Sarcosuchus

Le Crocodile d'Aoulef ou Sarcosuchus est un genre éteint de très grands reptiles crocodyliformes et un parent éloigné de crocodiliens. Il vivait il y a 112 millions d'années au Crétacé au Niger et au Brésil; il est l'un des plus gros (si ce n'est le plus gros) de tous les Crocodylomorphes ayant jamais existé sur Terre (en concurrence avec Deinosuchus et Purussaurus).

Sarcosuchus
Squelette de S. imperator au Muséum national d'histoire naturelle à Paris.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Reptilia
Super-ordre Crocodylomorpha
Clade Mesoeucrocodylia
Clade Crocodyliformes
Famille  Pholidosauridae

Genre

 Sarcosuchus
Broin & Taquet, 1966

Espèces de rang inférieur

Étymologie

Sarcosuchus imperator est composé de sarcos signifiant « chair » et souchos « crocodile » et, pour le nom d'espèce, imperator « empereur », « le plus grand ».

Historique de la découverte

Reconstitution d'un Sarcosuchus imperator.

La première découverte de Sarcosuchus est due au géologue Albert-Félix de Lapparent qui récupéra en Algérie dans les déblais d'une foggara (canal souterrain) du village d'Aoulef en 1947 les fragments d'un grand crocodile, d'où le premier nom de l'animal : Crocodile d'Aoulef[1]. En 1957 et en 1965 sont découverts dans la formation d'Elrhaz (sur le site de Gadoufaoua) au Niger des dents puis un crâne d'un grand crocodilien ; le paléontologue Philippe Taquet[2] et France de Lapparent de Broin, nièce d'Albert-F. Lapparent, montrent en 1966 que tous ces restes, « algériens » et « nigériens », appartiennent à un genre nouveau, qu'ils nomment Sarcosuchus[1]. D'autres fossiles de ce genre de reptile ont également été déterrés au Brésil (au Crétacé, l'Afrique et l'Amérique du Sud ne formaient qu'un seul et même continent, le Gondwana), une seconde espèce du nom de Sarcosuchus hartti. Plus récemment, en 2000, une équipe du National Geographic, menée par le paléontologue Paul Sereno, a découvert un squelette quasiment complet de Sarcosuchus dans le désert du Sahara.

Description

Reconstitution d'un Sarcosuchus imperator happant un Ouranosaurus nigeriensis, scène de chasse qui aurait pu se dérouler car les deux espèces ont vécu à la même époque dans ce qui est aujourd'hui le Niger.

Sarcosuchus mesurait 12 mètres de long et pesait jusqu'à 8 tonnes [3]. Il vivait il y a 112 millions d'années, au Crétacé inférieurs. On estime que ce crocodile atteignait sa taille adulte à l'âge de 50 ou 60 ans. Comme les autres membres de la famille des pholidosauridés, son museau est très allongé, avec de nombreuses dents (plus de cent). L'extrémité de son museau comprend une excroissance osseuse, qui n'a rien à voir avec la protubérance spongieuse des gavials mâles actuels. Il était couvert d'une carapace d'écussons osseux, qui portaient chacun des anneaux de croissance annuelle.

Paléoécologie

Sarcosuchus vivait probablement au bord des fleuves et attaquait les herbivores qui venaient s'y abreuver à la manière des crocodiles actuels. Lors de certaines fouilles, des squelettes d’Ouranosaurus (un cousin de l’Iguanodon), ont été retrouvés mêlés à ceux de Sarcosuchus, ce qui tend à faire penser que cet herbivore était l'une des proies que chassait ce crocodile géant. Quand on sait qu'un Ouranosaurus adulte mesurait 7 mètres de long, on doit en déduire que Sarcosuchus s'attaquait de préférence aux juvéniles et aux animaux affaiblis, voire consommait des charognes, de la même manière que les crocodiles actuels, qui ne s'attaquent pas à un hippopotame adulte en bonne santé.

Comparatif de taille entre Sarcosuchus, Deinosuchus, Purussaurus, Gryposuchus, Euthecodon et un Crocodylus porosus avec un Homo sapiens.

Classification

Le cladogramme établi par Daniel Fortier et ses collègues en 2011, montre sa position en groupe frère du genre nord-américain Terminonaris au sein des Pholidosauridae[4] :

Pholidosauridae 

Pholidosaurus




Terminonaris



Sarcosuchus





Dans la culture populaire

Sarcosuchus est le plus grand crocodilien présent dans le jeu vidéo Ark: Survival Evolved.

Notes et références

Références

  1. Philippe Taquet, « Du crocodile d’Aoulef au Sarcosuchus imperator », Comptes Rendus Palevol, a tribute to France de Lapparent de Broin / Un hommage à France de Lapparent de Broin, vol. 14, no 6, , p. 507–512 (ISSN 1631-0683, DOI 10.1016/j.crpv.2015.04.002, lire en ligne, consulté le )
  2. Philippe Dagen, « Du Niger à Paris, la résurrection de l'empereur des crocodiles », Le Monde, (lire en ligne).
  3. site National Geographic
  4. (en) Daniel Fortier, Perea, Daniel et Schultz, Cesar, « Redescription and phylogenetic relationships of Meridiosaurus vallisparadisi, a pholidosaurid from the Late Jurassic of Uruguay », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 163, no Supplement S1, , S257 (DOI 10.1111/j.1096-3642.2011.00722.x)

Références taxinomiques

Annexes

Articles connexes

  • Portail de la paléontologie
  • Portail de l’herpétologie
  • Portail du Niger
  • Portail de l’Algérie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.