Sarracénie

Sarracenia

Les Sarracénies ou Sarracènes (le genre Sarracenia) sont des plantes originaires du sud-est des États-Unis et du Canada, de la famille des Sarracéniacées. Ce sont des « carnivores à pièges passifs » (sans mouvement mécanique). Ces pièges sont des feuilles modifiées en forme d'urne et protégées par une coiffe, sauf chez Sarracenia psittacina chez qui elle a disparu par soudure de ses bords. Le nom de la plante fait référence à Michel Sarrazin, chirurgien, médecin et naturaliste en Nouvelle-France[1].

Le jardin botanique du muséum d'histoire naturelle de Nantes a découvert en 2015 que des spécimens présents avaient capturé des frelons asiatiques ; des chercheurs vont étudier la molécule odorante qui attirerait ces frelons afin d'en produire un piège[2].

Description et caractères

L'examen de ces cornets montre qu'il s'agit de feuilles recourbées et soudées sur elles-mêmes et non des feuilles qui se sont creusées. À l'extrémité apicale, des glandes nectarifères sécrètent un suc qui attire les insectes et les drogue. L'intérieur du cône est souvent tapissé de petits poils inclinés vers le bas, de manière à empêcher la remontée des insectes.

Pour les sarracénies à urnes verticales, la coiffe ne sert pas à refermer le piège mais à éviter que l'eau n'y rentre. Chez Sarracenia minor elle empêche aussi les insectes de ressortir ce qui fait que les poils obliques sont absents. Chez Sarracenia purpurea, les urnes sont couchées et la coiffe facilite au contraire la récupération de l'eau de pluie. L'eau est nécessaire pour piéger par noyade les insectes et gastéropodes mais facilite également la digestion.

Les sarracénies produisent des fleurs qui apparaissent en général à partir de leur quatrième année, au printemps pour les précoces Sarracenia flava et Sarracenia oreophila, jusqu'au milieu de l'été pour Sarracenia minor et Sarracenia leucophylla.

Espèces botaniques

Les espèces suivantes ont été identifiées et sont cultivées voire hybridées.

Les espèces et sous espèces du genre

Leur répartition géographique

Les hybrides

Toutes les sarracénies s'hybrident entre elles et les résultats sont eux-mêmes interféconds à l'infini, ce qui donne des pièges de forme intermédiaire quelquefois curieux et assez souvent moins efficaces.

Guêpe sur un piège de Sarracenia.
  • Sarracenia × ahlesii (S. alata × S. rubra)
  • Sarracenia × areolata (S. alata × S. leucophylla)
  • Sarracenia × catesbaei (S. flava × S. purpurea)
  • Sarracenia × chelsonii (S. rubra × S. purpurea)
  • Sarracenia × courtii (S. purpurea × S. psittacina)
  • Sarracenia x evendine [S. leucophylla x (S. flava x S. purpurea)][3] c'est-à-dire (S. leucophylla x S.× catesbaei)
  • Sarracenia × excellens (S. leucophylla × S. minor)[4]
  • Sarracenia × exornata (S. alata × S. purpurea)
  • Sarracenia × farnhamii (S. rubra × S. leucophylla)
  • Sarracenia × formosa (S. minor × S. psittacina)
  • Sarracenia × gilpinii (S. rubra × S. psittacina)
  • Sarracenia × harperi (S. flava × S. minor)
  • Sarracenia x Juthatip Soper [(S. leucophylla x S. purpurea) x S. leucophylla pink][5] c'est-à-dire (S. mitchelliana x S. leucophylla pink)
  • Sarracenia × miniata (S. alata × S. minor)
  • Sarracenia × mitchelliana (S. purpurea × S. leucophylla)
  • Sarracenia × mooreana (S. oreophila × S. leucophylla)
  • Sarracenia × moorei (S. flava × S. leucophylla)
  • Sarracenia × popei (S. flava × S. rubra)
  • Sarracenia × psittata (S. psittacina × S. alata)
  • Sarracenia × rehderi (S. minor × S. rubra)
  • Sarracenia × stevensii (S. flava × S. purpurea)
  • Sarracenia × swaniana (S. purpurea × S. minor)[6]
  • Sarracenia × umlauftiana (S. leucophylla × S. purpurea × S. psittacina)
  • Sarracenia × willisii (S. purpurea × S. flava × S. psittacina)
  • Sarracenia × wrigleyana (S. psittacina × S. leucophylla)

Les hybrides Sarracenia x evendine et Sarracenia x Juthatip Soper, conservent notamment la particularité d’émettre de nouvelles urnes en automne ; celles-ci persistent et restent actives jusqu’à l’apparition des nouvelles urnes en mai. Ces hybrides ont été étudiées au jardin botanique du muséum d'histoire naturelle de Nantes pour leur aptitude à piéger de façon sélective les frelons asiatiques[2].

Notes et références

  1. Jacques Rousseau, « Sarrazin, Michel - Dictionnaire du biographique du Canada en ligne », Bibliothèque et archive du Canada, (consulté le )
  2. François Meurgey et Romaric Perrocheau, « Les Sarracénies - pièges pour le Frelon asiatique à pattes jaunes », (consulté le ), p. 21
  3. (en) Bob Ziemer, « CARNIVOROUS PLANT PHOTOFINDER > Sarracenia 'Evendine' (Hort. Slack) », (consulté le )
  4. Jean-Jacques Labat, Plantes carnivores, Ulmer, , 96 p. (ISBN 2-84138-197-8), Sarracenia × excellens page 48
  5. (en) Bob Ziemer, « CARNIVOROUS PLANT PHOTOFINDER > Sarracenia 'Juthatip Soper' (M.Soper) », (consulté le )
  6. Jean-Jacques Labat, Plantes carnivores, Ulmer, , 96 p. (ISBN 2-84138-197-8), Sarracenia × swaniana page 51

Voir aussi

Liens externes

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