal Le Fil, (lire en ligne, consulté le )
- La dénomination des départements, écoles et facultés correspond à celle en vigueur à cette époque.
- Claude Beaudry et Louise Fortin-Bouchard, « Antoine Bouchard (1re partie) », Mixtures, no 24, (lire en ligne)
- Date figurant sur la plaque commémorative située à l’entrée de la salle.
- François Brassard; Gordon E. Smith; Denise Ménard, « Charles Édouard Gustave Gagnon » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 15 décembre 2013. (consulté le ).
- Honorius Provost, Historique de la faculté des arts de l’Université Laval, 1852-1952, Québec, Enseignement secondaire au Canada, Université Laval, , 112 p. (lire en ligne), p. 88
- Selon l’Annuaire 1960-1961 de l’École de musique, Henri Gagnon était encore professeur titulaire d’orgue et membre du Bureau de direction de l’École de musique l’année de son décès (Université Laval – École de musique - Faculté des arts – Annuaire 1960-1961, Les Presses universitaires Laval, Québec, [1960], p. 9 et 11).
- Vincent Brauer, Rapport annuel 1996-1997, faculté de musique, Université Laval, p. 11
- « Pierre Thibault | Réalisations principales », sur www.arc.ulaval.ca (consulté le )
- Conservée au Fonds du Service des ressources pédagogiques de la Division de la gestion des documents administratifs et des archives de l'Université Laval, une photo (U519-3522-4-6) prise en 1958 représente la chapelle du Grand Séminaire en construction. D’après cette photo, trois séries d’arcades superposées surplombaient l’arrière du chœur de la chapelle, là ou se situe aujourd’hui la scène de la salle Henri-Gagnon. Une autre photo publiée dans le journal Le Fil permet de voir les arcades des deux premiers niveaux seulement.
- Sous la direction de François Morel, ces enregistrements ont fait l’objet d’une collection de six disques ou volumes, intitulée Musique à l’Université Laval (Société nouvelle d’enregistrement, Montréal, SNE 545/521/561/579/585/603 CD).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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