Santé au Maroc
Le système de santé au Maroc est la politique de santé élaborée par le Royaume du Maroc.
Le budget du Ministère de la Santé représente en 2021, 6,9% du budget de l'Etat, soit moins que la norme de 10% recommandée par l'OMS. Toujours en 2021, plus de 60% des dépenses de santé sont payées directement par les familles marocaines [1].
Le système de santé au Maroc souffre de 4 grands problèmes. En premier lieu, une large partie de la population marocaine, plus de la majorité[2], n'a pas de couverture médicale.
En deuxième lieu, les politiques de prévention contre le tabagisme, l'obésité ou les accidents du travail sont trop faibles, voir inexistantes dans certains secteurs comme la construction.
En troisième lieu, le pays a un secteur privé profitable, (laboratoires, cliniques) mais très peu transparent sur son efficacité et ses contributions fiscales [3],[4].
Enfin, en quatrième lieu, le pays souffre d'un très faible nombre de médecins et d'infirmiers. Le Maroc compte en 2021 seulement 7 médecins pour 10 000 habitants contre 13 médecins par 10 000 habitants en Tunisie et 65 médecins par 10 000 habitants en France [5].
Histoire
Le Maroc est devenu un pays indépendant en 1956. A cette époque, il n'y avait que 400 praticiens privés et 300 médecins de santé publique dans tout le pays. En 1992, le gouvernement avait considérablement amélioré les services et la qualité des soins de santé. Les soins de santé étaient accessibles à plus de 70% de la population. Des programmes et des cours d'enseignement de la santé et de l'hygiène ont été mis en place pour informer les parents et les enfants sur la manière de prendre correctement soin de leur propre santé et de celle de leur famille.
La première politique de soins de santé au Maroc a été élaborée en 1959. La majorité des services de soins de santé gratuits et leur gestion sont axés sur le grand public. L’État assure le financement et l'administration. Le ministère de la santé gère les instituts et laboratoires nationaux, le réseau de soins de base et le réseau hospitalier. Le ministère de la Défense possède et gère ses propres hôpitaux, et les gouvernements locaux gèrent les services de santé des villes[6].
Le système de santé est composé de l'AMO (Assurance maladie Obligatoire). L'AMO est divisée en deux sections : La CNSS (privée)[7] et la CNOPS (publique)[8]. Il existe également le RAMED, un programme d'assurance maladie contre les tragédies financières dues aux problèmes de santé[9].
Le système de santé marocain comporte quatre niveaux, le premier étant celui des "soins de santé primaires". Elle comprend les cliniques, les centres de santé et les hôpitaux locaux pour les soins de publics, ainsi que les infirmeries et les cabinets médicaux pour les soins de santé privés.
La deuxième section comprend les hôpitaux provinciaux et préfectoraux pour la santé publique, et les cliniques et bureaux spécialisés pour la santé privée.
La troisième section comprend les hôpitaux de toutes les grandes villes, et la quatrième comprend les hôpitaux universitaires. ces centres disposent des équipements les plus avancés.
Contexte
Les services de soins de santé au Maroc ont évolué en fonction de la transition épidémiologique du pays, facilitée par une surveillance accrue des conditions liées à la santé et le rôle de maturation exercé par le secteur privé. Les développements ont évolué en accord avec les objectifs décrits dans la stratégie à long terme du pays, vision 2020. Dans sa phase 2012-2016, les réformes ont visé principalement à consolider les acquis du passé, mais aussi à répondre à de nouveaux besoins, avec un accent particulier sur la restructuration des services d'urgence, la promotion de la médecine familiale, le développement des soins de santé en milieu rural, l'extension des régimes de couverture nationale et le développement des ressources humaines[10].
Etat de santé
Maladies
Le Maroc a également fait des progrès significatifs dans la réduction de la prévalence des maladies infectieuses, et a éradiqué la polio, le paludisme, grâce à une variété de programmes de sensibilisation sur la façon de traiter et de prévenir les maladies transmissibles, en plus des campagnes de vaccination élargies et de l'introduction de nouveaux médicaments sur le marché. Bien que largement sous contrôle, des maladies telles que l'hépatite sont encore répandues et des efforts sont en cours pour réduire le nombre de patients affectés[10].
Les maladies non transmissibles constituent une priorité encore plus grande pour le secteur. Selon une étude récente menée par le ministère de la Santé (MS), les maladies non transmissibles sont à l'origine de 75% des décès, comme les maladies cardiovasculaires (34%), le diabète (12%) et le cancer (11%)[10]. L'amélioration de la longévité - l'espérance de vie étant passée d'une moyenne de 49,3 ans en 1962 à 70,6 ans en 2012 et les changements dans le mode de vie et les habitudes alimentaires ont entraîné une augmentation de ces maladies au cours des dernières décennies, qui causent aujourd'hui trois décès sur quatre au Maroc[10].
Références
- « En pleine pandémie, le Maroc généralise sa couverture sociale », sur Le Monde,
- Conseil Economique, Social et Environnemental, « " Près de 60% de la population active est ainsi dépourvue de protection sociale" - Page 15, Rapport sur la Protection Sociale au Maroc »,
- JAMAL BERRAOUI, « Cliniques : non à l’aveuglement », sur Challenge,
- fr, « Dans le couloir de la mort des cliniques privées », sur Mohamed Amine Hafidi,
- Aurélie Collas, « En pleine pandémie, le Maroc généralise sa couverture sociale »
- World Health Organization, « Health system profile: Morocco » [archive du ], (consulté le )
- National Social Security Fund, « Mandatory health insurance » [archive du ], (consulté le )
- Manager of Mandatory Health Insurance, « National fund of social welfare organisations » [archive du ], (consulté le )
- Access Health International, « The RAMED project » [archive du ] (consulté le )
- « Access to health care broadens in Morocco » [archive du ], sur Oxford Business Group (consulté le )
- Portail du Maroc
- Portail de la médecine