Samicum

Samicum or Samikon (grec ancien : Σαμικόν) était une ville de Triphylie dans l'Élide antique, en Grèce. Elle était située près de la côte ionienne, à mi chemin entre les embouchures de l'Alphée et de la Neda, un peu au nord de l'Anigros. Elle se dressait sur l'éperon rocheux d'une montagne, et commandait l'étroit passage entre celui-ci et la mer.

L'Élide antique.

Dans les textes antiques

Murs de l'acropole de l'antique Samicum.

Samicum a été identifié à la ville qu'Homère nomme Arene et situe à l'embouchure du Minyeius, qui pourrait ainsi être l'Anigros[1].

Selon Strabon la cité portait à l'origine le nom de Samos (Σάμος), parce qu'elle était située sur une colline (ce mot signifiait alors « hauts »). Samicum, le nom de la forteresse, a ensuite désigné la plaine environnante. Pausanias quant à lui évoque une cité du nom de Samia (Σαμία), qu'il semble distinguer de Samicum[2],[3].

Près de Samicum, sur la côte, se trouvait un temple de Poséidon, entouré d'un bosquet d'oliviers sauvages. Les six cités de Triphylie contribuaient toutes à son entretien et il était sous la tutelle de la plus puissante d'entre elles, Macistus[4]. Dans un fragment aujourd'hui abîmé, Strabon indique que ce temple était situé à égale distance (100 stades) de Lépréon et du « Annius » (τοῦ Ἀννίου)[5], nom qui devrait être interprété comme l'Alphée plutôt que l'Anigros[6].

Dans les environs de Samicum, des sources médicinales réputées guérissaient les maladies cutanées. Une vaste lagune s’étendait jusqu’à l’embouchure de l’Alphée depuis le pied nord de la colline sur laquelle se dressait la ville. Une autre, plus petite, baignait les flancs escarpés d'une colline nommée dans l'Antiquité les « roches achéennes »[7]. La rivière Anigros l'alimentait, avant de rejoindre la mer, ainsi que des sources souterraines. Elle était considérée comme fétide, et son air en été extrêmement malsain. Strabon et Pausanias attribuent cette puanteur aux Centaures qui auraient lavé dans la rivière leurs blessures causées par les flèches d'Héraclès trempées dans le sang de l'Hydre de Lerne. Les deux auteurs décrivent l'efficacité de cette eau dans le traitement des maladies cutanées. Il y avait deux grottes, l'une sacrée habitées par les nymphes Anigrides  la plus importante, la seule mentionnée par Pausanias, et où on priait pour la guérison de ses maladies cutanées  et l'autre pour les Atlantides[7],[8].

Samicum a été occupé par Polyperchon, général étolien d'Alexandre le Grand, pendant sa lutte contre les Arcadiens et pris par Philippe V de Macédoine en 219 avant J.-C.[9],[10].

Localisation et fouilles récentes

Vestiges des remparts de la cité antique.

Les vestiges de Samicum se trouvent sur la colline de Kleidi, près de Káto Samikó[11],[12]. Les murailles en ruine, caractéristiques du second ordre de la maçonnerie hellénique, ont une largeur de deux mètres et une circonférence de 2,4 kilomètres. Les tours du côté de la mer sont plus récentes. Les restes découverts sur la colline de Kleidi comprennent des murs cyclopéens et les vestiges d'une colonie occupée au milieu et à la fin de la période helladique. La colline est toujours fortifiée au Moyen Âge. Une vaste nécropole helladique avec de riches objets funéraires a été mise au jour. Elle comprend un grand tumulus avec de nombreuses tombes, fouillé en 1954 par Nikos Yaluris et appelé « tombe de Iardanus » en raison d'un passage de Strabon qui mentionne l'existence de la sépulture de ce personnage en ce lieu[13].

Une acropole classique coiffe la colline Elliniko, plus à l'est. Ces lieux ont été habités du IVe siècle avant notre ère aux temps de la Grèce romaine. Des poteries datant de la fin de la période helladique III y ont été découvertes. Au nord, se trouvent les restent de bains romains et d'un sanctuaure paléo-chrétien[14],[15].

Références

  1. Homère, Iliade, p. 2.591, 11.723
  2. Strabon, viii. pp. 346, 347.
  3. Pausanias, 5-5-3.
  4. Strabon, viii. pp. 344, 346, 347.
  5. Strabon, viii. pp. 344.
  6. (en) Dictionary of Greek and Roman Geography, Samicum
  7. Strabon, viii. p. 347.
  8. Pausanias, 5-5-7.
  9. Pausanias, 5-6-1.
  10. Polybius, 4.77, 80.
  11. DARE, 23299.
  12. Barrington, 58.
  13. Strabon, 8.3.20.
  14. Page of the Ministry of Culture of Greece: Kato Samico (history) (el)
  15. (es) Juan José Torres Esbarranch, Estrabón, Geografía libros VIII-X, Madrid, Gredos, (ISBN 84-249-2298-0), p. 67, n. 189
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